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Avant
l'arrivée des Européens, la région du Lesotho était habitée
par les Basotho, un groupe ethnique bantou. Ils
étaient organisés en clans et avaient une structure sociale basée
sur la chefferie. Au début du XIXe siècle,
des conflits et des migrations entre les différents groupes bantous ont
eu lieu dans la région, notamment les Zoulous sous Shaka Zulu, qui ont
poussé les Basotho à se déplacer vers les montagnes pour se protéger.
Au début des années
1820, Moshoeshoe (aussi orthographié Moshesh) a réussi à unir les divers
clans basotho et à établir une structure de gouvernance stable et
s'est fait roi (1822) sous le nom de Moshoeshoe Ier.
Les Basotho occupaient jusqu'en 1835, époque où les Boers se sont emparés
de leurs meilleurs pâturages, toute la région qui constitue aujourd'hui
l'État d'Orange en Afrique du Sud. Préservés
par l'intervention des Anglais contre de nouveaux envahissements de la
part des Boers, ils se sont installés aux sources de l'Orange et du Caledon,
sur le versant occidental des montagnes qui séparent le bassin d'Orange
du territoire de Natal. Moshoeshoe Ier
a signé plusieurs traités avec les Britanniques. Le traité de Thaba
Bosiu de 1858 a marqué un accord de protection et de reconnaissance du
royaume Basotho par les Britanniques.
En 1868, le royaume
Basotho est devenu un protectorat britannique après la demande de Moshoeshoe
Ier d'une protection contre les Boers et
les guerres internes. Cette décision a marqué le début de l'influence
coloniale britannique dans la région. Pendant la période coloniale, il
y a eu des rébellions et des conflits internes en raison des politiques
des Britanniques et des tensions entre les différents groupes au sein
du royaume. Moshoeshoe Ier est mort en
1870. Son fils, Letsie Ier, lui a succédé
et a poursuivi la politique de préservation et de résistance face aux
influences extérieures.
Le Lesotho (alors
appelé Basutoland) est resté sous administration britannique jusqu'Ã
son indépendance en 1966. Pendant cette période, les structures politiques
traditionnelles basotho ont été maintenues en partie, mais les autorités
coloniales ont également imposé des changements administratifs et économiques.
Dans les années 1950, les mouvements nationalistes et politiques du Basutoland
se sont intensifiés, appelant à l'indépendance du protectorat britannique.
Le Parti Basotho National (BNP), dirigé par Chief Leabua Jonathan, et
le Parti démocratique du Lesotho (LDP), dirigé par le Dr. Ntsu Mokhehle,
étaient à cette époque des acteurs politiques majeurs. En 1965, des
élections ont été organisées, marquant un pas important vers l'indépendance.
Le BNP, dirigé par Jonathan, a remporté les élections générales,
ce qui a consolidé son pouvoir.
Le Lesotho a obtenu
son indépendance du Royaume-Uni le 4 octobre 1966, avec Leabua Jonathan
comme premier Premier ministre. Le pays est devenu une monarchie constitutionnelle
avec le roi Moshoeshoe II comme chef d'État. Les premières années après
l'indépendance ont été marquées par des tensions politiques. Le BNP
de Jonathan, a exercé un contrôle autoritaire, ce qui a conduit à des
conflits avec l'opposition et des manifestations. En 1970, après des élections
controversées, Jonathan a annulé les résultats et a suspendu la constitution.
Au final, cela a abouti un coup d'État militaire en 1986. Le général
Justin Lekhanya a pris le pouvoir. Le régime militaire a été remplacé
par une monarchie constitutionnelle sous la direction Moshoeshoe II. Cependant,
des tensions politiques ont continué, entraînant une instabilité persistante.
À la fin des années
1990 et au début des années 2000, des réformes politiques ont été
mises en place pour stabiliser la situation. Le roi Moshoeshoe II a été
exilé en 1990, mais est revenu au Lesotho en 1992 et rétabli en 1995.
Son fils, le roi Letsie III, lui a succédé en 1996. En 1993, une nouvelle
constitution a été adoptée et le Lesotho a restauré un système parlementaire
multipartite. Depuis lors, le Lesotho a connu des alternances politiques
régulières. Les élections générales ont eu lieu tous les cinq ans,
avec divers partis politiques et coalitions prenant le pouvoir. Le Parti
démocratique du Lesotho (LDP) a été un acteur clé, ainsi que le Parti
du Congrès du Lesotho (LCD).
En 1998, des protestations
violentes et une rébellion militaire ont suivi une élection controversée
et ont suscité une brève mais sanglante intervention des forces militaires
d'Afrique du Sud et du Botswana,
mandatées par la Communauté africaine méridionale de développement
(Southern African Development Community). Les réformes constitutionnelles
ont depuis permis un retour à la stabilité politique; des élections
parlementaires paisibles ont ainsi pu avoir lieu en 2002, mais les élections
à l'Assemblée nationale en 2007 ont été vivement disputées et les
partis lésés ont contesté la manière dont la loi électorale était
appliquée pour attribuer des sièges à la proportionnelle à l'Assemblée.
En 2012, Ã l'issue
d'élections impliquant 18 partis, le premier ministre Motsoahae Thomas
Thabane a formé un gouvernement de coalition (le premier dans l'histoire
du pays) et a mis ainsi fin pacifiquement aux fonctions de Pakalitha Mosisili,
en poste depuis 14 ans. Mosisili est revenu au pouvoir lors d'élections
anticipées en février 2015 après l'effondrement du gouvernement de coalition
de Thabane et une prétendue tentative de coup d'État militaire. En juin
2017, les élections générales ont entraîné la formation d'un gouvernement
de coalition dirigé par le Premier ministre Thomas Thabane, qui a été
remplacé par l'actuel Premier ministre Sam Matekane en 2022.
Aujourd'hui, le Lesotho
a été confronté à la pauvreté, au chômage et à une dépendance économique
vis-à -vis de l'Afrique du Sud. Le pays est également touché par des
questions de santé publique, notamment le VIH/SIDA, qui a eu un impact
significatif sur la population. Des progrès ont cependant été réalisés
en matière d'éducation et d'infrastructures. Des projets de développement,
comme la construction de barrages et d'infrastructures routières, ont
été entrepris pour soutenir l'économie et améliorer les conditions
de vie. |
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