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Caraccioli

Caraccioli. - Famille de l'ancien royaume de Naples, d'origine grecque, a fourni un grand nombre de personnages qui se sont distingués dans la politique ou les lettres :
Caraccioli (Jean), gentilhomme napolitain secrétaire et favori de la reine Jeanne II, fit arrêter en 1416 Jacques de La Marche, mari de la reine, et le força à fuir; triompha aussi d'un rival dangereux, Sforza de Cotignola, et se fit nommer grand sénéchal, duc de Vénuse et comte d'Avellino. Il exigeait encore de nouvelles faveurs lorsque Jeanne, lasse de subir son joug, donna l'ordre de l'arrêter : les émissaires, sous prétexte de résistance, le tuèrent dans sa chambre (1432).

Un autre Jean Caraccioli, 1480-1550, prince de Melfi, s'attacha aux Français pendant l'occupation de Naples par Charles VIII, reçut de François Ier les terres de Romorantin, Nogent-le-Rotrou et Brie-Comte-Robert, défendit avec succès, en 1543, la place de Luxembourg contre les Impériaux et fut fait maréchal de France en 1544.

Caraccioli (Antoine), né à Melfi près de Naples, était fils du précédent. Après avoir été abbé de Saint-Victor à Paris (1543) et avoir été sacré évêque de Troyes (1551), il embrassa ouvertement le Luthéranisme; mais il fut bientôt forcé à une abjuration publique. Ayant sollicité en vain le chapeau de cardinal, il se jeta de nouveau dans la Réforme en 1557 et se maria; il perdit son évêché, et se retira à Châteauneuf-sur-Loire, où il mourut en 1569. 

Caraccioli (Dominique, marquis de), homme d'Etat, né à Naples en 1715, mort en 1789, fut ambassadeur du roi de Naples en Angleterre (1763) et en France (1770), puis ministre des affaires étrangères, enfin vice-roi de Sicile. Caraccioli se fit une grande réputation par son esprit, se lia en France avec les littérateurs les plus distingués tels que d'Alembert, Diderot, Helvétius, et chercha à appliquer leurs idées dans le royaume de Naples; il abolit la torture en Sicile. Dorat publia sous le titre d'Esprit de Caraccioli un ouvrage qui ne peut faire connaître qu'imparfaitement cet homme remarquable.

Caraccioli (le prince François), amiral napolitain, né à Naples en 1748. Mécontent de la cour, il prit parti pour la république parthénopéenne, proclamée à Naples, et s'opposa au débarquement de la flotte anglo-sicilienne. Après la prise de Naples par Ruffo, il fut arrêté par ordre de l'amiral Nelson, au mépris de la capitulation, et pendu au grand mât de sa frégate, 1799.

Caraccioli (Louis Antoine), écrivain, né à Paris en 1721, mort en 1803, était issu d'une branche cadette de la maison napolitaine. Il entra chez les Oratoriens en 1739, séjourna quelque temps en Pologne, où il fit l'éducation du prince Rzewusky, puis revint à Paris, où il se livra tout entier aux lettres et vécut du produit de sa plume. Ruiné par la Révolution, il reçut de la Convention, en 1795, une pension de 2000 F. Ses principaux écrits sont Caractère de l'amitié; Conversation avec soi-même; Jouissance de soi-même; De la Grandeur d'âme; Tableau de la mort; De la gaieté; Langage de la raison; Langage de la religion; Religion de l'honnête homme; Le Chrétien du temps; Diogène à Paris; Le Livre à la mode; Vraie manière d'élever les princes; Dictionnaire pittoresque et sententieux; Vie de Clément XIV; Lettres du pape Clément XI, prétendues trad. de l'italien et du latin, 4 vol. in-12, Paris, 1777. Ces Lettres, qui étaient fabriquées, furent lues avec avidité et trompèrent toute l'Europe; elles sont écrites avec goût et respirent une morale pure, une philosophie douce.

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Dictionnaire biographique
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