| Acca Larentia (Religion romaine) est un personnage légendaire des origines de Rome. Les Anciens étaient loin de s'entendre sur son histoire. Acca, c'est le mot Atta, qui signifie mère. Quant à Larentia, la parenté de ce mot avec celui de Lares est évidente. D'après les explications mythologiques les plus vraisemblables, Acca Larentia ne serait pas autre chose que la mère des Lares; son nom indique avec les Lares des rapports étroits. Comme telle, c'est une, déesse personnifiant la fécondité des germes enfouis dans la terre. Elle est la déesse de la profondeur féconde de la terre, qui reçoit les semences et les morts. Ce caractère de déesse tellurique est attesté, entre autres choses, par ce fait qu'elle était la mère des Arvales et par différentes circonstances de la fête des Larentalia. Acca Larentia est une de ces nombreuses divinités, comme Cérès, comme la Terre (Tellus), qui représentaient dans la religion romaine la fécondité des champs. (G. L.-G.). Dans la légende romaine, Acca Larentia apparaît tantôt comme l'amante d'Hercule, tantôt comme la nourrice de Romulus et de Rémus et la mère des douze premiers frères Arvales. L'amante d'Hercule. La légende qui rattache Acca Larentia à Hercule se racontait également à propos de Flore et d'une autre déesse, Favola ou Faula, d'ailleurs inconnue, qu'on pourrait bien rapprocher de Fauna. Ce qu'il y a de sûr, c'est que les trois déesses Flore, Fauna et Acca Larentia, se touchaient de très près. Acca Larentia, disait-on, était la plus belle fille du pays latin, à l'époque du roi Ancus, et qu'elle fut livrée à Hercule par un gardien du temple du dieu, comme enjeu d'une partie de dés. Hercule conseilla à Acca d'épouser le premier homme qu'elle rencontrerait : ce fut un propriétaire toscan ou étrusque, Tarrutius. Il meurt peu de temps après et laisse tous ses biens à sa femme. Celle-ci, à son tour, les cède, selon les uns à Romulus, selon d'autres au peuple romain, et Caton va jusqu'à nommer les endroits qui sont tombés ainsi dans le domaine de la ville. Enfin Acca Larentia disparaît au lieu même où, dès ce moment, le 23 décembre, jour des Larentales (Larentalia), on lui offre un sacrifice. Ce lieu était dans le Vélabre, et on y montrait son tombeau. Quant au sacrifice, il était offert par le Flamine Quirinal et les Pontifes, et on y invoquait aussi Jupiter La nourrice de Romulus. La légende qui faisait d'Acca Larentia la nourrice de Romulus était plus connue, aussi l'a-t-on fréquemment combinée avec celle que nous venons de raconter. D'après cette tradition, c'était la femme du berger Faustulus, que l'on peut regarder comme le Faunus Palatin. Parce qu'elle aurait servi de nourrice à Romulus, et à Rémus, Ovide la désigne par ces mots, tantae nutrix Larentia gentis (Fastes, 3, 55). Sa mauvaise conduite lui avait valu le nom de lupa, louve, courtisane de là la tradition classique que les deux jumeaux furent allaités par une louve. C'est précisément cette Acca Larentia, la femme de Faustulus, la nourrice de Romulus, qui, dit-on encore, avait douze fils, et sacrifiait avec eux pro agris une fois tous les ans. Un de ses fils étant mort, Romulus prit sa place et fonda alors avec ses frères adoptifs le collège des Frères Arvales, qui se faisait reconnaître par sa couronne d'épis à bandelette blanche et passait pour une des plus vieilles et des plus saintes institutions de ce genre. Leur nom et leur insigne, leur couronne d'épis, suffisent bien à démontrer que les Frères Arvales étaient institués pour le culte d'une déesse du sol ou des champs, déesse qui sans doute portait un autre nom que celui d'Acca Larentia, fondatrice du culte avec ses douze fils, mais qui, dans le fait, ne pouvait guère en différer. De fait, il semble est impossible de séparer Acca Larentia de Dea Dia, la déesse à laquelle les Arvales rendaient leur culte : toutes deux président au sol de la cité romaine, et l'une fonde le culte de l'autre. Acca Larentia est la face mythologique et légendaire, Dea Dia la face plus sérieuse d'une seule et même déesse, qui doit avoir été identique à la vieille Tellus italique, à Ops et à Cérès, et qui ne peut avoir acquis un caractère particulier et local que par le soin tout spécial qu'elle avait de garder le sol de la cité de Rome. (L. Preller). | |