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Nassau-Orange

La Maison de Nassau-Orange eut pour fondateur, en 1255, Othon, deuxième fils de Henri de Nassau, dont descendait Guillaume le Vieux, mort en 1559, père de Guillaume le Taciturne, qui hérita en 1544 de son cousin, René de Nassau-Dillenburg, la prin cipauté d'Orange, et enleva les Pays-Bas hollandais à la domination espagnole. Guillaume III, roi d'Angleterre, dernier héritier direct de Guillaume le Taciturne, étant mort. sans postérité en 1702. Frédéric ler, roi de Prusse, obtint la principauté d'Orange, en vertu du testament de son grand-père maternel; Henri-Frédéric de Nassau-Orange, et la céda à Louis XIV par le traité d'Utrecht en 1715. Mais Jean-Guillaume Frison, prince de Nassau-Dietz, mort en 1711, avait pris, à la mort de Guillaume III, le titre de prince d'Orange, qui resta dans la branche de la maison de Nassau à laquelle il appartenait. Il descendait de Jean de Dillenhurg, frère de Guillaume Ier, dont les quatre fils fondèrent les quatre lignes de Nassau-Siegen, éteinte en 1745; de Nassau-Dillenburg, éteinte en 1739; de Nassau-Hadamar, éteinte en 1811, et de Nassau-Dietz, qui règnait sur les Pays-Bas.
Guillaume Ier de Nassau-Orange, dit le Taciturne, fils de Guillaume le Vieux de Nassau, naquit au château de Dillenburg en 1533. Il fui élevé dans la religion catholique par Marie, soeur de Charles-Quint, à la cour de cet empereur. Il hérita en 1544 de son cousin, René de Nassau-Dillenburg, la principauté  d'Orange; et fut nommé à l'âge de 22 ans gouverneur de Hollande, de Zélande et d'Utrecht. Sous Philippe II, il fomenta la révolte des Pays-Bas, suscitée par les Protestants, contre l'autorité espagnole. II refusa de comparaître, devant le conseil des Douze, chargé de le juger, après que le duc d'Albe fut arrivé dans les Pays-Bas pour en réprimer le soulèvement. Il se déclara alors protestant, et obtint des secours de plusieurs princes d'Allemagne, qui avaient aussi déserté le catholicisme. Ayant échoué dans deux expéditions contre la Frise et le Brabant, il organisa en 1572 les Gueux de mer, qui firent beaucoup de mal à la marine espagnole. Les révoltés des provinces de Hollande, Zélande, Utrecht, Gueldre et-Over-Yssel lui déférèrent la souveraineté et le nommèrent comte de Hollande en 1574. Il fut même proclamé chef de l'insurrection du Brabant à Bruxelles en 1577. Mais l'habileté d'Alexandre Farnèse, nommé gouverneur des Pays-Bas, conserva au catholicisme et à l'Espagne les provinces méridionales. L'union d'Utrecht, qui fonda en 1579 la république des Provinces-Unies, fut l'oeuvre de l'ambitieux Guillaume. Il se fit nommer stathouder et fut assassiné en 1584 à Delft, par un Bourguignon appelé Balthasar Gérard.

Maurice de Nassau, stathouder des Pays-Bas, né à Dillembourg en 1567, mort à La Haye en 1625. Lorsque son père, Guillaume le Taciturne, eut été assassiné, Maurice, bien qu'à peine àgé de dix-sept ans, fut, sur la proposition d'Olden Barneveldt, nommé stathouder de Hollande et de Zélande, et, trois ans plus tard, les États-Généraux lui confièrent le commandement de l'armée. Maurice s'empara en 1591 de Breda, de Zutphen, de Hults et de Nimègue, l'année suivante, il défit complètement le général espagnol Verdugo et prit Steewijck et Koevoorden; il poursuivit ensuite ses succès, de concert avec Henri IV, jusqu'à ce que, en 1597, il eut enlevé aux Espagnols toutes les villes situées en deça de la ligne du Rhin. 

Philippe II fit alors offrir la paix aux Hollandais (L'Espagne à la Renaissance). Olden Barneveldt était disposé à entrer en pourparlers, à la condition que l'Espagne reconnaîtrait au préalable l'indépendance de la République. Maurice, qui espérait accroître son autorité si la guerre se prolongeait, rendit les négociations infructueuses. Après la paix de Vervins, Maurice, privé des secours de la France, se tint d'abord sur la défensive, puis, ayant transporté rapidement par mer un nombreux corps de troupes, il investit Nieuport, et battit complètement l'archiduc Albert qui s'était porté au secours de la place. Toutefois les Hollandais ne parvinrent pas à faire lever le siège d'Ostende, et l'on conclut en 1609 une trêve de douze ans.

La concorde qui avait sauvé la République ne survécut pas à la guerre. La Hollande était déchirée par les dissensions des arminiens et des gomaristes. Ceux-ci formaient l'élément le plus fanatique et le plus intolérant du calvinisme, et s'appuyaient sur la partie la moins éclairée du peuple, Olden Barneveldt avait adopté les doctrines d'Arminus et se montrait partisan déterminé de la tolérance religieuse; il s'attira ainsi l'inimitié des gomaristes. Maurice de Nassau, qui voulait écarter des affaires son ancien bienfaiteur, favorisa le mouvement gomariste. Il accusa les arminiens d'être les alliés secrets de l'Espagne et les fit condamner par le synode de Dordrecht. Olden Barneveldt, traduit devant un tribunal extraordinaire, fut iniquement condamné à mort du chef de haute trahison, et exécuté le 12 mai 1619. 

Maurice devint alors le chef incontesté des Provinces-Unies et il gouverna despotiquement. Quand la trêve eut expiré, en 1621, on ne put se mettre d'accord sur les conditions d'une paix définitive. Aidé par Mansfelt, le stathouder força les Espagnols à lever le siège de Berg-op-Zoom. Il mourut au moment où il venait de conclure un double traité d'alliance avec la France et avec l'Angleterre. On considère Maurice de Nassau comme le capitaine le plus accompli de son époque, et on lui reconnaît des capacités politiques éminentes, mais on constate à regret qu'il n'avait pas hérité des vertus paternelles et qu'il manqua toujours de noblesse et de désintéressement. (E. H.).

Frédéric-Henri de Nassau-Orange, né en 1584, apprit l'art de la guerre sous son frère Maurice et le remplaça comme stathouder des Provinces-Unies en 1625. Il enleva plusieurs places importantes aux Espagnols, et contribua à conquérir l'indépendance de la nouvelle république. Il mourut en 1647.

Guillaume II de Nassau-Orange, fils du précédent, né en 1626, remplaça son père en 1647 comme stathouder des Provinces-Unies, dont l'indépendance fut reconnue au traité de Westphalie en 1648. Il se fit attribuer par les états généraux un pouvoir absolu; mais le parti républicain reprit le dessus à sa mort, en 1650, et son fils Guillaume III ne devint stathouder qu'en 1672, puis, roi d'Angleterre.

Charles H.-N. Othon, prince de Nassau-Siegen, né en 1745, n'était pas issu légitimement de la maison de Nassau, et chercha à se faire une position dans la carrière des armes. Il accompagna Bougainville dans son voyage autour du monde, 1766-1769. Il passa du service de France à celui d'Espagne, obtint ensuite de Catherine II le commandement d'une escadre russe contre les Turcs, et fut fait vice-amiral. Mais il éprouva en 1790 contre les Suédois un échec maritime à la suite duquel il quitta le service. Il mourut à Paris en 1805.

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Dictionnaire biographique
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