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Laurent Schwartz

Laurent Schwartz est un mathématicien né le 5 mars 1915 à  Paris, et mort dans cette même ville le 4 juillet 2002. Il est connu pour ses travaux en analyse et sa théorie des distributions, qui reste l'une des innovations mathématiques les plus importantes du XXe siècle. Il s'est aussi signalé par son dévouement à la justice sociale, aux droits humains et à la paix. 

Schwartz naît à Paris dans une famille intellectuelle. Son père, Henri Schwartz, est médecin, et sa mère, Daisy Selgman, est passionnée de littérature. Au début des années 1930, il étudie au Lycée Louis-le-Grand à Paris, puis entre à l'École normale supérieure (ENS) en 1934. Il y obtient l'agrégation de mathématiques en 1937. Il  commence sa carrière en tant que professeur dans divers lycées en France, tout en poursuivant ses recherches en mathématiques. Il se spécialise en analyse fonctionnelle et en topologie. Ilobtient son doctorat en mathématiques en 1939sous la supervision de Georges Valiron avec une thèse sur les fonctions entières.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Schwartz, de confession juive, doit se cacher pour éviter les persécutions nazies. Il enseigne et fait de la recherche sous des noms d'emprunt. En 1943, il rejoint la Résistance, où il participe activement en tant que membre des Forces françaises de l'intérieur. Après la guerre, il se consacre pleinement à la recherche mathématique. Il développe la théorie des distributions, une généralisation des fonctions qui permet de traiter les fonctions généralisées, comme les fonctions de Dirac. Ce travail révolutionne de nombreux domaines de l'analyse mathématique. Dès 1945, il est nommé professeur à l'université de Strasbourg, où il continue ses recherches et enseigne.

Schwartz reçoit en 1950 la médaille Fields , l'une des plus prestigieuses distinctions en mathématiques, pour ses travaux sur la théorie des distributions. Il devient ainsi le premier Français à recevoir cette médaille. Deux ans plus tard, il est nommé professeur à l'université de Nancy, où il poursuit ses travaux en analyse et forme de nombreux étudiants. Pendant cette période, Laurent Schwartz est également engagé politiquement. Il milite pour diverses causes, notamment contre la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie. Il s'oppose à la colonisation et défend les droits humains. En 1957 : il s'implique dans la rédaction d'un rapport dénonçant la torture à laquelle recourt par l'armée française en Algérie, ce qui lui vaut des critiques mais aussi le respect de ses pairs et des militants des droits humains. Il militera également contre les armes nucléaires et pour la paix mondiale.

Laurent Schwartz devient professeur à l'École polytechnique de Paris en 1959,. Il enseignera jusqu'à sa retraite en 1980. Il jouera un rôle clé dans la réforme de l'enseignement des mathématiques en France. En 1964, il participe à la création du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et il s'impliquera bientôt dans des causes écologiques. Dans les années 1970, Schwartz publie plusieurs ouvrages importants, dont certains sur la pédagogie des mathématiques et l'histoire des mathématiques. Il s'intéresse aussi à la vulgarisation scientifique. Son Cours d'analyse paraît ainsi en 1973. C'est un ouvrage en plusieurs volumes qui devient une référence pour les étudiants et enseignants en mathématiques.

Dans les années 1980, après sa retraite, Laurent Schwartz continue à être actif dans le monde académique et politique. Il publie aussi ses mémoires, Un mathématicien aux prises avec le siècle (1988), où il raconte son parcours personnel et professionnel, ainsi que ses engagements politiques. En 2001, il publie encore Une histoire des mathématiques, où il analyse les développements majeurs des mathématiques à travers les siècles.

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