Godeau

Antoine Godeau (1605-1672).

Ses premières poésies lui attirèrent la protection de son parent Conrart qui le fit venir à Paris, l'introduisit dans le beau monde et jusque dans le salon de Mme de Rambouillet, ou la petitesse de sa taille, jointe à ses assiduités auprès de la belle Julie d'Angennes, future duchesse de Montausier, le firent surnommer le « nain de la princesse Julie ». 

Il entra dans les ordres en 1636 et, nommé évêque de Grasse, il quitta Paris, où l'on ne le revit plus que rarement, et s'acquit ainsi la réputation d'un honnête et digne prélat. 

Il a beaucoup écrit, en vers et en prose. Son Discours sur les oeuvres de Malherbe n'est pas indigne de mémoire, pour les indications qu'il contient sur la transformation de la prose française dans les premières années du XVII^e siècle. De ses poèmes épiques, Saint Paul et Saint Eustache, le meilleur est de n'en rien dire. Enfin son vrai titre de gloire est d'avoir, sans le savoir, lié son sort à celui de Corneille, si les deux vers bien connus :

Et comme elle a l'éclat du verre,
Elle en a la fragilité.