| Evellin (François J.-M..-A.), philosophe né à Nantes le 15 décembre 1835, mort en 1910. Il fit ses études au collège de Redon, puis au collège libre de Notre-Dame des Couëts, près de Nantes, commença son droit à Paris; mais, préférant bientôt la carrière de l'enseignement, prit sa licence ès lettres et suivit les cours du lycée Charlemagne pour se préparer à l'École normale supérieure, où il entra en 1861. Agrégé de philosophie en 1865, il fut reçu docteur eu 1880 avec ces thèses : Quid de Rebus corporeis vel incorporeis senserit Boscowich (Paris, in-8), et Infini et quantité, Etude sur le concept de l'infini en philosophie et dans les sciences (Paris, in-8; 2e éd. refondue et très augmentée, ibid., 1891). Evellin a occupé tour à tour la chaire de philosophie dans les lycées de Nice, de Lille, de Bordeaux, Saint-Louis et Charlemagne. II fut nommé, en 1882, chef du bureau des bourses, puis du personnel de l'enseignement secondaire au ministère de l'instruction publique. A partir de 1883, il fut inspecteur de l'académie de Paris, souvent délégué à l'inspection générale. A la fin de sa thèse française, Evellin appellait de ses voeux, en opposition à la critique de Kant, une apologie de la raison pure, possible et immanquable, selon lui. Cette nouvelle étude de la raison, il l'a lui-même entreprise par la suite dans la Revue philosophique. L'idée dominante est selon lui qu'il faut distinguer deux facultés ordinairement confondues, l'entendement logique qui mène à l'abstrait et la raison dialectique qui va au réel; que la science et la métaphysique diffèrent entre elles comme ces deux facultés dont elles relèvent respectivement et dont il faut étudier le jeu et fixer la portée si l'on veut résoudre les antinomies qu'elles engendrent. Ce travail une fois fait, on verra que la métaphysique a sa méthode comme la science c'est la raison, bien définie, non intuitive, mais dialectique, qui est l'instrument de la méthode dans les problèmes du réel. (H. M.). | |