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Hénault

Charles-Jean-François Hénault est un magistrat, poète et historien français, né à Paris le 8 février 1685, mort à Paris le 24 novembre 1770. Son père, Jean-Rémi, avait été fermier général sous Louis XIV et lui avait laissé une fortune considérable. Il acheta une charge de magistrature et devint, en 1710, président de la première chambre des enquêtes du parlement de Paris. Homme du monde, et du meilleur, lié avec les principaux esprits de son temps et se ménageant les sympathies les plus opposées, il obtint différents succès de société avec des poésies légères, des épigrammes et des chansons qui, jointes à deux tragédies médiocres : Cornélie vestale (1713) et Marius à Cirthe (1715), données sous les noms de Fuzelier et de De Caux, lui valurent, en 1723, le fauteuil laissé vacant à l'Académie française par la mort du cardinal Dubois. Il ne parut pas devoir renoncer d'abord aux amusements de société et composa différents badinages ingénieux, tels que la Petite Maison, le Jaloux de lui-même, le Réveil d'Epiménide, etc.

Rien n'annonçait en lui un historien, quand il fit paraître, en 1744, l'Abrégé chronologique de l'histoire de France jusqu'à la mort de Louis XIV. Sous ce titre modeste, il ne s'agissait de rien moins que du premier précis, clair, exact, judicieux dans le choix des faits, qui ait été tenté de l'histoire de France. Aussi le livre eut-il un très grand succès. Huit éditions s'en donnèrent du vivant de l'auteur seulement, et il en parut d'autres après sa mort, avec additions successives de Des Odoards, de Walckenaer, d'Auguis et de Michaud.

Trois ans après la publication de ce remarquable ouvrage, le président Hénault faisait paraître une tragédie en prose : François II, réimprimée en 1768 et augmentée d'une préface extrêmement curieuse pour l'histoire des idées littéraires au XVIII^e siècle et où l'auteur exposait tout un plan de théâtre national dont l'exécution, tentée par des écrivains plus originaux que lui-même et ceux qui suivirent, eût pu être excellente pour l'avenir de la scène française.

C'est la dernière oeuvre un peu importante du président Hénault, si l'on en excepte ses Mémoires publiées seulement en 1855 et dont l'intérêt est moins dans les événements rapportés que dans le style aisé et élégant de l'auteur. Hénault avait été élu, en 1725, membre honoraire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Cette élection avait précédé de peu son élévation à la surintendance de la maison de la reine Marie-Leczinska, poste qu'il occupa jusqu'à la mort de cette princesse en 1768. Il parut, en 1770, une édition de ses pièces de théâtre et, en 1806, un recueil de ses Oeuvres inédites, en vers. (Ch. Le Goffic).

Dictionnaire biographique