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Dans la Bible,
la déesse Méni est la Lune.
Jérémie
(VII, 18 et XLIV, 17, 18) en parle sous le nom de Reine
du ciel, et Isaïe
(LXV, 11), sous le nom de Méni. L'un et l'autre montrent que son
culte était fort commun dans la Palestine, et que les Hébreux
y étaient fort attachés. Méni est apparemment la même
qu'Astarté, honorée surtout parmi
les Phéniciens et les Carthaginois.
C'est des Phéniciens ou Chananéens que les Hébreux
avaient pris le culte de cette divinité. Isaïe leur reproche
de dresser une table à Gad, qui est le Soleil,
et de faire des libations à Méni :
Qui ponitis
Fortunea
(Hebr. Gad) mensam, et libatis super eam (l'Hébreu,
et libatis Meni).
Jérémie
dit que pour honorer la Reine des cieux, les pères allument le feu,
les femmes pétrissent des gâteaux, et les enfants amassent
le bois pour cuire ces gâteaux, en l'honneur de la Reine
du ciel :
Filii colligunt
ligna, et patres succendunt ignem, et mulieres conspergunt adipein, ut
faciant placentas reginae caeli.
Ailleurs les Hébreux déclarent
au même Jérémie
que, malgré ses remontrances ils continueront à honorer la
Reine
du ciel, en lui offrant des oblations, comme ont fait leurs pères;
que depuis qu'il ont cessé de sacrifier à la Reine du ciel,
ils ont été consumés par l'épée et par
la famine. On voit par Strabon (lib. XII), que
Men, le mois ou la Lune, avait plusieurs temples
consacrés à son honneur dans l'Asie Mineure et dans la Perse,
et qu'on jurait souvent par le Men du roi, c'est-à-dire par sa fortune. |
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