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Robert Henry
Dicke
est un physicien et cosmologiste né le
6 mai 1916 Ã Saint-Louis, dans le Missouri,
aux Etats-Unis, et mort, des complications d'une maladie de Parkinson,
le 4 mars 1997 Ã Princeton, dans le New Jersey. On lui doit notamment
des recherches consacrées au développement de tests de la gravitation,
ainsi qu'à l'étude du rôle de la gravitation dans la constitution des
grandes
structures cosmiques.
D'abord diplômé,
en 1939, de l'université de Princeton, Dicke obtient son doctorat en physique
à l'université de Rochester en 1941, sous la direction de Lee DuBridge.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participe, en collaboration avec
les chercheurs du Radiation Laboratory du MIT (Massachusetts Institute
of Technology) au développement de radars. Il rejoint ensuite le département
de physique de l'université de Princeton, où il a passé le reste de
sa carrière.
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Robert
Dicke (1916-1997).
Image
: Princeton University.
A partir de 1946,
Dicke développe des techniques de spectroscopie précises pour mesurer
les fréquences et les énergies des transitions atomiques. Mais dans les
années 1950, c'est la cosmologie qui concentre l'essentiel de ses préoccupations,
et en particulier la possibilité de tester et de dépasser la relativité
générale. Ainsi va-t-il reprendre pour les prolonger les idées d'Ernst
Mach, qui avait suggéré que les masses environnantes pouvaient influencer
les mouvements d'un objet, remettant ainsi en question la notion de masse
inertielle. Robert Dicke, lui, propose que la répartition de la matière
dans l'univers pouvait influencer les lois de la physique, y compris la
gravité, en particulier dans le contexte de la cosmologie relativiste
(principe de Mach-Dicke).
Une réflexion qui
le conduit à proposer en 1957, avec Carl Brans (né en 1935), une théorie
de la gravitation différente de celle d'Einstein
(théorie de Brans-Dicke), inspirée par une ancienne idée de Dirac qui
mettait la valeur de la constante de gravitation G en relation avec l'âge
de l'univers et incité à s'interroger sur de possibles variations dans
le temps des constantes fondamentales.
La
théorie de Brans-Dicke se définit comme une extension de la relativité
générale en introduisant un champ scalaire (appelé champ de Brans-Dicke)
aux côtés du champ tensoriel (le champ gravitationnel) décrit par la
métrique de l'espace-temps (L'équation
d'Einstein).
La constante fondamentale
de la théorie de Brans-Dicke est le paramètre ω (omega), qui mesure
l'intensité de l'interaction entre le champ scalaire et la gravité. Lorsque
ω tend vers l'infini, les effets du champ scalaire deviennent négligeables
et les équations de la théorie de Brans-Dicke convergent vers les équations
de la relativité générale d'Einstein.
Dans la théorie
de Brans-Dicke est que la constante gravitationnelle n'est plus strictement
constante, contrairement à ce que la relativité générale postule. Au
lieu de cela, elle devient une fonction du champ scalaire, ce qui signifie
que la force de gravitation peut varier dans le temps et dans l'espace.
Cette théorie n'a
pour l'instant bénéficié d'aucune validation expérimentale ou observationnelle,
et c'est celle de la relativité générale qui reste aujourd'hui le plus
souvent adoptée par les physiciens.
En collaboration avec
Jim
Peebles , il refait au début des années 1960 la prédiction, déjÃ
formulée par George Gamow, Ralph Alpher
et Robert Herman, de l'existence du rayonnement rayonnement thermique (=
fond diffus cosmologique) émis dans les premiers temps de l'expansion
de l'univers ( La
théorie du big bang). Si bien que lorsqu'en 1964, Arno
enzias et Robert Wilson captent accidentellement
ce rayonnement pour la première fois, Dicke, expert par ailleurs dans
la détection des rayonnements micro-ondes, est-il le mieux placé pour
identifier et prendre la mesure de la découverte. Par
la suite, il dirige une équipe de chercheurs à Princeton dédiée la
détection et à à l'étude de ce rayonnement. L'adaptation des dispositifs
de détection mis au point au MIT pendant la guerre permettront ainsi Ã
Dicke de fixer à ce rayonnement un valeur inférieure à 20 K, surévaluée
par rapport à la valeur aujourd'hui reconnue (3 K), mais en accord avec
le scénario général du big bang.
Parmi les nombreux
autres travaux conduits ensuite par Dicke à Princeton, on mentionnera
ses études pionnières des fluctuations du fond diffus cosmologique, qui
lui ont permis d'établir des corrélations avec la distribution des grandes
structures dans l'univers. Dans cette même perspective, Dicke a aussi
étudié les processus de croissance de ces structures cosmiques (effondrement
gravitationnel et formation de galaxies et d'amas de galaxies). Il
a également travaillé sur l'effet Sunyaev-Zel'dovich, un phénomène
qui se produit lorsque les photons du fond diffus cosmologique interagissent
avec les électrons chauds présents dans les amas de galaxies. |
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