| Les Amalécites sont une population ancienne, appartenant aux régions qui forment la ceinture méridionale de la Palestine et que la Bible mentionne comme s'étant trouvée fréquemment en hostilité avec les Israélites. Il est également question des Amalécites comme ayant occupé un territoire situé au centre même du pays de Chanaan et qui avait gardé leur nom (Juges, v, 14 et XII, 15). Parmi les textes des livres hébreux qui les concernent, quelques-uns sont dépourvus de garanties; d'autres, comme celui qui rapporte l'avantage remporté sur eux par Saül et la mise à mort d'Agag, sont entachés d'exagération. Nous pouvons, en revanche, tenir pour historiques les conflits qu'ils ont eus avec David quand celui-ci résidait à la frontière méridionale des cantons philistins (I, Samuel, ch. XXVIII et XXX). Plusieurs passages de la Bible expriment à leur endroit une haine très violente (Exode, XVII, 14 à 16; Deutéronome, XXV, 17 à 19), que l'on prétend justifier par une attaque dont les Israélites auraient été l'objet de la part des Amalécites aux environs du mont Sinaï lors du séjour au désert (Exode, XVII, 8 à 16); cette haine s'explique mieux par les mauvais rapports existant entre les populations plus ou moins sédentaires de la frontière sud des Hébreux et des groupes de nomades, venant opérer des razzias et fuyant rapidement avec leurs prises dans les oasis du désert. Un texte de la Genèse (XXXVI, 12 et 16) rattache les Amalécites, sous la forme qui lui est familière d'un père éponyme, Amalek, aux Edomites ou Iduméens. Cela nous confirme dans la pensée qu'il y faut voir une tribu qui, par la civilisation et la langue, ne différait pas sensiblement des nations édomite, moabite, ammonite, voisines des Israélites et dont ceux-ci se reconnaissaient eux-mêmes parents. Les Amalécites, sur lesquels le silence se fait, semblent avoir cessé d'assez bonne heure de subsister d'une façon indépendante. (M. Vernes). | |