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Le Renard
dans la culture populaire japonaise
Le renard a été un animal fort révéré et redouté dans les traditions populaires du Japon, où était répandue la croyance selon laquelle les corps de ces animaux sont animés par des génies ou démons. Il y en a de deux espèces de renards au Japon, le renard blanc et le renard ordinaire : on considérait le premier comme très intelligent, aussi était-il consulté sur toutes les affaires épineuses; dans beaucoup de maisons, on voiyait un petit temple qui lui était consacré, tandis que l'on chassait le renard ordinaire comme un animal pernicieux.

Un Japonais , ayant quelque demande à faire ou se trouvant dans une situation embarrassante, offrait à son renard un sacrifice, composé de riz rouge mêlé de fèves. Trouvait-il , le jour d'après, que tant soit peu en avait été mangé, c'était un signe favorable; si, au contraire, il n'avait pas été touché, il lui restait peu d'espoir. 

Voici une anecdote sur le pouvoir miraculeux du renard au Japon :

Un ancien trésorier impérial de Nagasaki, Takaki Saghemon, grand-père de celui qui y remplissait le même emploi en 1782, dépêcha, dit-on, un courrier à Yédo (Tokyo), avec des lettres pour les conseillers d'Etat. Peu de jours après, il s'aperçut qu'il avait négligé d'enfermer une des lettres dans le paquet, oubli qui l'exposait à la plus grande disgrâce. Dans son désespoir, il eut recours a son renard et lui offrit un sacrifice : le lendemain matin il vit, à sa grande satisfaction, qu'une partie en avait été mangée; et, rentrant dans son cabinet, il n'y vit plus la lettre. Il en fut fort inquiet jusqu'à ce qu'il en reçût une de son commissaire de Yédo, qui lui fit part qu'ouvrant la boîte, la serrure paraissait avoir été forcée en dehors par une lettre passée entre la boîte et le couvercle; c'était la lettre même qui était restée à Nagasaki. Cette histoire fit naturellement beaucoup de bruit et donna une grande réputation au renard du trésorier. Comme au Japon les renards étaient honorés de titres, suivant le degré de leur intelligence et selon les miracles qu'ils opéraient, il obtint pour le sien, à force d'argent , à la cour du Daïri , le titre de Ziô-itsi-i ou de grand du premier rang de la première classe.
Le peuple, par les inspirations des prêtres de Siaka, avait une confiance illimitée dans les renards.

Les âmes des renards devenaient à leur tour des démons malfaisants. Quand un Japonais était attaqué d'une maladie noire, il prétendait que le renard l'avait assailli. Un missionnaire du XIXe siècle raconte qu'une princesse d'Osaka se prétendant possédée du démon, on tua tous les chiens de la ville pour effrayer le renard renfermé dans son ventre. Mais cette boucherie de chiens ne fut pas plus efficace contre l'épilepsie de la princesse, que le dévoilement de plusieurs yama-botsi qui s'étaient sacrifiés pour elle.

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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