Vidal-Lablache ca. 1910 | La décroissance de la température, de l'équateur au pôle, est loin d'être régulière, et elle est soumise à bien des influences perturbatrices. Le tracé des lignes isothermes (lignes qui réunissent les points du globe jouissant d'une même température) peut servir à mettre en évidence l'irrégularité de cette distribution de la chaleur, et l'on voit ces lignes, au lieu de se confondre avec les parallèles de latitude, les couper sous des angles quelquefois très grands. Cependant, si instructif que puisse être un tel tracé, il risque d'induire en erreur : une carte des isothermes ne donne que des températures réduites, et suppose l'altitude des terres ramenée au niveau de la mer. Or les montagnes et surtout les plateaux occupent sur le globe une étendue considérable, ce qui fait que les cartes de lignes isothermes sont nécessairement fictives si elles les négligent, illisibles si elles en tiennent compte. Nous avons donc cru devoir renoncer à dresser notre carte des climats en prenant pour base le tracé des isothermes : il y a un élément très important des climats, c'est leur variabilité, ou l'écart entre les températures réelles extrêmes que l'on observe année moyenne. C'est d'après la plus ou moins grande amplitude de ces variations que nous avons pu distinguer les divers types de climats indiqués dans la carte. Courants maritimes et climats.
La répartition des vents et des pluies offre plus de régularité que celle de la chaleur. C'est ainsi que l'on rencontre : 1° une zone de calmes et de fortes pluies, voisine de l'équateur, et accompagnant le soleil dans son mouvement apparent entre les tropiques; 2° une zone de vents réguliers (alizés) aux abords des tropiques, avec des pressions barométriques élevées, et des pluies rares; 3° une zone de vents et de pluies où subsistent encore des vestiges de régularité, tels que la prédominance des vents d'ouest. Hauteur des pluies. | Vents. | Distribution des pluies. | Cliquez sur les cartes pour les agrandir. Mais, comme l'indique le carton ci-dessus [à droite], le relief du sol et la distance de la mer altèrent la régularité de la distribution. Le parcours des grands courants marins se rattache étroitement à la distribution et à la persistance des vents : dans la région des alizés se forment les grands courants équatoriaux dirigés vers l'ouest, et brisés en deux au contact des rivages opposés; l'un de ces bras forme un contre-courant équatorial; l'autre se rend sous des latitudes plus élevées et achève son circuit par un courant tiède qui se réchauffe de nouveau. Une dérivation particulièrement intéressante, le Gulf-stream, s'avance fort loin en latitude, et, sous l'action des vents d'ouest et de la rotation terrestre, vient tempérer le climat de toute l'Europe du Nord-Ouest. L'influence des vents se trahit aussi dans certains pays, où des courants alternatifs correspondent à des vents périodiques (moussons, etc.), preuve évidente de l'action qu'exercent les uns sur les autres des agents tels que la température, les pluies et les grands courants atmosphériques et marins. (P. C. d'A.). | |