| Gabriel Metzu ou Metsu est un peintre hollandais, né à Leyde en 1630, mort à Amsterdam en octobre 1667. On ne sait presque rien de sa vie privée, et c'est uniquement par des conjectures qu'il est permis de la reconstituer. Fils du peintre Jacques Metsu, originaire de Belle (Flandre), il fut élève de Gérard Dou et subit l'influence de Rembrandt; membre de la gilde des peintres de Leyde (1648), il quitta sa ville natale pour se rendre à Amsterdam où il s'établit (1650); il y obtint le droit de bourgeoisie en 1659 : à cela se réduisent les renseignements biographiques sur Metsu, dont l'histoire n'est écrite nulle autre part que dans ses oeuvres. On croit qu'il fut lié d'amitié avec Jean Steen; mais le style et la manière des deux maîtres diffèrent profondément. Gabriel Metsu ne s'attache guère à peindre des scènes de cabaret, et sauf son Vieux Buveur, du musée d'Amsterdam, le Roi de la fève, de Munich, le Marchand et la Marchande de volaille, de Dresde, et son célèbre Marché aux légumes, que possède notre musée du Louvre, les tableaux populaires sont beaucoup moins son fait que les riches intérieurs et les bourgeoises «-conversations ». - Le Roi de la fève, par Gabriël Metsu (ca. 1652). Peintre du monde élégant et galant, il se plaît à choisir ses modèles dans les classes privilégiées de la société. Le plus souvent il s'inspire de Terburg et s'efforce de devenir son rival; l'exquise Visite du Salon carré au Louvre suffirait à prouver qu'il y réussit quelquefois. Il y a chez lui moins de profondeur et moins de force peut-être, mais pour le goût, la grâce distinguée, comme pour la finesse et la sûreté de la touche, il ne redoute aucune comparaison. Dans un ordre secondaire, Metsu a accompli des miracles de clair-obscur; très enveloppée, sa forme, vue de près, est en même temps d'une précision accomplie. Il ne met à côté de ses personnages que les accessoires nécessaires à la clarté de l'intrigue; mais chaque détail est un document, et la couleur d'une étoffe, l'éclat amorti d'un or, une plume au bord d'un feutre, un tapis dans un angle, une pièce d'orfèvrerie, une guitare prennent sous son pinceau un accent et un intérêt singuliers. Avec les toiles déjà citées, les ouvrages les plus célèbres de Metsu sont : la Jeune fille écrivant et le Portrait du chasseur, au musée de La Haye, et la Dame avec sa fille et un cavalier, au musée de l'Ermitage. (Gaston Cougny). | |