 | Barneveldt (Jean Olden-). - Grand pensionnaire de Hollande , magistrat intègre, négociateur habile, et ardent ami de la liberté de son pays, naquit en 1549 à Amersfoort, remplit diverses missions près d'Élisabeth, de Jacques I et de Henri IV, et eut la gloire de conclure avec l'Espagne en 1609 le traité qui assurait l'indépendance des Provinces-Unies. A la tête du parti républicain, il s'opposa de tout son pouvoir à l'ambition du stathouder Maurice de Nassau, qui menaçait la liberté de la Hollande; il se vit par là exposé aux attaques les plus violentes. Deux fois il voulut se retirer des affaires; il ne fut retenu que par les instances des députés des États. Maurice, avant enfin pris le dessus, le fit condamner comme hérétique en 1618 par le synode calviniste de Dordrecht , parce qu'il avait embrassé la doctrine des Arminiens, et l'année suivante il le fit juger par une commission et condamner à mourir sur l'échafaud l'accusant d'avoir livré son pays aux Espagnols. Il subit le supplice avec la plus grande fermeté. Barneveldt était âgé de 70 ans. Sa mort a fourni à Lemierre le sujet d'une tragédie. Il laissa deux fils, René et Guillaume. Le deuxième avait conçu le projet d'assassiner Maurice pour venger son père, et avait communiqué son dessein à René qui sans l'approuver, n'avait cependant pas voulu le dénoncer. Le complot ayant été découvert, Guillaume échappa par la fuite; René fut pris, et, quoiqu'innocent il fut mis à mort (1623). | |