Riquet

Fermier de gabelle, il possédait, au pied de la montagne Noire, des propriétés qu'il exploitait lui-même. En y exécutant des nivellements et des irrigations, il étudia le système hydrographique de la région, examina les sources, se rendit compte de la direction générale ou particulière des eaux, et, tout en faisant, sur une échelle restreinte, des essais de canalisation, conçut le projet du canal de Languedoc, dont, en 1662, après plus de dix-huit années de méditations, il soumit les plans à Colbert. 

Quatre ans plus tard, il était chargé de les mettre à exécution, et on sait comment, quoique non préparé par ses premières études au métier d'ingénieur, il vint glorieusement à bout, en moins de seize ans, de cette gigantesque entreprise, qui lui coûta personnellement plus de 5 millions de livres (Canal du midi). 

Il n'eut pas, d'ailleurs, la satisfaction d'assister à son triomphe : brisé par l'effort, il mourut six mois avant l'inauguration, et la réception définitive n'eut lieu que quatre ans après, en 1684.

Il avait entrepris, concurremment, l'achèvement du port de Sète; les deux jetées sont de lui. 

Une statue lui a été élevée à Toulouse en 1853. 

Ses fils, Jean-Mathias, maître des requêtes et président à mortier au parlement de Toulouse, et Pierre-Paul, comte de Caraman, capitaine, puis lieutenant-colonel aux gardes françaises, furent associés à la construction du canal. La propriété, concédée en fief à leur père, resta jusqu'à la Révolution dans les deux familles et, en 1898, lors de son rachat par l'Etat, elles en possédaient encore des actions. (L. S.).