| Gaston de Foix, duc de Nemours, homme de guerre français, né en 1489 à Mazères (Ariège), mort le 11 avril 1512 (Comtes de Foix). Fils cadet de Gaston IV, comte d'Etampes, vicomte de Narbonne, et de Marie d'Orléans, soeur de Louis XII, il fut mis en 1512 à la tête de l'armée d'Italie, après la décès de Giraumont d'Amboise. Il fit une campagne remarquable par la promptitude et l'à-propos de ses mouvements, qui lui valurent le surnom de Foudre d'Italie. Don Ramon de Cardona, vice-roi de Naples et le cardinal-légat, Jean de Médicis (devenu par la suite Léon X), avaient mis le siège devant Bologne le 26 janvier 1512. Gaston de Foix « accourut comme la foudre » à Finale, à une étape de Bologne, puis, par une marche de nuit à travers des tourbillons de neige, entra à Bologne le 5 février au matin, sans avoir rencontré une seule sentinelle ennemie. Ramon de Cardona leva le siège et se replia sur Imola. Laissant à Bologne la moitié de son armée, Gaston de Foix se dirigea sur Brescia si diligemment qu'il atteignit et mit en déroute à l'Isola della Scala l'armée vénitienne envoyée à la rescousse de Brescia, malgré l'avance qu'avait sur lui Baglioni, capitaine des Vénitiens. Le 17 février, Gaston parut devant Brescia, le neuvième jour après son départ de Bologne. Brescia était tombé au pouvoir des Vénitiens, mais le château de Brescia était encore au pouvoir des Français. Gaston donna l'assaut à Brescia, l'emporta et l'abandonna sept jours au pillage. Ensuite Gaston se retourna contre les Espagnols et alla investir Ravenne. Don Ramon de Cardona se porta au secours de la place. Gaston lui livra bataille le 11 avril 1512, jour de Pâques il avait l'avantage du nombre, mais l'armée espagnole occupait une très forte position. Ce fut une victoire pour les Français. Gaston fut tué à la fin de la bataille en poursuivant les fuyards. Lorsque Louis XII apprit, en même temps que la victoire, la mort du général, âgé de vingt-trois ans « Plût à Dieu, s'écria-t-il, que j'eusse perdu l'Italie et que Gaston et les autres qui ont péri à Ravenne vécussent encore. » Ary Scheffer a immortalisé dans un tableau pathétique, reproduit par la gravure, la mort de Gaston de Foix. Le lendemain de la bataille, Ravenne se rendait à l'armée française, et, le 20 avril, le pape Jules II signa les conditions de paix proposées vainement avant la bataille de Ravenne par les cardinaux munis des pleins pouvoirs du roi Louis XII. Guichardin a écrit, à propos de la mort de Gaston de Foix « dont sera mémoire tant que le monde aura durée; fort jeune, mais déjà couvert d'une gloire immortelle, on peut dire qu'il fut grand capitaine avant d'avoir été soldat ». (P. Marin). | |