| Philodème est un poète et philosophe épicurien. Originaire de Gadara en Coelé-Syrie, il vécut à Rome au temps de Cicéron et fut l'ami de Calpurnius Pison. Cicéron, qui contribua à faire enlever à celui-ci le gouvernement de la Macédoine, vante l'érudition, la politesse, le commerce aimable de Philodème. On a conservé de lui dans l'Anthologie un certain nombre d'épigrammes qui dénotent un poète assez délicat et non moins de trente-six livres philosophiques, trouvés à Herculanum. La plupart sont en fort mauvais état. Ils portent sur la musique, sur la rhétorique, sur les signes, sur les vices et les vertus, sur la colère, sur les dieux. On a beaucoup discuté pour savoir 1° si l'ouvrage publié par de Mürr en 1806 et attribué à Phèdre sous le titre Peri Theôn, ne devait pas être intitulé Peri eudebeias et rapporté à Philodème; 2° si Cicéron a suivi Phèdre, Philodème ou Zénon dans l'exposition de la théologie épicurienne du De Natura deorum. Pour la première question, il semble vraisemblable que Philodème doive être substitué à Phèdre. Pour la seconde, les discussions n'ont guère apporté de clarté. Peut-être même ne sauraient-elles aboutir, car elles partent de ce postulat, que Cicéron se serait simplement borné à traduire ou à résumer des ouvrages grecs. Or c'est ce qui est fort contestable. Cicéron avait étudié de bonne heure les doctrines épicuriennes par les livres et dans les leçons ou l'entretien de maîtres célèbres. Même Constant Martha a montré qu'il a vraisemblablement édité le poème de Lucrèce. Quoi qu'il en soit d'ailleurs, on souhaiterait vivement que de nouvelles découvertes nous fissent connaître, d'une façon moins fragmentaire, l'oeuvre de Philodème qui semble n'être pas sans importance pour l'histoire de l'Epicurisme. (F. Picavet). | |