| Curé, nom donné, dans l'Église catholique, au prêtre mis à la tête d'une cure ou d'une paroisse. On l'appelle dans quelques pays recteur ou pasteur. II préside aux cérémonies du culte, à l'administration des sacrements, à l'enseignement religieux, sous la surveillance de l'évêque, dont il relève immédiatement par rapport à la discipline ecclésiastique. Avant la Révolution, les curés vivaient du casuel et du produit des dîmes : on appelait curé décimateur celui qui jouissait des dîmes de sa cure, et curé à portion congrue celui qui recevait du décimateur une faible rétribution. L'Assemblée Constituante supprima les dîmes, et les curés reçurent un traitement fixe de l'État. D'après le concordat de 1801, ils étaient inamovibles : leur choix, fait par les évêques, devait être approuvé par le gouvernement, et ils ne pouvaient être destitués qu'après une information suivie dans les formes canoniques et une sentence qui devait être soumise à la sanction du souverain. La commune était tenue de donner à son curé un presbytère, composé d'un logement et d'un jardin. Jadis les curés tenaient les registres de l'état civil; depuis la Révolution, cette fonction est passé entre les mains du pouvoir municipal. Il leur est maintenant interdit de donner la bénédiction nuptiale avant la célébration du mariage civil. Autrefois aussi ils avaient le droit de recevoir les testaments; ce droit leur a été expressément retiré. Dans les temps féodaux, lorsque la corruption envahit le clergé séculier, on imagina de faire occuper certaines cures par des moines, que leur règle avait mieux préservés du contact du monde. Quand l'ordre eut été rétabli, les monastères obtinrent de rester titulaires des cures que leurs membres avaient occupées : on appela alors curés primitifs ceux dont le bénéfice n'avait pas subi cette occupation, et curés vicaires perpétuels ceux qui représentérent les monastères. (B.). | |