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Hésus,
ou Esus, c. Ã d. terrible en celtique,
est une divinité gauloise qu'on ne
connaît que par un vers de Lucain, un passage
de Lactance et par l'inscription d'un autel
gallo-romain découvert en 1711 sous le maître-autel de Notre-Dame
de Paris et conservé au musée de
Cluny.
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Autel
gallo-romain découvert sous le choeur
de
la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Ce monument, érigé
sous Tibère, par les nautes de la Seine, est
dédié à deux dieux romains : Jupiter
et Vulcain et à deux divinités gauloises
:
ESVS et
TARVOS•TRI•GARANVS.
A gauche de la figure
de Jupiter on remarque sous l'inscription ESVS un homme, vêtu d'une sorte
de tunique ouverte d'un côté, et qui laisse le bras libre dans ses mouvements.
De la main gauche, cette figure tient une branche d'arbre
qui va être frappée de la hachette dont la main droite est armée; un
rameau est déjà à ses pieds. La tête est ornée d'une couronne de laurier.
Malgré les savantes
discussions dont cette divinité a été l'objet, nous ne savons encore
rien de précis, ni sur sa nature et ses attributs
ni sur le culte que les Gaulois lui rendaient
(selon les historiens romains, on lui
sacrifiait des victimes humaines). Autrefois, on prétendait que la religion
primitive des Celtes était une sorte de monothéisme et qu'Esus était
l'Etre suprême. On a aussi voulu y voir le dieu des combats chez les Gaulois.
On est revenu sur
ces idées dès la fin du XIXe siècle.
R. Mowat ne voyait ainsi dans le personnage équipé en bûcheron qu'un
dieu forestier et l'identifiait avec Silvain.
D'après lui, Esus serait le dieu des sombres forêts
de la Gaule et le protecteur des mariniers de la Seine qui, comme ceux
du Rhône, étaient probablement aussi des ratiarii, c.-à -d. des
conducteurs de radeaux et de trains de bois flotté. D'après d'Arbois
de Jubainville (Revue archeologique, nouvelle série, XXI, 408-415),
Esus, nom donné par les Gaulois à un de leurs dieux, voudrait dire «
celui dont on désire obtenir la faveur par la prière ou les sacrifices
», « celui auquel on adresse des prières ou des sacrifices », et il
pensait que la triade gauloise de Teutatès,
Esus et Taranis représente, sous trois formes, le Dispater
de César père du genre humain.
(L. W.). |
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