Borri (Giuseppe Francesco), de son nom latinisé Burrus, chimiste (alchimiste) et naturaliste, né à Milan le 4 mai 1627, mort à Rome le 10 août 1695. Il étudia à Rome chez les Jésuites, s'attacha à la cour pontificale et s'occupa avec zèle de médecine et de chimie. Mais sa conduite débauchée le fit poursuivre par la justice et il dut, en 1654, se réfugier dans une église. Il prit alors des allures graves et sérieuses et, sous prétexte d'inspiration céleste, voulut régler toutes les affaires terrestres à sa guise et à son profit, et fit si bien qu'il porta ombrage au pape. 

Giuseppe Borri se réfugia à Milan, où l'Inquisition le condamna au feu comme hérétique, et de là passa à Strasbourg, en 1660; enfin, à Amsterdam et à Hambourg, où il fit dépenser des sommes énormes à Christine, reine de Suède, qui espérait découvrir la pierre philosophale. Borri alla ensuite à Copenhague et reçut bon accueil du roi Frédéric III. De là, il voulut passer en Turquie, mais il ne dépassa pas la Moravie et fut livré au nonce du pape, transporté à Rome et enfermé dans les cachots de l'Inquisition; peu après, par l'intervention du due d'Estrées, ambassadeur de France, qu'il avait guéri d'une maladie grave, il fut transféré au château Saint-Ange, où il jouit d'une liberté relative et eut un laboratoire. (Dr. L. Hn.).

En bibliothèque - On lui doit : Gentis Burrorum notitia (ouvr. anon, attribué à Borri, Strasbourg, 1660, in-8); De vini generatione in acetum, etc. - Epistolae duae... de ortu cerebri et usu medico, necnon de artificio oculorum humores restituendi (Copenhague, 1669, in-4); la Chiave del gabinetto del cavagl. G.-F. Borri, etc. (Cologne [Genève], 1681, pet. in-12).