| Éon de l'Étoile. - Imposteur du XIIe siècle, fils d'un gentilhomme de Loudéac (Côtes-d'Armor), s'annonça comme fils de Dieu, se fit suivre d'une troupe de fanatiques qui commirent les plus grands désordres, fut traduit en 1148 devant le concile de Reims où il fut reconnu pour fou, et fut jeté dans une prison où il mourut peu après. Abusant de la similitude du nom d'Éon avec le mot latin eum, il s'appliquait ces mots de la liturgie : per eum qui venturus est, etc. | |
| Éon de Beaumont (le chevalier). - Personnage que l'ambiguïté de son sexe a rendu célèbre, né en 1728 à Tonnerre, était fils d'un avocat au parlement. D'une jolie figure et n'ayant pas de barbe, il put se faire passer pour femme. Chargé par Louis XV d'une mission secrète en Russie auprès de l'impératrice Élisabeth, il sa présenta avec le vêtement féminin, réussit à l'aide de son déguisement à voir l'impératrice en secret, gagna sa faveur, et opéra ainsi un utile rapprochement entre la Russie et la France (1756). Ayant repris ensuite les habits de son sexe, il servit avec distinction, comme capitaine de dragons, pendant la guerre de Sept Ans. A la paix il fut envoyé à Londres comme secrétaire d'ambassade du duc de Nivernais et prit part au traité de 1763; mais il eut avec le successeur du duc de Nivernais, le comte de Guerchy, des démêlés qui lui firent perdre son emploi. Il revint en France en 1777, mais le roi lui imposa l'obligation de prendre et de conserver jusqu'à sa mort les habits de femme : on prétendit que cette métamorphose était commandée par la nécessité de voiler certaines intrigues dans lesquelles se trouvaient compromis de grands personnages. Il mourut à Londres en 1810. Outre des mémoires contre le comte de Guerchy, le chevalier d'Eon a écrit plusieurs ouvrages d'histoire, de politique et d'économie financière, qui ont été réunis sous le titre de Loisirs du chevalier d'Éon (13 vol. in-8, Amst. 1779). La Vie militaire, politique et privée de Mlle d'Eon, publ en 1779 sous le nom de La Fortelle, est du chevalier même. Les Mémoires du chevalier d'Éon, publiées en 1836 par Gailardet, ne sont qu'un roman historique. |