| Les bétyles, étymologiquement Baytylos; en grec, en hébreu Bétel = maison du Seigneur, sont des pierres que les anciens croyaient, animées et que l'on consultait comme des oracles. Les Grecs croyaient que c'était un bétyle que Cronos avait avalé. Certaines étaient probablement des météorites. Dasmascus témoigne qu'on en rencontrait principalement sur le mont Liban, où ils descendaient dans un globe de feu et voltigeaient en l'air. Il y en avait de plusieurs formes, mais ils étaient le plus souvent ronds au ovoïdes; souvent ou y traçait des caractères ou des dessins particulier. On rendait les honneurs à ces pierres divines en les enduisant d'huile, de vin et de sang. Les Anciens y attachaient une puissance singulière, et professaient pour ces pierres une profonde vénération. Un médecin, nommé Eusèbe, en portait une dans son sein et prétendait en recevoir des oracles sous forme d'un léger sifflement qu'il savait interpréter. Les Romains envoyèrent en Phrygie une brillante ambassade conduite par Scipion Nasica, pour en rapporter un bétyle célèbre, et amener les prêtres attachés à son service. Le temple d'Héliogabale, en Syrie, en possédait un non moins fameux qu'on pretendait tombé du ciel. Michaud en a trouvé un fort remarquable à Takht-Kesra en Iran sur lequel plusieurs chercheurs ont exercé leur sagacité. On peut mettre au nombre des bétyles certaines pierres consacrées dans le temple d'Athéna Chalcidique à Sparte. L'on prétendait qu'elles étaient plus légères que l'eau dès qu'on jouait de la trompette, mais que le nom seul des Athéniens prononcé devant elles les rendait submersibles. On les trouvait dans l'Eurotas; leur figure ressemblait à celle d'un casque; au son de la trompette elles s'élevaient sur l'eau, et se replongeaient au fond du fleuve, au nom des Athéniens, circonstance qui leur fit donner le nom de trasydiles (hardies et craintives). | |