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 Histoire de l'Amérique
Tiwanaku (Tiahuanaco)
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 Le site archéologique de Tiwanaku (Tiahuanaco), est l'un des plus importants de l'histoire précolombienne d'Amérique du Sud. Situé en Bolivie, près des rives sud-est du lac Titicaca, il témoigne d'une civilisation  qui a prospéré bien avant les Incas. Ce site, qui est aujourd'hui classé au patrimoine mondial de l'Unesco, est réputé pour ses constructions mégalithiques, ses sculptures monumentales et ses avancées technologiques.

La civilisation Tiwanaku a émergé autour de 300 av. JC et a atteint son apogée entre 500 et 900 ap. JC. Elle était l'une des civilisations les plus importantes de la région andine, avec un rayonnement qui s'étendait jusqu'au Pérou, au Chili et au nord de l'Argentine. Les ruines de Tiwanaku ont été redécouvertes par des explorateurs européens au XVIe siècle, mais des fouilles plus approfondies ont commencé au XIXe et au XXe siècles. Les archéologues et les chercheurs ont révélé que le site de Tiwanaku n'était pas seulement un centre religieux et culturel, mais aussi un centre politique et économique.

En 2000, le site de Tiwanaku a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Aujourd'hui, Tiwanaku est également un lieu de pèlerinage pour les populations indigènes de la région, qui viennent célébrer les solstices et honorer leurs ancêtres.

La civilisation des Tiwanakus

Architecture.
Tiwanaku renferme des constructions en pierre massive et des sculptures, qui révèlent un niveau de sophistication architecturale et artistique impressionnant. 

La Porte du Soleil.
La Porte du Soleil , structure emblématique du site, est sculptée dans un seul bloc d'andésite de plusieurs tonnes et ornée de bas-reliefs complexes représentant des divinités et des motifs cosmiques. Le personnage central de la porte, souvent appelé le « Dieu des Bâtons », est considéré comme une représentation de la divinité suprême, parfois associée au dieu Viracocha, créateur de l'univers selon les légendes andines.

Le Temple semi-souterrain.
Le Temple semi-souterrain est un patio rectangulaire en partie souterrain, entouré de murs en pierre décorés de visages sculptés. On y trouve des têtes anthropomorphes intégrées dans les murs, qui symbolisaient peut-être des ancêtres ou des dieux. Ce temple aurait servi pour des rituels religieux.

Le Kalasasaya.
Le Kalasasaya.est un immense temple de 130 mètres de long et 120 mètres de large. Il est entouré d'une série de monolithes et de colonnes de pierre, et comporte une plate-forme, qui  était probablement un espace de culte et de rassemblement pour les cérémonies publiques.

Le Pumapunku.
Le Pumapunku est l'une des structures les plus énigmatiques du site. Ce complexe est constitué de blocs de pierre gigantesques, certains pesant jusqu'à 130 tonnes, avec des rainures et des perforations d'une précision telle qu'on pense qu'ils nécessitaient des outils avancés pour être façonnés. Les blocs s'emboîtent de manière extrêmement précise, un exploit technique.

La religion et les arts.
Divinité et cosmologie.
Les Tiwanakus vénéraient un panthéon de dieux, parmi lesquels Viracocha, le dieu créateur, occupait une place majeure. Les monuments et les artefacts révèlent une cosmologie complexe, où les divinités étaient associées à des phénomènes naturels, comme le soleil, la pluie et les étoiles.

Cérémonies et pratiques religieuses.
Les Tiwanakus pratiquaient des rituels associés à la fertilité, aux cycles agricoles et aux divinités astrales. Le site de Tiwanaku lui-même semble être aligné avec des événements astronomiques, comme les solstices, ce qui suggère que les cérémonies suivaient des calendriers précis.

Symbolisme et art.
L'art tiwanaku est caractérisé par des motifs géométriques, des animaux stylisés (comme les pumas et les condors) et des figures anthropomorphes, parfois interprétés comme des symboles religieux ou mythologiques. Ces motifs sont visibles sur les céramiques, les textiles et les sculptures en pierre.

Agriculture.
Les Tiwanakus ont su développer des techniques agricoles innovantes qui leur ont permis de prospérer dans les conditions difficiles des Andes.

Les waru waru.
Les waru waru sont une technique agricole qui consistait à construire des monticules surélevés séparés par des canaux d'eau. Ce système permettait de protéger les cultures des gelées nocturnes, très fréquentes en haute altitude, et d'améliorer la fertilité du sol. Les waru waru contribuaient également à réguler l'humidité du sol, permettant une agriculture plus productive.

Gestion de l'eau et des terres.
Les Tiwanakus ont construit un réseau de canaux et de systèmes d'irrigation sophistiqués pour acheminer l'eau depuis le lac Titicaca jusqu'à leurs terres cultivées. Cette gestion de l'eau est remarquable, car elle montre une connaissance approfondie de l'ingénierie hydraulique.

Déclin de la civilisation Tiwanaku.
La civilisation Tiwanaku a décliné aux alentours de 1000 ap. JC, pour des raisons qui ne sont pas totalement claires, bien que plusieurs facteurs aient pu contribuer à sa chute. Des preuves archéologiques indiquent qu'une sécheresse prolongée aurait gravement affecté les ressources en eau de la région, perturbant l'agriculture et provoquant une famine. La sécheresse aurait exacerbé les tensions sociales et politiques au sein de la société, menant à sa fragmentation et à la désintégration du pouvoir central. Il est possible aussi que des conflits avec des groupes voisins aient contribué au déclin de la civilisation Tiwanaku.

Bien que Tiwanaku ait disparu avant l'avènement de l'Empire inca, les Incas ont été influencés par cette civilisation. Les Incas ont intégré certains éléments de la culture tiwanaku, comme des symboles et des pratiques religieuses, et vénéraient également Viracocha.

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