| Borodine (Alexandre Porfiriévitch). - Musicien, professeur de chimie à l'Académie militaire de Saint-Pétersbourg, né à Saint-Pétersbonrg (Russie) le 31 octobre 1834, mort subitement dans cette ville la 15 février 1887. À seize ans, il commença ses études médicales et chimiques, fut nommé médecin-consultant en 1856, directeur des études pratiques à la clinique, etc. Docteur en 1858, il séjourna en Allemagne jusqu'en 1864, époque où il devint professeur de chimie. Ses travaux scientifiques furent très appréciés, mais son renom de compositeur est de beaucoup le plus grand. Plein d'originalité dans l'invention des thèmes et des rythmes et dans la façon de traiter l'orchestre, Borodine appartenait à ce que l'on a appelé la nouvelle école russe, celle de Mousorgorsky, Balakirev, Cui, Rimsky-Korsakov, vraiment nationale, au contraire de celle de Rubinstein et Tchaïkovski. En 1862, il rencontra Balakirev, et s'adonna à l'étude approfondie de la musique. Dans la composition, il apporta sa clarté, sa poésie mélodique. Voici la liste de ses oeuvres : deux symphonies, dont la première est en mi-bémol majeur (1869) et la seconde en si mineur (1870-1875); Dans l'Asie centrale, ou Dans la steppe, poème symphonique d'une couleur ravissante, fragment d'une cantate dont les musiciens russes s'étaient partagé la composition à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire du règne d'Alexandre II; deux quatuors, moins remarquables que les compositions précédentes; une sérénade instrumentale, dix mélodies, où toutes les qualités de l'auteur s'affirment, riches d'expression, curieuses d'harmonie, pleines de poésie et de charme : la Mer, la Princesse endormie, Dissonance, Mes Chants sont empoisonnés, Chant dans une sombre forêt, la Reine de la mer, De mes larmes d'amour, Septain (les deux autres sont restées inédites); un opéra inachevé, le Prince Igor, dans la manière de Glinka et Dargomijsky, que Glazounov et Rimsky Korsakov ont entrepris de terminer; des paraphrases musicales un peu analogues à celles de Liszt; une suite et un scherzo pour le piano. Disons, en finissant, que, chez Borodine, les qualités de l'homme privé n'étaient pas inférieures aux connaissances du savant et au rare mérite de l'artiste. (A. E.). | |