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Johannesburg
(surnommée Joburg ou Jozi) est la plus grande ville d'Afrique
du Sud,
et le principal centre économique du pays. Population: environ 5,7 millions
d'habitants (zone métropolitaine, 2021). Elle est située dans la
province du Gauteng, la plus petite mais la plus riche province d'Afrique
du Sud, dans la partie nord-est du pays. Bâtie à environ 1700 mètres
d'altitude sur le Highveld, un plateau intérieur de l'Afrique du Sud,
elle bénéficie, grâce à son altitude, d'un climat plus tempéré par
rapport à d'autres grandes villes africaines.
Ce climat est qualifié
de climat subtropical de haute altitude. Les étés (de novembre à février)
sont chauds avec des pluies fréquentes, sous forme d'orages en fin de
journée, tandis que les hivers (de juin à août) sont secs et ensoleillés,
mais les températures nocturnes peuvent descendre près du zéro, avec
des journées douces autour de 16 à 20 °C. Malgré son climat sec, la
ville est l'une des plus vertes au monde, avec environ 6 millions d'arbres
plantés.
La ville est construite
sur une série de collines douces qui forment la chaîne des Witwatersrand
(ou Ridge of White Waters), riche en gisements d'or. Cette chaîne est
une caractéristique géologique majeure de la région et a joué un rôle
central dans le développement de la ville. Le terrain est en général
plat, avec quelques reliefs mineurs dans les zones périphériques.
Bien que Johannesburg
ait d'abord été développée en tant que centre minier, la ville a rapidement
évolué pour devenir un important centre d'affaires. La ville est divisée
en quartiers avec des centres économiques comme Sandton, et des banlieues
résidentielles étendues. Des espaces verts tels que le Jardin botanique
de Johannesburg et Emmarentia Dam offrent des zones de détente pour les
habitants.
Economie
et culture.
Johannesburg est
le coeur financier de l'Afrique du Sud et l'une des plus grandes économies
urbaines du continent africain. Elle est le siège de nombreuses entreprises
majeures, en particulier dans les secteurs de la finance, des ressources
naturelles (notamment l'or et les diamants), des télécommunications et
des services. Le Gautrain, un train à grande vitesse reliant Johannesburg
à Pretoria et à l'aéroport international
OR Tambo, symbolise les efforts continus pour moderniser l'infrastructure
de la ville. Bien que Johannesburg puisse paraître globalement prospère,
elle est aussi confrontée à des niveaux élevés de pauvreté, de chômage,
et de criminalité. Les inégalités socio-économiques entre les banlieues
riches comme Sandton et les townships pauvres comme Alexandra illustrent
les défis de la transition post-apartheid.
La ville est également
est un centre culturel multiculturel, avec des influences africaines, européennes,
asiatiques et métisses, et abrite de nombreuses populations venues
d'autres régions d'Afrique. Des zones comme Newtown et Maboneng sont
devenues des pôles culturels qui attirent des artistes, des musiciens
et des créateurs. Les musées et monuments historiques abondent, notamment
le Musée de l'apartheid, qui retrace l'histoire du régime ségrégationniste,
et le Constitution Hill, un ancien complexe carcéral transformé en tribunal
constitutionnel. Soweto est une destination touristique majeure, où l'on
peut visiter la maison de Nelson Mandela, transformée en musée, ainsi
que l'Hector Pieterson Museum, en hommage aux jeunes victimes des émeutes
de 1976. Gold Reef City, un parc à thème et un musée minier, rappelle
les origines minières de la ville.
Histoire
de Johannesburg.
Johannesburg a été
fondée en 1886 après la découverte d'or sur les crêtes du Witwatersrand,
déclenchant une ruée vers l'or qui a attiré des milliers de prospecteurs,
d'investisseurs et d'immigrants du monde entier. Ce boom minier a rapidement
transformé ce qui était une zone relativement vide en une métropole
en pleine expansion. La ville a été baptisée du prénom de deux fonctionnaires,
Johannes Joubert et Johannes Rissik. L'exploitation aurifère a posé les
bases économiques de la ville, faisant de Johannesburg le principal centre
minier d'Afrique du Sud. Johannesburg, située dans la République sud-africaine
du Transvaal, est devenue un point de discorde entre les Boers (Afrikaners)
et les Britanniques, qui voulaient contrôler ses ressources. Pendant la
Seconde Guerre des Boers (1899-1902), la ville a été un enjeu stratégique.
À la fin de cette guerre, le Transvaal est annexé parl'Empire britannique.
Au début du XXe
siècle, Johannesburg a connu une urbanisation rapide et un afflux de main-d'oeuvre
noire pour les mines. La ville a appliqué une forte ségrégation raciale
avant même l'instauration officielle de l'apartheid en 1948. Des lois
restrictives ont été imposées aux travailleurs noirs, notamment les
lois de résidence qui les obligeaient à vivre dans des townships (cantons)
séparés, éloignés du centre-ville. Le quartier de Sophiatown est devenu
un centre vibrant de la culture noire au milieu du XXe
siècle, avant d'être démoli dans les années 1950 pour faire place Ã
une zone résidentielle réservée aux Blancs.
Pendant l'apartheid
(1948-1994), Johannesburg a été un centre de tensions et de résistances
politiques. De nombreuses figures emblématiques de la lutte anti-apartheid,
comme Nelson Mandela et Winnie Mandela, ont vécu à Johannesburg. Le township
de Soweto (Sud-Ouest de Johannesburg) est devenu un foyer de contestation
contre le régime. Les émeutes de Soweto en 1976 ont marqué un tournant
dans la lutte contre l'apartheid. Cet événement a galvanisé l'opposition
à l'apartheid, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'Afrique
du Sud.
Les
émeutes de Soweto ont commencé le 16 juin 1976, quand des milliers
d'étudiants ont organisé une marche pacifique à Soweto pour protester
contre l'utilisation de l'afrikaans dans les écoles. Ils exigeaient des
améliorations dans l'éducation et le droit à l'instruction dans leur
langue maternelle. La marche est partie de l'école secondaire de Soweto
et devait se diriger vers le stade de Soweto. Les manifestants portaient
des pancartes, chantant des slogans anti-apartheid. La police a rapidement
réagi à la manifestation. Elle a utilisé des canons à eau, des balles
en caoutchouc, mais aussi, finalement, des balles réelles pour disperser
les étudiants. Les tirs de la police a conduit à des affrontements violents.
Les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur les manifestants et tué plusieurs
d'entre eux. La mort, en particulier, de Hector Pieterson, un jeune garçon
de 12 ans, est devenue emblématique de la violence de la répression policière.
Sa photo, montrant son corps sans vie porté par un camarade, a fait le
tour
du monde et suscité l'indignation internationale devant les atrocités
commises sous l'apartheid. Les manifestations se sont propagées à d'autres
villes et townships, et les violences ont conduit à des répressions massives.
Des centaines de personnes ont été tuées et de nombreux autres blessés.
Les émeutes ont
provoqué une condamnation mondiale de l'apartheid. De nombreux pays ont
imposé des sanctions économiques et des embargos contre l'Afrique du
Sud. Des artistes et des personnalités publiques ont également commencé
à s'engager activement contre le régime d'apartheid, contribuant à sensibiliser
l'opinion publique internationale à la lutte des Sud-Africains pour la
liberté. Les organisations politiques comme l'African National Congress
(ANC) et le Pan Africanist Congress (PAC) ont gagné en popularité et
en soutien à la suite de ces événements. Le 16 juin est désormais commémoré
chaque année en tant que Journée de la jeunesse en Afrique du Sud, afin
d'honorer la mémoire des jeunes qui ont lutté pour la liberté et l'égalité.
Cette journée est un moment de réflexion sur les sacrifices faits pour
la lutte contre l'apartheid et sur les défis auxquels les jeunes d'Afrique
du Sud continuent de faire face aujourd'hui.
Après la fin de l'apartheid
en 1994, Johannesburg est devenue un symbole de la renaissance de l'Afrique
du Sud. La ville a connu une transformation rapide, mais elle reste marquée
par les inégalités économiques et sociales héritées de l'ère précédente.
Le quartier de Sandton est devenu le nouveau centre économique, abritant
le Johannesburg Stock Exchange (la bourse de Johannesburg) et de nombreuses
entreprises multinationales. Cependant, des zones comme Hillbrow et le
CBD (Central Business District) de Johannesburg ont souffert de la dégradation
urbaine et de la criminalité dans les années 1990. Des efforts de régénération
urbaine aient été déployés depuis. |
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