| Basile I, le Macédonien est un empereur grec de 867 à 886, né en Macédoine de parents pauvres, était d'abord simple écuyer et obtint la faveur de l'empereur Michel III, par son adresse à dresser les chevaux. Michel se l'associa en 866, en reconnaissance de ce qu'il l'avait délivré du patrice Bardas; peu de mois après, Basile, sachant que Michel méditait sa perte, se plaça seul sur le trône en lui donnant la mort. II se montra digne de la couronne, fit avec succès la guerre en Orient, repoussa les Sarrasins de la Sicile, fit fleurir la justice et réforma les abus. Il chassa Photius du siège de Constantinople pour y replacer Ignace, mais il l'y rappela après la mort de ce patriarche. On a de lui un traité de l'Art de régner, adressé à son fils Léon (publié à Palerme, 1584, grec-latin, et traduit en français par dom Percheron, 1590). Il avait commencé en 877 un recueil de lois en 60 livres, que son fils termina et qui est connu sous le titre de Basiliques : c'est une traduction grecque des Institutes, du Digeste et du Code Justinien, avec des compléments. Ce recueil a été publié en 1647 à Paris par Fabrot, 7 vol. in-fol., et à Leipzig, par Heimbach, 1831-49, 5 vol. in-4. Dans l'Art de régner, le prince dit à son fils : « Ayez toujours devant les yeux l'exemple de votre père, et tâchez d'y conformer toutes les actions de votre vie; car celle de votre père n'a pas été la vie d'un fainéant dans la paix, ni d'un lâche dans les combats. [...] En tout ce que j'ai fait , je me suis proposé un but; à savoir, que mes actions puissent vous servir de modèle. Je regarde la paresse comme un vice; le travail fait la gloire d'un prince.. [...] Tous les avantages physiques, n'ornent pas un prince à l'égal de la vertu. La beauté et les grâces sont détruites par l'infortune et par l'âge; les richesses engendrent l'oisiveté et les voluptés; la force du corps peut donner de la supériorité , mais elle trouble l'âme; la vertu élève ceux qui la pratiquent au dessus des richesses et de la noblesse; elle aide à exécuter les entreprises qui paraissent les plus difficiles. » Dans un autre chapitre, ce monarque dit à son fils : « Dieu vous destine au trône; regardez donc l'empire sur lequel vous régnerez comme un dépôt sacré qui est confié à votre garde, et veilez à son salut. Loin de vous tout ce qui serait indigne d'un dépositaire fidèle. Puisque vous avez été jugé digne de commander aux autres, tâchez aussi de leur être supérieur en vertu : la vertu est préférable à la naissance. S'il arrivait que, placé au dessus des autres par votre dignité, vous fussiez surpassé en vertu, vous ne seriez prince que dans des choses subordonnées, mais vous ne seriez pas roi en ce qui est le principal; bien au contraire , vous ne seriez placé que dans un rang secondaire. Vous cesseriez d'être un maître légitime, du moment où vos sujets vaudraient mieux que vous : montrez-vous donc véritablement le souverain, c'est-à-dire le plus vertueux de tous. » Le quatorzième chapitre ne présente pas des idées moins belles : « Si vous voulez prouver la bonté et la clémence de Dieu, soyez bon et clément envers vos sujets; car, quoique vous ayez été choisi pour être le maître des autres, vous n'êtes pourtant vous-même qu'un serviteur. Nous sommes tous soumis à un maître dont la volonté gouverne l'univers; nous avons tous une origine commune, un peu de boue; et néanmoins nous voyous quelquefois qu'une nuée de poussière s'élève au dessus du reste. Vous, mon fils , qui n'êtes qu'une poignée de poussière que le vent a portée un peu plus haut, n'oubliez pas que vous avez été formé de boue; et sachez que, quoique vous ayez été élevé au dessus de la terre, vous y retomberez : si vous ne l'oubliez pas, jamais il ne vous arrivera de mépriser cette poudre qui se trouve sous vos pieds. Rappelez-vous sans cesse vos fautes : le souvenir de vos propres imperfections prévaudra sur celui du mal que d'autres vous ont fait. » | |