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Müller

Müller (Johann Christoph), astronome et ingénieur né à Wöhrd, faubourg de Nuremberg, le 15 mars 1673, mort à Vienne le 21 juin 1721. Il effectua avec le comte de Marsigli toute une série d'opérations géodésiques en Hongrie, en Autriche, en Bohème, en Moravie, et donna d'excellentes cartes de ces différents pays. En 1696, il mesura la hauteur du pôle de Vienne et, le 3 novembre 1697, il observa le passage de Mercure sur le Soleil.
Müller, Johann Heinrich (1671-1731), frère aîné du précédent, professeur de mathématiques et de physique à l'université d'Altdorf, éleva dans cette ville en 1711 un observatoire et épousa la fille d'un astronome, Maria-Clara Eimmart (1676-1707), qui l'aida dans ses observations et qui laissa une intéressante collection de dessins représentant des éclipses, des comètes, des taches solaires et plus de deux cents phases de la Lune. (L. S.).
Müller (Johann), ingénieur né en Suisse en 1735, mort en 1816. Il est connu pour ses observations astronomiques et météorologiques qui vont de 1759 à la fin du siècle, et par un plan très détaillé de la ville et du district de Zurich en vingt feuilles au 1/1000e qui fut achevé en 1793.
Müller (Christoph Friedrich), érudit né à Zurich en 1740, mort le 22 février 1807. Il fut vingt et un ans professeur de philosophie et d'histoire au collège Joachim de Berlin, puis se retira dans sa ville natale, pensionné par le roi de Prusse. Il est un des premiers qui aient fait connaître l'ancienne littérature allemande. Ses éditions des Niebelungen, son Parsifal de Wolfram d'Eschenbach, son recueil des poètes allemands du XIIe au XIVe siècle, ont établi sa réputation. (E. E.).
Müller (Karl Otfried), illustre érudit né à Brieg (Allemagne) le 28 août 1797, mort à Castri (Grèce) le 1er août 1840. Il fut l'élève de Boeckh, à Berlin, professa au collège Magdaleneum de Breslau (1848), fut nommé professeur extraordinaire d'archéologie (1819), puis ordinaire (1823) à l'Université de Goettingen, professeur d'éloquence en 1835, entreprit en 1839 un voyage pour l'Italie et la Grèce, tomba malade au cours de ses fouilles de Delphes et fut enseveli à Colone (Kolonos Hippios). C'est le plus complet des savants qui se sont occupés au XIXe siècle de l'Antiquité classique. Son talent littéraire était de premier ordre, son talent de professeur non moindre; son érudition quasi universelle; la profondeur et l'ampleur de sa critique, la clarté et l'élégance de ses exposés sont tels qu'ils ont eu un impact durable. Son premier ouvrage fut Aegineticorum liber (1817), bientôt suivi de sa fameuse histoire des cultures helléniques : Gesch. helleniseher Staemme und Staedle (t. I); Orchomenos und die Minyer (t. II et HI); Die Dorier (Breslau, 1820-24). Il y mit en relief le rôle des Minyens à l'aurore de l'histoire grecque et exposa magistralement celui des Doriens et de la religion apollinienne dans la formation du génie grec, leur attribuant le rôle décisif par leur sentiment d'ordre et d'harmonie. Il fit paraître ensuite : Ueber die Wohnsitze Abstammung und oeltere Geschichte des makedonischen Volkes (Berlin, 1825) et Die Etrusker (Breslau, 1828, 2 vol.; 2e éd., par Deecke, Stuttgart, 1877-78).

En même temps il publiait ses Prolegomena zu einer wissenschaftlichen Mythologie (Göttingen, 1825), qui demeurera longtemps l'ouvrage le plus solide et le plus méthodique, consacré à ces difficiles problèmes de l'origine et de la classification des mythes grecs; il y fit notamment ressortir le rôle des diverses tribus et la nécessité de rechercher l'attache locale des mythes. C'est encore Otfried Müller qui donna le premier traité d'ensemble sur l'histoire de l'art antique : Handbuch der Archoeologie der Kunst (Breslau, 1830; 3e éd., par Welcker, 1848), aussi remarquable par l'originalité et la simplicité des idées que par le sentiment esthétique et l'abondance des détails; il y joignit un recueil de reproductions (Denkmoeler der alten Kunst, 1832 et suiv. 3e éd., par Wieseler, 1876-81, 2 vol.). Il aborda ensuite la philologie et la critique grammaticale dans ses excellentes éditions du De lingua Latina de Varron (1833), et De verborum significatione de Festus (1839). Son édition et sa traduction des Euménides d'Eschyle (1833-35) le mit aux prises avec G. Herrmann, représentant de la critique verbale, et avec son beau-fils Fritzsche. Il commença encore pour des Anglais une History of the literature of ancient Greece (Londres, 1840, t. I), continuée d'après son manuscrit par son frère Eduard (1804-73, directeurs du gymnase de Liegnitz), sous le titre de Gesch. der griech. Lit. bis auf das Zeitalter Alexanders (Breslau, 1844, 2 vol.; 4e éd. par Heitz, 1882-84). 

Son frère publia encore Kleine deutsche Schriften (Breslau, 184748, 2 vol.), recueil de mémoires précédé d'une biographie : Kunstarchoeologische Werke (Berlin, 1872-75, 5 vol.), et sa correspondance avec Boeckh (Leipzig, 1883). On retrouve dans un manuel de mythologie générale en cinq volumes, publié par son élève Eckermann, l'écho des leçons professées par Otf. Müller. Le plus célèbre de ses disciples fut Ern. Curtius. (A.-M. B.).

Müller (Johannes Peter), physiologiste et anatomiste né à Coblence le 14 juillet 1801, mort à Berlin le 28 avril 1858. Fils d'ouvriers, il fut envoyé à dix-huit ans, par sa ville natale, à l'Université de Bonn, pour y suivre les cours de médecine et d'histoire naturelle, fréquenta ensuite celle de Berlin, se fit recevoir en 1824 agrégé de physiologie et fut nommé en 1826 professeur à l'Université de Bonn, où il enseigna tour à tour l'anatomie comparée, la pathologie générale, la physiologie.

En 1833, il succéda à Rudolphi comme professeur d'anatomie et de physiologie à l'Université de Berlin. Il conserva cette chaire jusqu'à sa mort. Il était depuis 1834 membre de l'Académie des sciences de Berlin, Müller n'a pas seulement exercé comme professeur une influence considérable sur les progrès des sciences médicales en formant toute une pépinière d'anatomistes et de physiologistes célèbres : Bischoff, Schwann, Henle, Koelliker, Du Bois-Reymond, Virshow, etc.; il a lui-même puissamment contribué, comme savant, à reculer les limites de ces sciences en produisant une série d'admirables travaux, qui ont eu tout de suite leur place marquée dans l'histoire de la médecine et qui ont rangé leur auteur parmi les plus illustres physiologistes de l'Allemagne; il a aussi été, avec Owen, l'un des créateurs de l'anatomie comparée. 
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Johannes Müller.
Statue de Johannes Müller, à Coblence.
 Photo : © Angel Latorre.

Ses deux premiers écrits de réelle importance sont Contemporains de sa première année de professorat et ont pour titres : Zur vergleichenden Physiologie des Gesiehtsinns des Menschen und der Thiere (Leipzig, 1826); Ueber die phantastischen Gesichtserscheinungen (Coblence, 1826). Müller y expose, après une description détaillée de la structure de l'oeil et en s'appuyant sur une abondance de faits prodigieuse, toute une théorie nouvelle de la vision; elle repose sur cette idée primordiale que la lumière et les images colorées sont produites, dans les visions objective et subjective, par l'organe même de la vue et elle devait amener leur auteur à formuler plus tard une théorie générale de la sensation, basée sur l'activité propre de chacun des organes des sens. Muller donna ensuite : Ueber die feinere Struktiur und Entwickelungsgesehichte der Drüsen (Leipzig, 1830).

Johannes Müller se livra ensuite à une série de recherches expérimentales sur le mode de formation du mésentère et des épiploons, sur le développement des organes de la génération chez l'homme et chez les principaux vertébrés, sur les organes de sécrétion (De glandularum secernentium structura, etc.), sur la composition du sang, sur la lymphe, et, en 1833, il fit paraître la première partie de son principal ouvrage : Handbuch der Physiologie des Vensehen (Coblence, 1833-40, 2 vol.; 4e éd., 1841-44; trad. franç. par Jourdan, 1831, in-8), livre fondamental, où l'ensemble des phénomènes de la vie se trouve embrassé de façon magistrale et qui a eu un vif succès. Ce fut, du reste, la dernière oeuvre de physiologie de J. Muller. A partir de 1840, il se consacra à peu près exclusivement à l'anatomie comparée et à la zoologie, et il a été peut-être, après Cuvier et Meckel, le savant qui a publié le plus grand nombre, d'observations anatomiques. Elles se trouvent insérées dans les mémoires de l'Académie des sciences de Berlin et dans les Archiv für Anatomie, Physiologie und wissenschaftliche Medizin, dont il avait pris la direction en 1834, après la mort de Meckel, et dont il fit le recueil le plus remarquable de l'Allemagne en la matière. (L. S.).

Müller (Johann-Heinrich-Jakob), physicien né à Cassel le 30 avril 1809, mort à Fribourg-en-Brisgau le 3 octobre 1875. Il étudia la physique à Darmstadt, Bonn et Giessen, fut maître de conférences à Darmstadt (1834), à Giessen (1837), et, en 1844, obtint la chaire de physique de l'Université de Fribourg, qu'il occupa jusqu'à sa mort. Il est l'auteur d'importants et nombreux travaux qui ont porté principalement sur l'électromagnétisme, l'optique, la chaleur, et dont il a consigné les résultats dans des mémoires publiés par les Annalen de Poggendorff (1825 et suiv.). Il a écrit en outre plusieurs ouvrages devenus classiques : Lehrbuch der Physik und Meteorologie, tiré des Eléments de Physique de Pouillet (Brunswick, 1842, 2 vol. in-8; 9e éd., 1886); Grundriss der Physik und Meteorologie (Brunswick, 1846, in-8 -13e éd., 1881); Lehrbuch der kosmischen Physik (Brunswick, 1856, in-8; 4° éd., 1873), etc. (L. S.).
Müller (Friedrich Max), linguiste né à Dessau le 6 décembre 1823, fils du poète Wilhelm Müller. Il fit ses études à Leipzig, se consacra au sanscrit; il vint à Paris (1846) où Burnouf l'orienta vers le Rig-Veda. Il passa en Angleterre (mai 1846) où la Compagnie des Indes le chargea d'éditer le Rig-Veda, avec le commentaire de Sayana (Londres, 1849-75, 6 vol. gr. in-4; 2e éd., 4 vol., Oxford, 1890-92). Il fit aussi paraître une édition scolaire sans commentaires (1873) et une traduction de seize hymnes védiques (Sacred hymns of the Brahmans, 1869). Il se fixa à partir de 1848 à Oxford où il devint professeur en 1850, fellow de l'All Souls College en 1858. Appelé à Strasbourg en 1872, il revint bientôt à Oxford, mais cessa de professer en 1876 pour se consacrer à l'édition dès Sacred books of the East, vaste collection des ouvrages religieux de l'Orient antique (1re série, 1879-85, 24 vol.; 2e série, 1886-95, 25 vol.; 3e série [bouddhique] depuis 1894). Il a personnellement traduit les Upanishads philosophiques (t. I et XV), les hymnes védiques (XXXII et XLVIII) et quelques écrits bouddhiques (XL1X), sans parler de ceux qu'il publia dans les Anecdota Oxoniensia (1881 et suiv.). En dehors de ces vastes entreprises, Max Muller a traduit l'Hitopadesa, fables hindoues (Leipzig, 1844); le Meghaduta, poème lyrique (Koenigsberg, 1847); donné une History of ancient sanskrit literatures (2e éd., Londres, 1860); une grammaire sanscrite, India what case it teach us, etc. Il est surtout connu du grand public par ses oeuvres de grammaire et de mythologie comparées : Lectures on the science of language (186164; 14e éd., 1885; nouv.. éd., 1891); Chips from a German workshop (1867-75, 4 vol.; nouv. éd., 1895) d'où on a extrait Selected essays on language mythology and religion (1881, 2 vol.).

Il s'est de plus en plus voué aux études de mythologie et d'histoire religieuse et a plus que tout autre contribué à propager les idées de Kuhn sur la mythologie comparée; il les a résumées dans Einleitung in die vergleichende Religionswissenschaft (1874). Ces théories, qu'exprime sous une forme paradoxale la formule «le mythe est une maladie du langage», étaient fondées sur l'interprétation des hymnes védiques; elles n'ont pas résisté à la critique des indianistes, en particulier de Bergaigne. Les ouvrages plus récents de Max Müller sont : Lectures on the origin and growth of religion (1879); Physical religion (1891); Anthropological religion (1892); Theosophy or psychological religion (1893). Il a aussi traduit en anglais la Critique de la raison pure, de Kant (1881), et publié The Science of thougt (1887). On lui doit encore une nouvelle, Deutsche Liebe (Leipzig, 1857, 1889). (A.-M. B.).

Müller (Ferdinand von), naturaliste né à Rostock le 30 juin 1825, mort en 1896. Il étudia à Kiel (1846-47), puis explora l'Australie méridionale et le district de Victoria jusqu'en 1855, et peu après devint le directeur du jardin botanique de Melbourne. La géographie de l'Australie lui doit beaucoup, ainsi que la flore : il dénomma lui-même 2.000 espèces. Il popularisa les plantations d'eucalyptus dans la région méditerranéenne. Ouvrages principaux : Fragmenta phytographiae Australiae (Londres, 1862-77, 10 vol.); Flora Australiana, avec Bentham (Londres, 1867-70, 7 vol.); Plants of Victoria (Melbourne, 1860.65, 2 vol.), etc. (Dr L. HN.).
Müller (Georg-Elias), philosophe né à Grimma (Allemagne) le 10 juillet 1850, professeur à l'Université de Goettingen (1876). Il a vivement critiqué la loi psychophysique de Fechner et appliqué à ces problèmes une méthode mathématique qu'il prétend rigoureuse. Il a publié Zur Theorie der sinnlichen Aufmerksamkeit (Leipzig, 1873); Zur Grundlegung der Psychophysik (Berlin, 1879); Theorie der Muskelkontraktion (Berlin, 1891).
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