| Andrea Gritti est un général, puis doge (élu le 20 mai 1523) de Venise, né en 1454, mort le 28 décembre 1538. Ses exploits militaires le rendirent célèbre de bonne heure; après avoir rempli divers postes d'ambassadeur, il fut nommé provéditeur : la république se trouvait alors en lutte contre la ligue de Cambrai. Comme général, il rendit d'éminents services sa ville dans les guerres qu'elle eut à soutenir, de 1508 à 1513, contre l'Empire et la France. En 1509 il chassa les impériaux de Padoue; en 1512 il reprit Brescia sur les Français. Mais la même année il fut battu et fait prisonnier par Gaston de Foix qui reconquit Brescia. Amené à Paris, il eut l'habileté de rendre Louis XII favorable à Venise, et conclut un traité de paix avec ce prince en 1513. Nommé doge en 1523, il se déclara tantôt pour, tantôt contre la France, et profita des troubles qui désolaient l'Italie pour recouvrer plusieurs possessions de la république. Il mourut en 1538. - Andrea Gritti agenouillé devant le lion de Saint-Marc. Bas-relief du palais des Doges, à Venise. © Photo : Serge Jodra, 2012. | |
| Luigi Gritti est un aventurier italien à la solde des Turcs, fils du précédent, né à Constantinople en 1501, mort le 28 septembre 1534. Elevé à Padoue, il quitta l'Italie pour aller à Constantinople comme agent de la république de Venise. Connaissant les langues grecque et turque, très au courant des cours européennes, il acquit bientôt la faveur du sultan Soliman Il qui la lui conserva toute sa vie et le chargea de diriger les affaires diplomatiques de la Porte avec les puissances étrangères. Gritti, séduit par les promesses de Jean Zapoly, prétendant au trône de Hongrie, le fit soutenir par Soliman II (1528). En 1533, Jean Zapoly, devenu roi de Hongrie, le récompensa de ses services en le nommant gouverneur général de la Hongrie; mais la cruauté extrême de Gritti lui aliéna les Hongrois qui le soupçonnaient de convoiter le trône. Après un séjour à Constantinople ou il présida les conférences entre les envoyés de Charles-Quint, de son frère Ferdinand, de la Porte et de Jean Zapoly, qui aboutirent au traité de paix de 1533, il revint en Hongrie. A son retour il fit massacrer Jean Cibaco, évêque de Waradin, son ennemi : ce meurtre révolta les habitants de la Valachie, de la Moldavie et de la Transylvanie qui défirent les troupes de Gritti, s'emparèrent de sa personne et le décapitèrent après l'avoir torturé tout un jour. Ses deux fils furent massacrés. |