Helmut Schmidt

Après la guerre, il adhère au SPD, le Parti social-démocrate d'Allemagne. Il gravit rapidement les échelons du parti. Son pragmatisme et son sens de l'organisation sont vite remarqués. Il devient sénateur de l'Intérieur à Hambourg, sa ville natale, et se distingue par sa gestion efficace de la crise lors de la grande inondation de 1962. Cette gestion de crise lui vaut une reconnaissance nationale et renforce sa stature politique.

Il entre au Bundestag, le parlement allemand, et occupe diverses fonctions ministérielles. Il est notamment ministre de la Défense, puis ministre de l'Économie et des Finances. À chaque poste, il se montre un ministre compétent, rigoureux et soucieux de l'efficacité. Il est connu pour son franc-parler et son approche directe des problèmes.

En 1974, il devient chancelier d'Allemagne, succédant à Willy Brandt. Il prend les rênes du pays dans une période économique difficile, marquée par le choc pétrolier. Il met en œuvre une politique économique rigoureuse pour stabiliser la situation et lutter contre l'inflation. Il est un partisan de la discipline budgétaire et de la stabilité monétaire.

Sur le plan international, il est un acteur majeur de la scène mondiale. Il renforce le rôle de l'Allemagne au sein de la Communauté économique européenne et travaille étroitement avec la France, notamment avec le président Valéry Giscard d'Estaing. Leur partenariat est essentiel pour faire avancer la construction européenne. Il est également un fervent défenseur de l'OTAN et de l'alliance transatlantique, tout en prônant le dialogue avec l'Est et l'amélioration des relations Est-Ouest. Il est connu pour son rôle dans la "double décision de l'OTAN" concernant les euromissiles.

Son mandat de chancelier est aussi marqué par la lutte contre le terrorisme de la Fraction Armée Rouge (RAF). Il fait preuve de fermeté face aux terroristes, tout en veillant à préserver l'État de droit. La crise des otages du Lufthansa en 1977 est un moment particulièrement tendu de cette période.

Après huit ans à la chancellerie, il est renversé par une motion de censure en 1982. Il quitte le pouvoir mais reste une figure de la vie politique allemande et internationale. Il continue à s'exprimer sur les grands enjeux mondiaux, notamment à travers ses écrits et ses nombreuses interventions publiques. Il devient éditeur du journal Die Zeit, où il publie régulièrement des analyses et des commentaires. Il décède en 2015 à l'âge de 96 ans, laissant derrière lui l'image d'un homme d'État lucide et engagé, profondément attaché à la démocratie et à la paix. n héritage continue d'inspirer les générations suivantes.