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Grothendieck

Alexander Grothendieck est un mathématicien né le 28 mars 1928 à Berlin (Allemagne) et mort le 13 novembre 2014 à Saint-Lizier (Ariège). Ses contributions  aux mathématiques sont vastes et profondes. Elles touchent à la géométrie algébrique, à la théorie des catégories, à la topologie, à la théorie des nombres et à de nombreux autres domaines. Ses idées et ses méthodes ont non seulement résolu des problèmes ouverts, mais ont aussi posé de nouvelles questions et créé de nouvelles branches de recherche. 

Grothendieck est le fils de Sascha Schapiro, un anarchiste juif russe, et de Hanka Grothendieck, une journaliste d'origine allemande. En 1933, après l'arrivée au pouvoir des nazis, sa famille émigre en France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est retenu avec sa mère dans divers camps de réfugiés en France. Son père, après être passé par le camp de Noé (Haute-Garonne) est déporté et meurt à Auschwitz en 1942.

Après la guerre, Grothendieck étudie les mathématiques à l'université de Montpellier, puis à l'université de Nancy, où il obtient son diplôme en 1948. Il poursuit ses études doctorales à l'Université de Nancy sous la direction de Laurent Schwartz et Jean Dieudonné et soutient sa thèse en 1953 sur la théorie des espaces vectoriels topologiques. Après son doctorat, il travaille à l'université de São Paulo au Brésil. En 1956, il obtient une bourse du CNRS et rentre en France. Grothendieck commence alors à développer des idées qui transformeront l'algèbre et la géométrie.

Grothendieck est nommé professeur à l'Institut des Hautes Études Scientifiques (IHÉS) près de Paris en 1958. C'est ici qu'il réalise la majeure partie de son travail révolutionnaire. Entre 1958 et 1962, il développe la théorie des schémas, une extension de la géométrie algébrique classique, qui permet de traiter des problèmes de géométrie sur des bases plus générales. Entre 1962 et 1966, il introduit de nombreux concepts fondamentaux tels que les faisceaux, les topos et les motifs. des avancées qui transforment profondément la géométrie algébrique et influencent des domaines connexes comme la théorie des nombres. Dans l'intervalle, il commence à organiser des séminaires de géométrie algébrique à l'IHÉS, qui attirent de nombreux mathématiciens de premier plan. Il s'implique également de plus en plus dans les mouvements pacifistes et écologistes, ce qui influencera sa carrière et ses choix futurs.

En reconnaissance de ses contributions exceptionnelles, Grothendieck reçoit en 1966 la Médaille Fields au Congrès international des mathématiciens à Moscou. Grothendieck quitte l'année suivante l'Institut des Hautes Études Scientifiques (IHÉS) en raison de désaccords sur le financement militaire de l'institut et sur des questions éthiques. Dans les anées 1968-1970, il participe activement à des mouvements pacifistes et écologistes. Il continue cependant à travailler sur des mathématiques, notamment sur la théorie des topos et les fondements des mathématiques.

En 1970, Grothendieck accepte un poste à l'université de Montpellier, où il enseigne et travaille sur ses idées mathématiques. Cependant, son intérêt pour la recherche mathématique diminue progressivement. Il fonde en 1973 le groupe de recherche Survivre et vivre qui se concentre sur les problèmes environnementaux et les risques nucléaires. Il rédige également de nombreux textes, parmi lesquels de des réflexions philosophiques et politiques. En 1977 il reçoit le Prix Crafoord, une récompense prestigieuse dans le domaine des mathématiques et des sciences naturelles, mais il refuse le prix et la somme d'argent associée, pour rester fidèle à ses principes.En 1978, il publie Récoltes et Semailles, un document autobiographique où il réfléchit sur sa carrière mathématique et critique la communauté mathématique pour ses manquements éthiques et humains.

Grothendieck se retire complètement de la vie publique en 1988. Il cesse désormais de communiquer avec la communauté mathématique et s'installe à Lasserre, un petit village du Couserans (Ariège), où il mène une vie de quasi-ermite. En 1990, il rédige une lettre intitulée La Lettre de la Bonne Nouvelle où il explique ses raisons de se retirer et exprime ses préoccupations sur l'état du monde et de la science. Entre 19911 et 2014, Grothendieck mène une vie de solitude, se consacrant à des études spirituelles et à l'écriture de manuscrits qui restent largement non publiés. Il continue à écrire sur des sujets philosophiques, religieux et écologiques.

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Dictionnaire biographique
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