| Tables Eugubines, nom donné à 9 tables d'airain découvertes en 1444 près de Gubbio (anc. Eugubium, en Ombrie), dans les ruines d'un hypogée. Deux de ces tables transportées à Venise ont disparu. Cinq autres portent des inscriptions en caractères qui ont beaucoup d'analogie avec les caractères étrusques, et deux en lettres latines. Ottfried Müller a transcrit, dans son ouvrage sur les Étrusques, l'une de ces inscriptions, qui serait une invocation ou prière adressée à Jupiter, et dans laquelle il s'agirait d'un sacrifice de trois taureaux, trois fois répété. Bourguet a cru lire sur les Tables Eugubines les lamentations d'un peuple préhéllénique sur les calamités qui les atteignirent deux siècles avant la guerre de Troie; mais Lepsius (De tabulis Eugubinis, Berlin, 1833) a démontré que les caractères de ces tables ne peuvent remonter au delà de la fin du IVe siècle de Rome, et que même les caractères latins sont du VIe siècle de cette ère. La plupart des archéologues ont vu dans les Tables Eugubines certaines formules rituelles, qu'ils ont expliquées de façons très diverses. W. Bentham a imaginé qu'elles mentionnaient la découverte des Îles Britanniques par les Étrusques, l'emploi de l'aiguille aimantée dans la navigation, etc. Finalement c'est Michel Bréal qui les a déchiffrées en 1873-1874. Rédigées en langue ombrienne, elles constituent une espèce de rituel propre a une confrérie religieuse, celle des frères Attidiens. Les table eugubines 6 et 7 peuvent dater, dit Bréal, de la fin du second siècle avant notre ère; quant aux autres, ou ignore à quelle époque elles peuvent remonter. Toutefois, il est présumable que ces dernières ne sont que de copies d'un texte plus ancien. (A19). | |