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Varanasi
(Bénarès) est une grande ville de l'Inde
(Etat de l'Uttar Pradesh), sur le Gange
à 640 kilomètres au Nord-Ouest de Calcutta.
Population : 3,2 millions d'habitants. C'est la métropole religieuse
de l'Inde, la cité la plus sainte, le siège principal de la littérature
brahmanique. Elle renferme un grand nombre de temples et plusieurs
mosquées,
dont la plus remarquable est celle d'Aureng-Zeyb,
un observatoire très ancien. Mais l'élément le plus important de sa
topographie est constitué par les ghats, ou escaliers descendant
de la berge, haute de 30 m, vers le fleuve sacré,
et vers lesquels semble se tourner une part très notable de l'activité
de la ville.
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Les
Ghats, le long du Gange.
Le quartier ancien du Chowk borde les ghats.
Ses rues sont étroites et labyrinthiques, pavées de larges dalles bien
lavées, bordées de maisons d'une construction élégante. Elles sont
encombrées d'ânes, de chevaux, de vaches sacrés et même de singes qui
se mêlent à la foule. La population y est commerçante, industrieuse
et opulente. C'est ici que les châles du Nord de l'Inde, les diamants
du Sud, les mousselines du Dekkan et des provinces de l'Est viennent aboutir.
Il y a là des manufactures considérables de soieries, de toiles de coton
et de draps fins.
Cette Rome des
Brahmanes,
cette Athènes de l'Inde est fréquentée
par les pèlerins de tous les points de l'Inde et, naguère, du Tibet
et de la Birmanie.
Il suffit de voir Varanasi pour être allégé d'un lourd fardeau de péchés
et de crimes. Quelquefois, les saints redescendent du ciel sur la terre
pour achever leur purification et d'ordinaire Varanasi est le lieu qu'ils
choisissent. Dès les premiers temps de l'histoire de l'Inde
dans la contrée, Varanasi (appelée aussi Kasi) apparaît comme une cité
de sanctuaires.
Palais
et temples de Varanasi.
Sakyamuni (Bouddha)
vint y prêcher sa doctrine et pendant huit cents ans, elle fut par excellence
le lieu sacré des bouddhistes. Puis les
brahmanes
y rebâtirent leurs pagodes qu'abattirent
ensuite les musulmans pour édifier leurs mosquées.
Aujourd'hui, plus de dix-sept cents temples, mosquées et moindres sanctuaires,
sans compter les autels et les reposoirs, les palais et les images saintes
des places et des rues, s'élèvent dans toutes les parties de la ville.
En outre, des églises et des chapelles
chrétiennes de diverses dénominations ont été bâties par les missionnaires
et un temple bouddhique, où viennent prier les Népalais de Vanarasi,
a même pu se dresser dans la cité des brahmanes. Les toits superposés,
de style presque chinois, contrastent avec les pyramides ouvragées des
Hindous,
les minarets et les coupoles des musulmans.
Vue du Gange,
qui se déploie en un superbe croissant long de 5 km, cette ville unique
déroule le magnifique panorama de ses palais, de ses temples. Les ghats
sont couverts de pèlerins et de fakirs qui se livrent à leurs macérations
ou s'inondent de l'eau sacrée du Gange; au pied de l'un des escaliers,
les morts, enveloppés de suaires blancs, oscillent dans le courant et
près de là se prépare le bûcher où ils seront consumés. Des barques
voguent sur le large fleuve; lors des grandes fêtes, la surface des eaux
n'est pas moins animée que la berge et le soir, quand le vaste croissant
de palais brille de mille lumières, l'ensemble offre un aspect merveilleux.
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Les
rues de Varanasi.
Si l'Angleterre,
en conquérant l'Inde, s'était préoccupée des intérêts politiques
plus que du commerce, c'est vraisemblablement à Varanasi qu'elle eût
placé le siège de son empire. Ainsi faisaient jadis les musulmans, qui
s'asseyaient sur le trône même d'où ils avaient précipité les princes
indiens, leurs prédécesseurs, et, en agissant ainsi, ils ne succédaient
pas seulement à leur puissance matérielle, mais ils héritaient en même
temps d'une partie de leur influence morale; le peuple, Ã la longue, en
les voyant dans le palais de ses anciens maîtres, finissait par les croire
les maîtres légitimes.
Les Britanniques, autrement si pratiques,
ne surent pas deviner toute la portée morale d'un pareil fait. En
n'occupant pas Varanasi, en ne posant pas à l'ombre de ses vieux murs
le siège de leur empire, ils laissèrent subsister contre eux tout le
prestige de l'ancienne civilisation hindoue; ils favorisèrent l'antagonisme,
qui, ensuite, causa une crise si formidable. Ils laissèrent un autre empire
debout en face de leur empire. Les vrais Hindous avaient en ce temps un
suprême dédain pour Calcutta.
Ils y allaient à regret, y faisaient leurs affaires et n'y restaeint pas.
Leur capitale à eux, la ville de leur coeur, c'était Varanasi. Les Anglais,
qui s'étaient fait céder la ville en 1775, l'on gardé jusqu'à l'indépendance
de l'Inde
en 1947. (M d'E.).
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Moments
de dévotion sur les Ghats. Photos : © Serge
Jodra, 2011.
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Olivier
Ploton et Véronique Wiltz, La
tentation de Bénarès, Magellan et Cie, 2007. - Lieu
mythique, Bénarès est la quintessence de ce monde indien où se mélangent
les religions, les couleurs, les parfums, les lumières, la spiritualité,
le fleuve sacré, la mort, la renaissance, l'espoir et la fatalité...
Le photographe Olivier Ploton restitue l'incomparable atmosphère de la
ville sainte. Ses superbes images retravaillées avec peinture, brou de
noix et gomme illustrent les écrits des grands auteurs qui se sont succédés
ici : Pierre Loti, Andre Malraux,
Ella Maillart, Gandhi, Rudyard Kipling,
Rabindranath
Tagore, Henri Michaux...
Xavier
Armange, Bénarès
au delà de l'Eternité, Orbestier, 2008. - Bénarès,
ville sacrée de l'Inde, est un espace préservé, hors du temps. Son architecture
multicolore des mille et une nuits, ses escaliers monumentaux offrent au
Gange un décor somptueux. Là , chaque jour depuis des milliers d'années,
hommes, femmes et enfants prient, se baignent, se lavent, recherchent la
sagesse et espèrent avoir le privilège, un jour, d'être incinérés
sur les bûchers de crémation où création et destruction se rejoignent
dans le cycle hindouiste fascinant des recommencements.
Catherine
Clément, Les
mille romans de Bénarès, Agnès Viénot Editions, 2000.
Pankai
Mishra, Une
terrasse sur le Gange (roman), Calman-Lévy, 2003.
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Sites
en anglais : Varanasi, holy
city of India et Varanasi,
the exotic city.
Le
Site
d'Eli sur l'Inde, avec de nombreuses photos de Varanasi.
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