| C'est à partir de 1485, que la baronnie d'Enghien passa dans la maison de Bourbon, quelque membre de cette famille en porta toujours le titre, même après que le domaine en eut été aliéné. On connaît surtout sous ce nom : 1° Français de Bourbon-Vendôme, comte d'Enghien, frère d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, et du prince Louis I de Condé, né à La Fère en 1519 il fut gouverneur du Hainaut, du Piémont et du Languedoc; prit Nice en 1543 et s'illustra en gagnant sur les troupes de Charles-Quint la bataille de Cérisoles, 1544. Malheureusement il mourut dès l'année suivante par suite d'un accident. 2° Le grand Condé dans sa jeunesse : il n'était encore que duc d'Enghien quand il remporta la victoire de Rocroi, 1643. 3° Louis Antoine Henri de Bourbon, duc d'Enghien, le dernier des Condés, né à Chantilly en 1712. Il était fils de Henri Louis Joseph, duc de Bourbon, et de Louise Thérèse d'Orléans. Il suivit dans l'émigration le prince de Condé, son grand-père, fut chargé d'un commandement de cavalerie dans l'armée de Condé, et déploya la plus grande valeur dans tous les combats livrés contre les troupes républicaines. L'armée de Condé ayant été licenciée en 1801, le duc d'Enghien se retira à Ettenheim, dans le grand-duché de Bade, où habitait la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort, qu'il aimait. Soupçonné de conspirer contre la République, il fut arrêté dans cette retraite par l'ordre de Bonaparte quoiqu'il fût en pays neutre et en paix. Conduit au château de Vincennes, il y fut jugé par une commission militaire condamné comme ayant entretenu des relations secrètes avec les royalistes en France, et fusillé la nuit même de son arrivée (21 mars 1804). Napoléon, dans ses Mémoires, a essayé de justifier l'arrestation du duc d'Enghien comme une nécessité politique mais il blâme sévèrement ceux qui, par un zèle aveugle, n'attendirent pas ses ordres avant d'exécuter le jugement. | |