| Rue des Lombards, à Paris. - Cette rue était complètement bâtie en 1250. En 1300, elle se nommait rue de la Buffeterie. C'était la rue de la Pourpointerie en 1612 et 1636. Elle tire sa dernière dénomination des usuriers lombards qui vinrent s'établir à Paris, à la fin du XIIe siècle, et dont une grande partie habita cette rue, ainsi que dans les rues voisines, dès la fin du XIIIe. Ces banquiers étaient très riches, et dans le rôle de la taille de 1292 ils sont taxés les premiers et à part; l'un d'eux, Gandouffle, est imposé à 114 livres 10 sous et fait supposer un revenu important. On trouvait aussi dans cette rue la maison dite le Poids du roy, où se conservaient les étalons des poids et mesures de Paris. Cette maison du poids du Roi existait encore dans la rue des Lombards au XVIIe siècle. Jusqu'au règne de Louis VII, les rois de France étaient demeurés seuls propriétaires de cet établissement et des privilèges qui y étaient attachés. Ils .en cédèrent ensuite la propriété qui, passant de main en main, fut définitivement acquise par le chapitre Notre-Dame. Le droit de visiter les poids et balances de tous les artisans appartint aussi au corps des épiciers. - La rue des Lombards, à Paris. (© Photo : Serge Jodra, 2009). Le prévôt de Paris, en 1321, sur l'ordre qu'il en reçut du parlement, fit ajuster les poids à la Monnaie. Il fut fait trois étalons dont l'un fut remis aux épiciers, et les deux autres déposés à la Monnaie et au poids du roi. En 1484, ce droit leur fut conféré par de nouvelles ordonnances; ils l'exerçaient à l'égard de toute espèce de marchands; les orfèvres seuls relevaient directement de la Monnaie. Les épiciers étaient accompagnés, dans leurs visites, d'un juré-balancier nommé par le prévôt de Paris, sur leur présentation. Jusqu'en 1434, les poids dont on se servait n'étaient que des masses de pierre, façonnées et ajustées. Philippe le Long, par son règlement de 1321, avait formé le dessein d'établir en France une seule et même mesure. Pour les frais de cette réforme, il proposa un subside; l'impôt ne put se lever, et l'ordonnance tomba dans l'oubli. Louis XI eut plus tard la même pensée; la noblesse s'opposa ainsi que le clergé à cette amélioration; La Convention, par un décret du 1er août 1793, ordonna cette uniformité, et par son décret du 18 germinal an III (7 avril 1795); fixa l'époque où elle deviendrait obligatoire. C'est au savant Prieur de la Côte-d'Or qu'est dû ce magnifique travail. A partir du milieu du XVIIe siècle, et jusqu'à l'Empire, les confiseurs donnèrent à la rue des Lombards une célébrité à laquelle n'ont pas peu contribué les poètes qui fabriquaient pour leurs bonbons des devises amoureuses à six livres le cent. Aux confiseurs ont succédé les marchands en gros d'huiles, de fromage, de sucre, etc. (L. / Th. Lavallée). | |