Nous ne possédons que les quatre premiers livres et environ un tiers du cinquième, soit l'année 69 et une partie de l'année 70. On connaît quelques phrases empruntées au sixième livre par Paul Orose, et l'on croit que Sulpice Sévère a utilisé dans ses Chroniques le récit du siège et de la prise de Jérusalem.

Les Histoires, bien que chronologiquement elles continuent les Annales, ont été cependant composées antérieurement à cet ouvrage. Il est probable qu'elles ne parurent pas en une seule fois et que le commencement en fut donné au public en l'an 106. Tacite s'y montre tel qu'il sera dans les Annales, tel qu'on a pu déjà le voir s'annoncer dans la Vie d'Agricola et dans la Germanie : avant tout, un moraliste. 

L'orateur s'efface, les discours sont relativement peu nombreux dans les Histoires et servent à faire ressortir avec plus de force soit les éléments d'une situation donnée, soit le caractère d'un homme. Tout est subordonné à l'analyse psychologique et morale des événements et des hommes. De cette vue bien arrêtée découlent la sûreté et la force des jugements, peut-être parfois trop poussés au noir par une imagination naturellement sombre, mais par là même dramatique.