|
. |
|
Un Teocali ou Teocalli (mot nahuatl) est un haut massif de maçonnerie en forme de pyramide tronquée au sommet duquel les anciens Mexicains faisaient à leurs dieux des sacrifices humains. - Un teocali, à Mexico. Chacun des peuples qui occupèrent le territoire mexicain, les Toltèques, les Tlascaltèques et les Aztèques, tenaient à honneur de bâtir des teocalis. Quoique de dimensions diverses, ces édifices avaient tous la même forme, celle de pyramides à plusieurs assises, dont les côtés suivaient la direction du méridien et du parallèle du lieu. Le teocali s'élevait au milieu d'une vaste enceinte carrée et entourée d'un mur; et dans cette enceinte étaient des jardins, des fontaines, des habitations pour les prêtres, quelquefois même des magasins d'armes. On arrivait par un escalier au sommet de la pyramide tronquée, et l'on trouvait sur la plate-forme deux chapelles votives, partie essentielle du monument, dans laquelle on renfermait des idoles colossales. Ces chapelles ainsi placées étaient vues de toute la foule en adoration, éparse dans la plaine, et le sacrificateur se mettait à l'endroit le plus évident. Les teocalis, dont les vestiges existent encore sur divers points du plateau mexicain, remontent très haut dans l'histoire de ces peuples. Lorsqu'au XIIe siècle les Aztèques arrivèrent dans cette région équinoxiale, les pyramides de Papantla (El Tajin), de Téotihuacan et de Cholula étaient debout depuis des siècles. Ils attribuèrent ces constructions grandioses aux Toltèques, nation puissante et civilisée qui habitait le Mexique 500 ans avant eux, sans savoir toutefois si elles ne remontaient pas à une date antérieure encore. Le teocalli de Cholula a quatre assises toutes d'une hauteur égale. Autant qu'il est possible de le voir à des arêtes peu distinctes, il a dû être exactement orienté d'après les quatre points cardinaux. La base de la pyramide est deux fois plus grande que celle des pyramides égyptiennes, mais sa hauteur n'est que de 54 mètres. Le monument est construit en briques non cuites qui alternent avec des couches d'argile. Les traditions locales veulent qu'il oxistât jadis dans l'intérieur de la pyramide des cavités destinées à la sépulture des rois; et en effet , vers la fin du XVIIIe siècle, les travaux de percement de la route de la Puebla tirent découvrir dans les lianes de la pyramide une maison carrée construite en pierres et soutenue par des poutres de cyprès chauve. Cette maison renfermait deux cadavres, des statues en basalte et des vases vernissés, peints avec art. Elle n'avait pas la moindre issue. Peut-être eût-on, à l'aide de fouilles ultérieures, découvert dans les flancs de la pyramide d'autres caveaux souterrains semblables à celui qui a été fortuitement découvert. Les expériences en sont toutefois restées là. Au sommet du teocali de Cholula était jadis un autel dédié à Quetzalcoatl. Voilà ce qu'il y a de moins vague et de plus accrédité sur la pyramide de Cholula. Une autre tradition tend à en ramener l'origine à un mythe qui rappelle celui des Titans, et dans lequel les géants qui habitaient le plateau mexicain auraient voulu élever une montagne artiticielle pour escalader ainsi le ciel. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, au lieu d'un autel dédié au dieu de l'air, la plate-forme de la pyramide porte une petite église d'architecture cruciforme, propre, élégante et bien bâtie. On y voit des ornements d'argent et de vermeil constamment entourés de vases de fleurs qu'y dépose la piété des fidèles. De la terrasse de l'église la vire se déploie avec une magnificence sans égale sur la petite ville de Cholula, sur un vaste territoire coupé par des fermes, des plantations d'aloès, des champs de blés, et sur une ceinture de montagnes qui les environnent. Mexico. L'immense pyramide aux cinq assises superposées, qui excita si fort l'admiration des conquérants, dressait sa masse brusquement tronquée. Sur la vaste plate-forme, si souvent ensanglantée, les chapelles de Tlaloc et de Huitzilipochtli élevaient, comme autrefois, leurs tours étagées surmontées de coupoles. Vers le nord, la grande chaussée du lac de Chalco semblait un pont immense. Plus bas, le mur d'enceinte du temple, avec ses bas-reliefs figurant d'énormes serpents enlacés, reflétait dans l'onde claire sa ligne blanche, luisante, que les rayons du soleil faisaient briller, au dire de Cortez, comme si elle eût été d'argent. Autour du vaste édifice, la plus importante des oeuvres architecturales entreprises par les Aztèques, et au pied duquel brûlaient sans cesse deux brasiers, étaient bâtis quarante temples secondaires énumérés par les historiens. A gauche, le téocalli circulaire de Quetzalcoatl, avec sa porte fantastique, représentant la gueule ouverte d'un serpent. Un peu plus loin, la place consacrée aux danses religieuses, les collèges ou séminaires, les pierres des sacrifices, puis, en arrière, les temples particuliers de Tlaloc et de Tezcatlipoca. Venait ensuite le temple de la planète Vénus, avec sa haute colonne portant l'image de l'astre, cent fois reproduite par sa voisine, la « maison des miroirs ». Plus loin, la « maison des coquilles », au toit couvert d'écailles de mollusques dont le soleil faisait briller les nuances irisées, ombrageait le terre-plein sur lequel reposait la pierre des gladiateurs. L'Epcoalt, dressé en l'honneur des Tlaloques, coudoyait le Macuilcalli, où les espions surpris en flagrant délit recevaient la mort. Entre le Téotlalpan, élevé en l'honneur de Mixcohuatl, et le sanctuaire d'Istacinteutl, le dieu blanc auquel on immolait des lépreux, se dressait le Tlalxico, dédié au maître des enfers, le sombre Mictlanteuctli. Enfin, en dehors de l'enceinte sacrée, les deux grands ossuaires, dont la vue épouvanta les Espagnols, dessinaient leurs masses oblongues et montraient, l'un, son prodigieux amoncellement d'os humains, l'autre, les guirlandes de crânes dont il était couronné. Le palais de l'empereur, avec ses murs roses, ses portiques, ses colonnes d'agate et de porphyre, ses vingt portes, ses frises sculptées, ses cours, ses fontaines et ses jardins, écrasé néanmoins par les proportions cyclopéennes du grand temple, écrasait à son tour, par ses dimensions, les demeures aristocratiques dont il était entouré, palais surmontés de terrasses aux parapets crénelés. Au loin, mille temples ou chapelles, aux pierres multicolores, naturelles ou peintes, semblaient d'immenses mosaïques. Trois cent soixante tours se dressaient orgueilleuses vers le ciel et dominaient la ville. Çà et là, les masses sombres du feuillage des cèdres et des cyprès, arbres de tout temps chers aux Aztèques, frappaient les regards et faisaient mieux ressortir la blancheur des soixante mille maisons occupées par le peuple, qui, dans les faubourgs, ne s'abritait plus que sous des toits de chaume artistement disposés. En dehors de la cité, comme pour la protéger, et simplement posés sur le sol, toute une suite de monstres de granit aux postures bizarres, d'images grimaçantes de divinités féroces. Ici, Tlaloc, avec ses dents saillantes, destinées à fouiller la poitrine des enfants; là-bas, Huitzilipochtli avec son étendard, ses serpents, ses funèbres attributs. Sur le bord des chaussées, des sièges consacrés à Tezcatlipoca, autels parés de guirlandes de verdure par les dévots. Teotihuacan. El Tajin. |
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|