| Amassérah, Amasri ou Amasrah, aujourd'hui Amasra. - Ville de la Turquie d'Asie, sur la mer Noire sur le site de l'ancienne Amastris, en Paphlagonie. Dominée par une haute montagne, Amasra s'étend sur deux presqu'îles réunies au continent par d'étroites langues de sable. Une vieille enceinte la protège et lui donne une physionomie d'ancienne cité; de magnifiques noyers, autour desquels serpente la vigne sauvage, ombragent ses maisons; tout l'ensemble est des plus pittoresques. L'industrie des habitants était traditionnellement la confection des objets de bois, tels que mortiers, fuseaux, tabourets et autres. D'après Strabon, cette ville fut fondée vers l'an 300, par Amastris, femme de Denys, tyran d'Héraclée, et fille d'Orathres, frère du roi Darius III, le contemporain d'Alexandre. Cette princesse, répudiée par son troisième mari Lysimaque, voulait se créer une cité puissante. Elle réunit les quatre bourgs de Sesamos, Kytorus, Kromna et Teius pour en former Amastris, mais Teius se sépara promptement de la confédération, tandis que les autres bourgs y persistèrent, aussi Sesamos a-t-elle été depuis nommée citadelle d'Amastris. La ville dut une certaine prospérité à sa situation sur une presqu'île qui lui permettait d'avoir un double port. Les antiquités d'Amasra se réduisent aujourd'hui à des tronçons de colonnes enfoncés dans les vieilles murailles, et aux restes d'un jardin suspendu, porté par dix-neuf voûtes colossales. L'enceinte de la ville est byzantine, mais les Génois paraissent avoir occupé Amasra, à en juger par les armoiries de la République encastrées au-dessous-du château. Derrière Amasra s'étend une petite plaine couverte de jardins et où l'on découvre les restes d'un palais impérial. (Ed. Dutemple). | |