|
Bhartrihari
est un des auteurs classiques de la poésie sanscrite, auteur des
Centuries, du Vâkyapadîya, de commentaires grammaticaux
(Kârikâs) et peut-être aussi du Bhatti-kâvya.
Les Centuries sont une collection de trois cents stances partagées
en trois sections égales; la première est érotique
(sringâra); la seconde morale (nîti); la troisième
traite des vanités du monde et exalte le renoncement. Rien n'est
plus élégant de forme, plus charmant de style, plus délicat
de pensée que ce recueil.
C'est le premier ouvrage indien traduit
dans une langue de l'Europe moderne. Abraham Rogers, chapelain de la factorerie
hollandaise à Pallicate, reçut d'un brahmane
éclairé dont il avait gagné la confiance une traduction
de cent de ces stances qu'il publia dans son remarquable ouvrage : la
Porte ouverte pour parvenir à la connaissance du paganisme caché,
ou la Vie et les moeurs des Bramines, etc.; les stances sont précédées
de ce titre spécial : Cent proverbes du païen en Bhartrouherri
(en hollandais; Amsterdam, 1642; traduction francaise, ib., 1670).
Le Vâkya-padyva, traité
de la philosophie
du langage, a été incomplètement publié à
Bénarès
(1885-1887). Le Bhatti-kâvya est une épopée
grammaticale dont Rama est le héros et dont le mérite principal
est d'offrir les formes de mots les plus étranges et les plus rares.
La légende raconte que Bhartrihari était le frère
aîné de Vikramâditya et qu'après avoir joui du
trône et de toutes les voluptés jusqu'à la satiété,
il se retira du monde et donna le sceptre à son frère. Selon
le témoignage d'I-tsing, rapporté et interprété
par Max Müller (India, what can in teach
us ?), Bhartrihari vécut dans la première moitié
du VIIe siècle. (Sylvain
Lévi). |
|