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Charles Eugène
Delaunay (9 avril 1816 - 5 août 1872), né à
Lusigny (Aube), sorti premier en 1836 de l'École Polytechnique,
devint professeur de mécanique en 1849 à la Sorbonne
et en 1851 à cette école. II entra en 1855 à l'Académie
des Sciences et au Bureau des Longitudes. Nommé en 1870 directeur
de l'Observatoire de Paris, il
n'eut pas le temps de se distinguer dans ces nouvelles fonctions, car il
s'est noyé par accident deux ans après dans la rade de Cherbourg,
au cours d'une promenade en bateau.
En adoptant la méthode de la variation
des constantes, suivant les idées que Poisson
avait exposées en 1833, Delaunay a donné une Théorie
de la Lune
qui diffère notablement des précédentes. Mais, au
lieu de prendre, comme on l'avait fait, des nombres pour les coefficients
des inégalités fournies par l'intégration des équations
différentielles, il prit la forme analytique, à l'exemple
de Plana, et il adopta un système d'éléments
elliptiques donnant aux équations différentielles une forme
simple. Il développa la fonction perturbatrice
en une série de termes périodiques où il parvint,
par un moyen particulier, à éviter que le temps sortit des
signes sinus et cosinus, et à déterminer les inégalités
jusqu'au au 7e ordre. Pour se faire une
idée exacte de la longueur des calculs que ce géomètre
a eu la patience d'effectuer, il suffit de parcourir les deux tomes XXVIII
(1860) et XXIX (1862) des Mémoires de l'Académie des Sciences
: la formule de la fonction perturbatrice a 461 termes et s'étend
sur 137 pages in-,4°. Malheureusement, son entreprise est restée
inachevée.
Les bolides
éclatent souvent en produisant une violente détonation et
une chute d'aérolithes ou uranolithes : telle est l'opinion exprimée
par Delaunay en 1870. Avant lui, Regnault en
1854 et Daubrée en 1866 avaient adopté
ce point de vue. Delaunay a dit, en 1870, qu'il ne faut pas identifier
les bolides aux étoiles filantes, parce que les bolides ne se montrent
jamais aux grandes apparitions d'étoiles filantes.
(Lebon, 1899). |
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