|
. |
|
Histoire de la philosophie |
Histoire
de la philosophie
La philosophie française jusqu'en 1900 |
Aperçu | Le XVIIe siècle | Le XVIIIe siècle | Le XIXe siècle |
La philosophie française au Moyen âgeLa philosophie en France commence avec la scolastique, qui règne depuis le IXe siècle jusqu'au XVe, mais avec un caractère qui tient le milieu entre une soumission absolue à l'autorité religieuse et une complète indépendance.Tracer en quelques lignes le sommaire d'une histoire de la scolastique en France n'avancerait à rien. La scolastique y fut d'ailleurs, comme dans les autres pays, une doctrine d'Eglise et non une doctrine d'Etat. La scolastique est chrétienne avant d'être française ou anglaise. Et ce qui le prouve bien, c'est qu'à la Sorbonne, dont l'histoire est inséparable de celle de la scolastique, les maîtres qui enseignent et les élèves que l'on y voit étudier y viennent de tous les pays de l'Europe. Ni Alexandre de Halès, ni saint Bonaventure dont il fut le maître, ne sont Français. La Sorbonne compte l'un parmi ses professeurs, l'autre parmi ses étudiants. Outre la Sorbonne, il y eut en France d'autres centres florissants d'études. L'école de Laon eut pour élèves Guillaume de Champeaux, défenseur zélé de la doctrine réaliste, et surtout son disciple Abélard. A Marmoutiers, on relève le nom de Gaunilon. Il ne faut pas non plus prendre trop au pied de la lettre ces mots d'ancilla theologiae dont les esprits paresseux abusent, pour se dispenser d'étudier de près ces docteurs profonds et subtils, au demeurant esprits très libres et que l'obligation de rester fidèles à l'orthodoxie religieuse ne détourna pas de suivre chacun sa propre voie. On sait le mot de Leibniz : « Il y a de l'or dans le fumier de la scolastique. »Abélard. Il n'est pas de nom plus illustre au Moyen âge que celui de Pierre Abélard (1079-1142) dont la doctrine ne rentre dans aucun des cadres préexistants. Le nom de conceptualisme qui la désigne ne suffit pas à la caractériser sans doute. La nécessité où l'on est de s'en servir montre assez à quel degré d'indépendance s'éleva l'enseignement du maître, puisqu'il combattit avec une égale vigueur les réaux (réalistes) et les nominaux (nominalistes). Ceux qui ont le goût des formules diront peut-être d'Abélard qu'il fut le Descartes de la scolastique. Et il n'y aura pas à se récrier, puisqu'aussi bien le rapprochement de ces deux noms éveille une idée commune, celle d'une pensée entendant ne relever que d'elle-même. Gaunilon.
La philosophie française à la RenaissanceDu fonds commun de la philosophie scolastique commencent à se détacher, au XVIe siècle, toutes les philosophies nationales de l'Europe moderne. La vague vient d'Italie, qui produit alors de hardis novateurs en philosophie. Parmi eux il en est qui ont passé en France une partie de leur vie, et qui, sans nul doute, ont contribué par leur influence au mouvement philosophique, d'où devait sortir la philosophie française du XVIIe siècle. Tels furent Giordano Bruno, qui enseigna et qui eut des disciples à Paris; Vanini, qui passa en France une grande partie de sa vie errante, et à qui l'Eglise fit payer à Toulouse, par une mort cruelle, ses opinions philosophiques et religieuses; tel fut aussi Campanella, qui, échappé après les plus cruelles tortures des cachots des Espagnols et des inquisiteurs, vint achever paisiblement en France sa vie orageuse, sous la protection du cardinal Richelieu. Mais le principal moteur de ce moteur de mouvement à la fois critique et sceptique, fut, en France Ramus.Ramus.
Dans ses écrits et dans ses leçons, Ramus dépouille toutes les vieilles formes de la philosophie scolastique, pour y substituer des formes littéraires et oratoires : il accompagne toujours d'applications et d'exemples ses préceptes de logique, nouveautés qui font scandale dans la vieille université de Paris. Enfin Ramus, en introduisant l'usage de la langue commune à la place de la langue latine dans les ouvrages de philosophie, a le premier renversé cette barrière infranchissable d'une langue étrangère, qui fermait au grand nombre l'accès des questions philosophiques. Plus de cinquante ans avant l'auteur du Discours de la Méthode, il avait publié en français un traité de dialectique. Ainsi, brillant et malheureux précurseur de Descartes, il inaugura avec éclat la philosophie française au milieu du XVIe siècle, et au sein même de l'université de Paris. Mais il devait payer de sa vie cette oeuvre novatrice; et le jour de la Saint-Barthélemy, Ramus, comme Vanini et Bruno dans d'autres circonstances, périt victime des haines philosophiques et religieuses accumulées contre lui. Sceptiques et
libre-penseurs.
Sanchez.
Rabelais,
Montaigne et Charron.
La
Boétie, Bodin.
Gassendi.
Ennemi d'Aristote, Gassendi ne l'est pas de toute la philosophie antique. Il fit des travaux d'une érudition admirable pour restaurer et réhabiliter Epicure et sa doctrine des atomes si longtemps oubliée et condamnée. Gassendi se forma en outre une doctrine à lui, sorte d'éclectisme qui avait pour base les données de l'expérience. Molière et Cyrano de Bergerac, parmi d'autres, furent par sa doctrine. Il se lia par ailleurs avec quelques-uns des principaux savants et penseurs de son temps, tels que Galilée, Képler, Hobbes, Mersenne, Pascal, Lamothe-le-Vayer. Descartes et le XVIIe siècleLa révolution philosophique était préparée partout; Bacon, en Angleterre, préconisait les méthodes expérimentales et l'observation des phénomènes sensibles; mais Descartes, en fondant une école rationaliste, devint réellement le père de la philosophie moderne.Descartes.
Partant du doute méthodique, René Descartes cherche le principe de toute certitude, et, pour y parvenir, il prend pour point de départ la pensée. Le fait de la pensée est un fait primitif, évident par lui-même, et impossible à nier. Descartes l'accepte avec une confiance d'autant plus grande qu'elle est forcée; il est conduit à s'affirmer lui-même : Je pense, donc je suis; de là la première règle de toute sa philosophie, l'évidence, seul criterium de toute certitude. Certain de son existence comme être pensant, il ne l'est pas de l'existence de son corps; il la constatera plus tard par un raisonnement qui préparera l'idéalisme dans lequel son école est tombée, mais disons tout de suite qu'il pose d'une manière radicale la distinction de l'esprit et de la matière par la pensée pour l'une et l'étendue pour l'autre. De l'existence du moi comme être fini, il s'élève à celle de Dieu par l'idée de l'infini, parce que, dit-il, l'existence de l'être infini ou de Dieu est implicitement comprise dans l'idée que nous en avons; à cette première preuve il joint celle de la nécessité d'une cause première pour expliquer l'existence de l'humain, être contingent, et celle du parfait et de l'essence de Dieu, qui implique l'existence. A ces points essentiels
du Cartésianisme, il faut ajouter les idées innées
ou naturelle, qu'il distingue des idées adventices et factices;
la conservation du monde assimilée à une création
continuée, et par suite une tendance funeste à concentrer
toute activité dans la cause première. En ne voyant dans
les bêtes que de simples machines, Descartes tirait la première
conséquence de son erreur.
René Descartes. Au-dessous de cette philosophie, on trouverait maintenant une théorie de l'esprit ou, comme dit Descartes, de la « pensée », un effort pour résoudre la pensée en éléments simples : cet effort a ouvert la voie aux recherches de Locke et de Condillac. On trouverait surtout cette idée que la pensée existe d'abord, que la matière est donnée par surcroît et que le monde matériel pourrait, à la rigueur, n'exister que comme représentation de l'esprit. Descartes admettait la réalité du monde matériel, non pas directement et sur la foi de nos facultés perceptives, car, disait-il, un esprit malin pourrait nous tromper, mais comme une conséquence de la véracité divine. Tout l'idéalisme moderne est sorti de là, en particulier l'idéalisme allemand. Enfin, au fond de la théorie cartésienne de la pensée, il y a un nouvel effort pour ramener la pensée, au moins partiellement, à la volonté. Les philosophies «-volontaristes » du XIXe siècle se rattachent ainsi à Descartes. Ce n'est pas sans raison qu'on a vu dans le cartésianisme une « philosophie de la liberté ». A Descartes remontent beaucoup des doctrines de la philosophie moderne. Si les tendances de cette philosophie coexistent chez Descartes, c'est le rationalisme qui prédomine, comme il devait dominer la pensée des siècles suivants. Après Descartes.
Encore faut-il préciser ce qu'on entend par cartésianisme. Descartes n'a pas fondé à proprement parler d'école. Il a posé des bases que ses successeurs - ceux qu'il est coutume d'appeler les Cartésiens - ont utilisées pour construire leur propre doctrine, une doctrine souvent très éloignée et parfois même très en contradiction avec celle de Descartes. C'est qu'aussi bien on se méprend peut-être sur ce qui est le centre de la philosophie de Descartes. On ne songe qu'au cogito et à l'existence de Dieu qui, selon Descartes, en résulterait à la façon d'un corollaire immédiat. On oublie, « la méthode », l'apologie de l'évidence et d'une évidence produite par des idées claires et distinctes. Mais est-ce la doctrine de métaphysique qui est le centre du cartésianisme? N'en est-ce pas plutôt la méthode? Au final, ce qu'il reste de Descartes chez les Cartésiens, bien c'est cela, c'est sa méthode, sa manière nouvelle d'aborder la spéculation philosophique, davantage que sa doctrine. D'autre courants
persistent. Ainsi, le scepticisme a pour principaux organes Lamothe-Levayer,
Huet,
évêque d'Avranches, qui voulurent le faire tourner au profit
de la foi religieuse; et Bayle, qui en fit un instrument
d'indépendance. Le mysticisme comptait dans ses rangs Poiret et
les partisans du quiétisme, qui commençait
à se montrer. Et l'on a pu justement former un troisième
groupe des libertins ennemis de la religion, amis de la nature et que la
philosophie de Gassendi dut satisfaire bien plus encore que celle de Descartes.
Pascal.
Analyste subtil du coeur humain, il applique encore la même méthode rationnelle à l'étude des sentiments. Dans le Discours sur les passions de l'amour, il recherche l'origine des passions et il les défend avec des arguments analogues à ceux de Descartes; il les considère comme les mobiles qui suscitent les grandes actions. Très lié avec les solitaires de Port-Royal, Pascal s'était jeté dans les luttes religieuses d'alors, en prenant parti pour les jansénistes. Dans les Lettres a un provincial ( = Les Provinciales), il attaque la morale des jésuites et le système des restrictions et des compromissions de conscience. Il dénonce leur théorie sur le péché et le crime, qui consiste à dire que la fin justifie les moyens; il examine le problème de la grâce, qu'il résout dans le sens janséniste (c'est-à-dire selon le point de vue d'Arnauld), avec une grande élévation d'esprit, et il mène le débat avec une ironie froide et mordante qui gagne le public à sa cause. Mais, les souffrances, la maladie, réveillèrent
le sentiment religieux très vif qui sommeillait en Pascal. Il entra
à Port-Royal prit le chemin du mysticisme.
C'est à cette inspiration nouvelle que nous devons les Pensées,
ouvrage fragmentaire où Pascal fait preuve d'une sensibilité
extrême, d'une science merveilleuse du coeur et des sentiments, d'une
imagination
puissante, d'une éloquence heurtée dans ses mouvements et,
en même temps, âpre et forte. L'unité de la pensée
n'apparaît pas dans les détails, mais on peut avoir la clef
de l'ouvrage et du but poursuivi par Pascal, en se rapportant à
l'Entretien avec M. de Sacy. Il y fait à la fois le procès
de la raison et du scepticisme. Il rabaisse l'orgueilleuse vanité
de l'esprit humain qui prétend tout connaître et se passer
de la foi. Il le montre rempli de contradictions et incapable de faire
une science complète et de se concilier le bonheur. D'autre part,
il ne le juge pas, comme Montaigne, absolument
impuissant à connaître la vérité. Nous trouverons
le repos dans la croyance religieuse. L'humain est un être déchu,
de là sa petitesse et sa grandeur. Seule la révélation
nous apaise en nous, faisant connaître notre véritable nature
et notre origine. Le bonheur, le salut est dans
la foi et dépend de la grâce divine.
Malebranche conserva les doctrines de son maître sur la méthode, sur l'insuffisance de l'autorité en philosophie et la nécessité de l'évidence, sur la nature de l'âme, sur l'automatisme des animaux; mais au lieu d'admettre comme lui des idées innées, il disait que nous voyons tout en Dieu et que ce n'est que par notre union avec l'être qui sait tout que nous connaissons quoi que ce soit; en outre, il prouvait l'existence des corps, non par la véracité divine (comme Descartes) mais par la révélation; il niait l'action de l'âme sur le corps et même toute action des substances corporelles les unes sur les autres, attribuant leur commerce à l'assistance divine et ne voyant dans les mouvements du corps ou de l'âme que des causes occasionnelles; il prétendait que notre volonté de même que notre intelligence, ne peut rien par elle-même, que Dieu est le principe de nos déterminations et des actes de notre volonté, inclinant ainsi sans le vouloir vers le fatalisme. Du reste, il professait l'optimisme et expliquait le mal en disant que Dieu n'agit que comme cause universelle; enfin, il fondait la morale sur l'idée d'ordre. Les opinions qu'il soutenait sur plusieurs points de théologie ou de philosophie rencontrèrent une forte opposition. Il eut de vives disputes avec Arnauld sur la nature des idées et sur la grâce; avec Régis sur le mouvement; avec le P. Lamy sur l'amour de Dieu; et même quelques-uns de ses écrits furent mis à l'Index à Rome. La philosophie des Lumières en FranceLa philosophie française du XVIIIe siècle subit le contre-coup d'une réaction générale. Le système de Newton remplace la physique de Descartes, puis l'empirisme de Locke traverse à son tour la Manche. Condillac développe la doctrine de la « sensation transformée » et un nominalisme radical. Helvétius, La Mettrie et d'Holbach en viennent au matérialisme le plus décidé. Montesquieu renouvelle la philosophie du droit, Voltaire touche à tous les sujets, est l'adversaire passionné de l'église et de ses doctrines et soutient un déisme un peu froid : Jean-Jacques Rousseau défend le théisme, rajeunit la pédagogie et contribue par ses théories sociales à préparer la Révolution. En même temps, les Encyclopédistes, sous la direction de Diderot et de d'Alembert, essayent de combattre les idées traditionnelles dans une sorte de « Somme » du XVIIIe s.Condillac.
« Aussi le Philosophe se contente-t-il de reconnaître que l'âme aperçoit, pense, doute, croit, raisonne, commente, veut, réfléchit [...] mais il n'a pas senti la nécessité d'en découvrir le principe et la génération; il n'a pas soupçonné qu'elles pourraient n'être que des habitudes acquises. » (Essai sur l'origine des connaissances humaines).La vraie méthode consiste, selon Condillac, à remonter à l'origine des connaissances, pour en expliquer la génération par une transformation graduelle du principe primitif. On suit de cette manière la logique de la nature : « la nature a tout commencé, et toujours bien. »Il n'y a qu'à la suivre. Le principe primitif des connaissances, dit Condillac, est la sensation, et tout s'explique en nous par la sensation transformée; imaginez une statue et donnez-lui les sens, vous en ferez une personne humaine. Une sensation dominante devient l'attention ; une sensation faible qui en accompagne une vive, c'est le souvenir ; deux sensations simultanément dominantes, c'est la comparaison, qui engendre le jugement, qui engendre le raisonnement, et ainsi de suite. A la sensation Locke joignait la réflexion, c'est-à-dire la conscience; mais, selon Condillac, la réflexion n'est encore que la sensation se sentant elle-même. Le moi d'une personne « est la collection des sensations qu'elle éprouve, et de celles que la mémoire lui rappelle ». Philosophes matérialistes
et Idéologues.
Les
premiers Idéologues.
A cette école appartiennent notamment Sieyès, Lakanal, Condorcet, Volney, Garat, Laplace, Pinel, Cabanis, qui crée la psychologie physiologique, et bientôt Destutt de Tracy, qui annonce le positivisme. Avec eux, on a donc déjà un pied dans le XIXe siècle. Philosophie politique.
Voltaire.
Montesquieu.
« Dire qu'il n'y a rien de juste et d'injuste que ce qu'ordonnent ou défendent les lois positives, c'est dire qu'avant qu'on eût tracé de cercle tous les rayons n'étaient pas égaux.-»Une de ces lois de la nature porte l'humain à vivre en une société dont les lois ne sont pas conventionnelles, mais reposent sur les rapports nécessaires des choses. Une étude mûrement réfléchie des différentes formes de gouvernement l'amène à donner ses préférences à la monarchie représentative dont il emprunte le type à l'Angleterre. On peut reprocher à Montesquieu de ne voir dans les lois qu'un rapport nécessaire et de ne pas faire assez cas de la liberté morale dans leur genèse et leur application. Il s'est plutôt attaché à décrire ce qui est que ce qui devrait être. On doit reconnaître cependant qu'il a préparé les voies à d'importantes réformes sociales, notamment à l'abolition de l'esclavage, à la révision du code pénal et à la répartition de l'impôt. Rousseau.
Le principe fondamental de la philosophie de Rousseau est que l'humain naturellement bon et heureux devient misérable et déprave lorsqu'il vit en société avec ses semblables. D'où il conclut que l'homme vivant aujourd'hui est un individu gâté formant partie d'un tout ou de la société qui est la cause de son malheur. Voilà pourquoi il prêche la restauration de l'individu dans son Émile et celle de la société dans son Contrat social. L'enfant, selon lui, doit être élevé en dehors de l'influence de toute société et d'une manière conforme à la nature; et partant, il faut développer chez lui la partie physique, instinctive, et ne pas lui parler de religion positive, mais lui faire voir seulement le Dieu connu dans la nature, jusqu'à sa quinzième ou seizième année. A cet âge, il fera son choix. Quant au contrat social, sa thèse principale est que la société n'est pas naturelle à l'humain, mais repose sur un pacte ou convention née du besoin de se protéger, besoin éprouvé par les êtres humains vivant à l'état de nature pure. Par ce contrat, les hommes libres et égaux créent un pouvoir collectif et s'engagent à lui soumettre leur volonté individuelle. Pour le sociétaire, cette aliénation de sa volonté n'est pas un esclavage : il n'obéit qu'à lui-même, par cela qu'il veut que la volonté générale soit respectée. Cette volonté générale, collection des volontés particulières, arbitre suprême, inaliénable, absolu, égal pour tous, tout puissant, se manifeste par la loi, que le peuple est toujours maître de changer. Quoiqu'il n'ait pas construit un système, Rousseau a inspiré, en partie, les systèmes métaphysiques du XIXe siècle : le kantisme d'abord, puis le « romantisme » de la philosophie allemande, lui durent beaucoup. L'art et la littérature lui doivent au moins autant. Diderot.
On a pu dire avec raison de Diderot, qu'il fut le précurseur le plus puissant de la grande Révolution, dans la politique, dans les lettres, dans la philosophie. Nul écrivain ne s'est plus éloquemment et plus généreusement élevé contre le despotisme des princes et des prêtres, auquel il oppose les principes éternels de la morale et du droit humain. Par sa glorification des arts et des métiers, par son éloge du travail manuel dans l'Encyclopédie, par ses sentiments démocratiques de « fils de forgeron », comme il tenait à s'appeler, il prépara la révolution sociale non moins que la révolution politique, et Babeuf, dans son Manifeste des Egaux, le donne pour le véritable créateur du socialisme. Ses oeuvres proprement littéraires, romans et études critiques, sont hors de toute convention littéraire. On y sent l'inspiration vivante de la nature et du coeur humain. Il a créé la critique moderne des « salons » et du théâtre, le roman réaliste et enfin le drame moderne. En philosophie, il est beaucoup plus avancé et hardi que Voltaire; Rousseau et tous ses contemporains. Il ne se contente pas d'attaquer la tradition chrétienne. Il pose les principes de la philosophie positive moderne. Michelet dit : « Diderot était l'homme le plus grand du XVIIIe siècle [...]. Un torrent révolutionnaire, on peut dire davantage, la Révolution même, son institution supérieure, fut en lui, s'y montra par éclairs, par lueurs volcaniques. Si de Rousseau vint Robespierre, de Diderot jaillit Danton. »L'école physiocratique. Quesnay (1694-1774) est le fondateur de l'école économique dite des Physiocrates. Il part de ce principe que le sol est l'unique source de la richesse. Turgot (1727-1781) et Condorcet (1743-1794), tous les deux, par des ouvrages diversement appréciés, se sont placés au premier rang des économistes de leur siècle. A Turgot et à Condorcet, autant qu'à Montesquieu, est dû l'approfondissement des concepts de loi, de gouvernement, de progrès, etc. Quesnay.
Condorcet.
La philosophie française au XIXe siècleLes Idéologues.Sur la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe, Ie sensualisme en France devient l'idéologie, doctrine qui consiste uniquement dans l'analyse des sensations et des idées. Forcée de tenir compte de l'être pensant, l'Idéologie ne reconnaît plus dans l'âme qu'une collection sans unité et sans identité. Les Idéologistes (ou Idéologues), dont on a vu que les doctrines se constituent vers l'époque de la Révolution, sont les héritiers de Condillac. Il ne se livrent pas tous à l'analyse de l'esprit humain, mais ils attachent tous une certaine importance à la connaissance des facultés intellectuelles et admettent la méthode d'observation indépendante de toute métaphysique que pratiquait Condillac. Napoléon,en rapprochant les expressions « idéologues » et « métaphysiciens nébuleux», ne paraît pas avoir eu une idée exacte de ce qu'ils étaient. Il est vrai qu'il les combattit d'abord, parce qu'il trouvait la plupart d'entre eux au nombre de ses adversaires. Leurs représentants les plus influents au début du XIXe siècle sont : Cabanis et Destutt de Tracy, qui sera vu comme le chef de cette école. Ils eurent pour auxilliaires, disciples et continuateurs : Daunou, Benjamin Constant. Lamarck. Broussais. Ampère, Laromiguière, Degérando et Maine de Biran. Laromiguière, pour la défendre, la modifie sur plusieurs points essentiels; Degérando et Maine de Biran l'abandonnent, Cabanis.
Destutt
de Tracy.
Laromiguière.
La réaction
spiritualiste.
• Bonald (1754-1840), fondateur de l'école traditionaliste, est le contemporain de la Révolution, dont il réprouva les excès et à laquelle il opposa les théories catholiques sur l'origine et la mission du pouvoir social. Sa théorie philosophique la plus originale est relative à l'origine des idées. Impuissante par elle-même, la raison humaine n'eut pu atteindre aucune vérité sans une révélation divine primitive. C'est Dieu qui apprit à l'humain à parler et lui révéla les vérités fondamentales. Celles-ci sont transmises par la tradition, grâce à la société, dont de Bonald revendique, à l'encontre de J. J. Rousseau, le caractère naturel primitif.On retrouve les principes du traditionalisme chez Ballanche (1776-1847), Bautain (1796-1867) et chez Bonnetty (1798-1879), qui fonda en 1830 les Annales de philosophie chrétienne. L'ontologisme, qui prétend que nous voyons directement en Dieu l'objet de nos idées, fut préconisé par des hommes tels que Fabre d'Envieu, mais trouva en Italie (Gioberti) et en Belgique (Ubaghs) ses plus brillants défenseurs. Diverses condamnations romaines frappèrent le traditionalisme et l'ontologisme. Un peu plus tard, la philosophie catholique prend un nouvel essor depuis la restauration du thomisme par l'encyclique Aeterni Patris. S'l y a eu des philosophes chrétiens français au XIXe siècle, il n'y avait pas eu d'école de philosophie chrétienne jusqu'à ce moment. Maine
de Biran.
1° On a méconnu toute l'étendue et la portée de la conscience et de l'observation intérieure. Locke lui substitue l'expérience des sens; Descartes regarde trop l'âme comme un objet de la raison; Maine de Biran restitue au sens intime, non seulement les faits, mais les idées et les questions qui lui appartiennent; l'âme a des idées dont elle seule est l'origine, et dont on chercherait vainement ailleurs la véritable source. Ce sont, avec l'idée de l'activité, celles de force ou de causalité, de liberté, d'unité. Les problèmes de la spiritualité et de la liberté de l'âme sont ainsi enlevés au raisonnement et à la métaphysique, pour être rendus à la conscience et au sens intime, qui en décide souverainement. 2° Il a fait sortir la théorie tout entière de la connaissance de l'activité volontaire ou de l'effort continu dans l'attention; il distingue des perceptions ou des impressions vagues ou confuses, comme celles de l'animal ou peut-être de la plante, et qui constituent la vie sensible ou animale, puis la connaissance véritable, qui a conscience d'elle-même et qui n'est possible que par un acte d'attention et de volonté, c.-à-d. de réflexion. C'est la vie de l'intelligence dont le principe est l'activité personnelle. Par là est créé le moi dans l'humain, la personne. La connaissance se développe, par l'activité de l'esprit, qui distingue, abstrait et forme des idées générales en comparant les objets. A côté de connaissances nous trouvons en nous d'autres idées, universelles et absolues que l'activité personnelle ne peut proqui restent indépendantes du moi. Ces idées apparaisssent à l'âme et ne la constituent pas; elles nous conduisent à un principe distinct du moi, et qui pourtant est doué de personnalité, au lieu d'être une pure substance comme le veut Spinoza. Dieu est le principe de ces idées, comme les corps sont la cause des impressions qui viennent de nos sens. Pour compléter cette théorie, Maine de Biran, dans les dernières années de sa vie, reconnaît, dans la volonté humaine et dans l'effort qui la caractérise, un côté faible et borné qui l'oblige à recourir à une force supérieure sur laquelle la nôtre est appuyée; son soutien et puissance véritable, sans qu'elle perde néanmoins sa liberté et sa personnalité distincte. Il arrive là à des conclusions qui le ramènent, mais sans sortir de l'observation intérieure et des voies de la science, sur un chemin déjà tracé par Leibniz, quoique Maine de Biran reste exclusivement sur le terrain de la psychologie. On l'a aussi comparé pour le principe et le fond de sa doctrine à Fichte, dont il a probablement ignoré le système; mais il n'y a rien de commun entre les procédés et le système du métaphysicien, du continuateur de Kant, et la foctrine et la méthode du psychologue français. Royer-Collard.
L'Eclectisme
Cousin.
Cousin aura ainsi eu plusieurs philosophies, qu'il défendra successivement avec une chaleur de conviction communicative. Il ira de Reid à Hegel en traversant Maine de Biran, mais sans jamais prendre, vis-à-vis des maîtres français dont il s'éloigne pour en suivre d'autres, les allures d'un renégat. Les croyances successives de Cousin ne lui ont jamais imposé d'abjurations. Aussi bien, s'il fut un moment panthéiste, à la suite de Hegel, il ne le fut qu'en métaphysique : on peut même aller jusqu'à dire qu'il ne le fut pleinement que dans ses leçons de 1828 sur la philosophie de l'histoire. Des leçons qui reprsentent d'ailleurs plus que cela. Quand on songe où en était encore l'histoire de la philosophie en France en 1828, on ne saurait trop admirer cette esquisse à grands traits que traça Cousin d'une histoire générale de la philosophie, depuis l'Inde jusqu'au XVIIIe siècle, préambule magnifique, et un peu disproportionné, à la critique du système de Locke qui devait être l'objet du cours. On lui a reproché d'assujettir la philosophie à tourner sur elle-même, toujours condamnée à repasser par la même série des mêmes erreurs. Mais ce que dit Cousin, sans aucun fatalisme et sans nier en rien le progrès philosophique, c'est seulement qu'à toutes les époques de l'histoire de la philosophie reparaissent des systèmes qui reflètent plus ou moins les grandes tendances de l'esprit humain, l'idéalisme, l'empirisme, et même le mysticisme et le scepticisme. En psychologie, Cousin resta partisan du libre arbitre, de l'âme spirituelle : en morale, il resta kantien, on devrait dire : pseudo-kantien pour être juste, car sa théorie du bien est incompatible avec les principes de la Critique de la raison pratique. Dans la seconde partie de sa vie, il tenta de fonder, sous le nom d'éclectisme une approche qui s'appuyant sur la double autorité de histoire et de la conscience, concilierait tous les systèmes en les interprétant d'après la maxime de Leibniz, que « tous les systèmes sont vrais par ce qu'ils affirment et faux par ce qu'ils nient ». Le mot éclectisme renvoie à un courant de la philosophie antique, mais chez Cousin il ne désigne pas ne signifie pas un système : plutôt une méthode, une règle que le philosophe doit appliquer à la critique des systèmes, et le profit qu'il doit en retirer pour ses propres spéculations. Or celle méthode et cette règle supposent une philosophie d'où elles sont tirées, et à la mesure de laquelle se fait la part de la vérité et de l'erreur dans toutes les autres philosophies. C'est d'ailleurs ainsi que Cousin s'expliqua sur ce nom d'éclectisme. « On s'obstine à représenter l'éclectisme, dit-il, comme la doctrine à laquelle on daigne attacher notre nom. Nous le déclarons : l'éclectisme nous est bien cher sans doute, car il est à nos yeux la lumière de l'histoire de la philosophie; mais le foyer de cette lumière est ailleurs. L'éclectisme est une des applications les plus importantes et les plus utiles de la philosophie que nous professons, mais il n'en est pas le principe. Notre vraie doctrine, notre vrai drapeau est le spiritualisme. »Il prétendait prendre toujours pour base de la philosophie, et même de la métaphysique, la méthode psychologique, mais, de plus en plus, il inclina, surtout après son livre : Le Vrai, le Beau, le Bien, à faire de la philosophie non une science pure, mais une discipline de défense et de réaction contre « les mauvaises doctrines ». Il la rapprocha jusqu'à l'en faire presque dépendre du sens commun, d'une part, et de la religion catholique, de l'autre; il arriva ainsi à faire de son spiritualisme une sorte d'orthodoxie, dont le caractère officiel et un peu superficiel devait, avant la fin du XIXe siècle, discréditer l'école éclectique. De tous les éclectiques français, Cousin est le seul qui ait ébauché une théorie de la raison. Le Programme d'un cours sur les vérités absolues inséré dans les Premiers Essais de philosophie n'est qu'un programme sans doute, mais il atteste une rare vigueur de pensée et il fait comprendre ce que signifie exactement cette expression très usitée, mais très rarement commentée, de « méthode psychologique » que Cousin défendait comme la seule féconde, non pas en psychologie - ce serait avoir parlé pour ne rien dire mais en métaphysique. Jouffroy.
Il distinguait les questions de faits et les questions ultérieures; il n'admettait celles-ci que dans la mesure où elles pouvaiient être résolues par les premières. Aussi réduisait-il la philosophie à l'étude de la psychologie. Il a défini avec précision la méthode qu'il faut employer dans l'observation interne et les services qu'on en peut attendre. « La conscience obscure que nous avons tous de nous-mêmes deviendra, dit-il, la science du moi, quand elle aura été éclaircie par la réflexion libre. Qu'y a-t-il dans la conscience que chacun de nous a de soi-même`? La solution de cette question est la psychologie tout entière. »En morale, il reste le disciple d'Adam Smith. La bonté d'une action est en raison directe de l'assentiment qu'elle excite dans les autres humains, et les actions les meilleures sont celles qui sont de nature à obtenir la sympathie la plus pure et la plus universelle possible. Son influence se lit chez Damiron (1794-1862), Garnier (1801-1864), Saisset, J. Simon, Barthélémy Saint-Hilaire. Le Positivisme
comtien.
Aux yeux des positivistes, la société est un être collectif, mais non un être abstrait, puisque les besoins, les aspirations, les fonctions de cet être collectif, bien que ne se manifestant que chez les individus, ont pour unique raison d'être le règne de l'ordre dans l'humanité. Le mot « organisme social » selon l'idée qu'on s'en est faite chez les positivistes - et ailleurs - n'est donc pas une vaine métaphore : aussi bien la méthode applicable en sociologie doit elle être calquée sur la méthode en biologie. Comte.
Selon Auguste Comte, l'esprit humain a passé par trois états : l'état théologique, l'état métaphysique et l'état positif. A l'état théologique ou anthropomorphique, l'esprit humain explique les phénomènes par des divinités, des volontés semblables à la nôtre. A l'état métaphysique, la pensée explique les phénomènes non plus par des volontés conscientes, mais par des abstractions considérées comme des êtres réels. On remplace les divinités par des âmes, des essences mystérieuses, des qualités occultes. Le règne de la métaphysique a duré jusqu'à la fin du Moyen âge. Mais l'esprit humain, enfin parvenu à sa maturité et à l'état positif, explique les phénomènes relativement, les uns aux autres. Il ne conçoit de réalité que celle des faits, et la véritable science consiste à rechercher et à découvrir les lois positives des faits. Chacune des sciences particulières a passé par ces trois états successifs. L'ordre suivant lequel elles sont entrées dans la phase métaphysique et dans la phase positive répond à l'ordre logique qui les relie les unes aux autres. C'est en envisageant à la fois l'histoire du développement des sciences, leur ordre chronologique et leur nature, qu'Auguste Comte est amené à établir entre elles une hiérarchie qui part des sciences les plus simples ou, les plus abstraites pour s'élever jusqu'aux sciences les plus complexes ou les plus concrètes. Les sciences les plus simples se sont perfectionnées les premières; les autres, en raison de leur complexité, ne sont entrées que plus tard dans l'état positif. Les sciences mathématiques, comprennent l'arithmétique et l'algèbre, la géométrie, la mécanique rationnelle, sont au premier degré de l'échelle. Puis viennent l'astronomie, qui ajoute un groupe de faits nouveaux : les faits de gravitation; la physique, qui comprend la physique proprement dite et la chimie; la biologie et la physique sociale ou sociologie. Chacune de ces sciences, qu'Auguste Comte appelle aussi sciences fondamentales, est en relation directe avec la science qui la précède et celle qui la suit. L'idéal de chacune d'elles est de tendre à prendre la forme mathématique. La sociologie, qui traverse actuellement la phase métaphysique, doit être amenée à maturité et doit prendre la forme positive. Les faits historiques se suivent et s'enchaînent avec la même nécessité que les faits biologiques; les idées politiques et sociales se suivent d'après une loi déterminée. Quand cet enchaînement et cette loi seront connus, l'histoire deviendra une science au même titre que la physique et l'astronomie. Dès lors, la totalité des sciences, c'est-à-dire la philosophie, aura atteint sa forme positive. La philosophie ne doit plus être, en effet, considérée comme une science à part, mais comme une coordination systématique du savoir humain. Le règne de la métaphysique touche à sa fin. Elle a été utile à son heure, elle a préparé le terrain à la science positive, mais elle n'a été et ne peut être qu'une forme de transition. Son rôle est aujourd'hui rempli. La philosophie, ainsi entendue comme quelque chose d'achevé et de fini, devait dans la pensée de Comte, unifier les esprits. Il fut en effet toute sa vie hanté du projet de créer une catholicité nouvelle par un enseignement uniforme. Il était l'ennemi de la liberté de pensée qu'il considérait comme un état d'anarchie intellectuelle. Son rêve, où il faut chercher l'unité de toute sa doctrine, était de gouverner les humains en les faisant entrer dans les cadres d'une philosophie religieuse qui était précisément le positivisme comtien. Auguste Comte a eu de nombreux disciples,
mais son école se divisa en deux partis
:
« M. Comte fut illuminé des rayons du génie. Celui qui, à l'issue de la mêlée confuse du XVIIIe siècle, aperçut, au commencement du XIXe, le point fictif ou subjectif qui est inhérent à toute théologie et à toute métaphysique; celui qui forma le projet et vit la possibilité d'éliminer ce point, dont le désaccord avec les spéculations réelles est la grande difficulté du temps présent; celui qui reconnut que, pour parvenir à cette élimination, il fallait d'abord trouver la loi dynamique de l'histoire, et la trouva; celui qui, devenu, par cette immense découverte, maître de tout le domaine du savoir humain, pensa que la sûre et féconde méthode des sciences particulières pouvait se généraliser et la généralisa; enfin celui qui, du même coup, comprenant l'indissoluble liaison avec l'ordre social d'une philosophie qui embrassait tout, entrevit, le premier les bases du gouvernement rationnel de l'humanité; celui-là, dis-je, mérite une place, et une grande place, à côté des plus illustres coopérateurs de cette vaste évolution qui entraîne le passé et qui entraînera, l'avenir.»Le positivisme a gagné de proche en proche même bien au-delà de son école, mais c'est bien plus par sa méthode qu'il s'est imposé au respect des bons esprits que par sa doctrine. Ainsi, d'Auguste Comte, on lisait volontiers dans les dernières décennies du XIXe siècle certaines pages de son Cours de philosophie positive. On ne lisait guère sa Politique positive, son oeuvre capitale cependant, puisque la « philosophie » n'était à ses yeux que la préface de la politique. C'est l'esprit du positivisme que l'on retrouvera, par exemple, chez Taine et chez Th. Ribot. Ravaisson, Guyau, Lachelier. J. Lagneau, de leur côté, représentent une tendance de cette philosophie que l'on a appelée le positivisme spiritualiste Le positivisme
spiritualiste.
Ravaisson.
Guyau.
Lachelier.
Le néo-criticisme
Renouvier.
Cournot.
Renan, Taine.
Renan.
Taine.
Socialisme.
Saint-Simon.
Ses disciples (Augustin Thierry, Auguste Comte, Olinde Rodrigues, Enfantin, Bazard, Pierre Leroux, Lambert-Bey etc.) connus sous nom de Saint-Simoniens, formèrent une secte qui développa avec talent ses doctrines sur l'économie sociale et qui obtint un succès momentané; mais ils échouèrent lorsqu'ils voulurent passer de la théorie à la pratique : ils voulurent créer une hiérarchie nouvelle, établir l'égalité absolue de l'homme et de la femme, modifier le mariage, abolir l'héritage, substituer à la filiation naturelle une filiation toute conventionnelle, enfin instituer un culte nouveau. Les Saint-Simoniens furent accusés devant les tribunaux d'attentat à la morale publique, et leur association fut dissoute en 1833 par sentence judiciaire. Fourier.
Proudhon.
|
. |
|
|
||||||||
|