|
Guillaume de Conches
est un grammairien et philosophe né à Conches (Normandie)
en 1080, mort vers 1150 ou 1154 et associé à l'Ecole
de Chartres. Les détails manquent sur sa vie : les biographes
se sont peu occupés de lui; les historiens de la philosophie le
mentionnent à peine. Tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'il
enseigna longtemps la philosophie à
Paris avec un grand succès et qu'il compta parmi ses élèves
le célèbre Jean de Salisbury
qui l'appelait « le premier des grammairiens après Bernard
de Chartres ».
Il a laissé un certain nombre d'ouvrages
d'inspiration platonicienne, dont voici les
principaux : Magna de naturis philosophia (1474, 2 vol. in-fol.);
Philosophia Minor, faussement attribué pendant longtemps à
Honorius Augustodunensis; Pragmaticon philosophiae,
composé pour Geoffroy le Bel, duc de Normandie (Strasbourg, 1566,
in-8); Secunda philosophia Guillelmi de Conchis, et Tertia philosophia.
Ces deux derniers traités sont manuscrits, sauf les extraits assez
considérables que Victor Cousin en a donnés
dans ses Mélanges. Guillaume de Conches a écrit en
outre plusieurs commentaires : Glossulae super Boetium de consolatione
philosophiae, des gloses sur Priscien, et
d'autres encore, retrouvées par Cousin, sur les fragments du Timée
traduits par Chalcidius.
Tous ces ouvrages dénotent une vaste
érudition et contiennent un abrégé de toutes les sciences
que l'on enseignait au XIIe siècle.
Guillaume fut, pour son temps, une manière de libre penseur et défendit
contre l'Église
les droits de la science. Il n'était pas vu d'un très bon
oeil par le clergé; certaines opinions peu orthodoxes sur la Trinité
et surtout sur l'âme
du monde, qu'il identifiait avec le Saint-Esprit, faillirent même
le compromettre; mais il eut la prudence de se rétracter. (A19). |
|