| Les Philistins (hébreu Pelichtim) que la version grecque de la Bible rend par Allophyloï, sont un peuple ancien qui a donné son nom à la Palestine, mais il ont toujours occupé un territoire plus restreint le long de la côte et souvent désigné sous le nom de Scheféla. Au temps des Juges, ils formaient une véritable confédération. La pentapole philistine comprenait Ekron (Accaron), Gath, Ascalon, Achdôd (Azotos), Gaza. Les cinq princes qui gouvernaient dans ces villes portaient en bloc le titre de seranim et en particulier celui de melek. Les textes anciens ne sont pas d'accord sur l'origine de ce peuple. La Genèse les rattache à l'Egypte; les autres passages bibliques les font descendre des Kaphtorim et sortir de l'île de Crète. Les remaniements subis par les textes bibliques (ainsi la mention des Philistins s'est glissée dans le récit des aventures d'Abraham) doivent mettre en garde contre une solution hâtive. Mais la plupart des historiens se rapprochent de ce dernier point de vue et voient dans les Philistins une composante des Peuples de la Mer, ensemble de populations poussés à la migration par la désagrégation de la civilisation égéenne. Leur histoire nous est surtout connue par les luttes souvent heureuses qu'ils soutinrent contre les Hébreux. Les Philistins nous apparaissent comme des soldats aguerris et bien armés (archers et chars de guerre). Les plus célèbres épisodes de ces luttes sont les exploits de Samson, la prise de l'arche sainte. Le roi David, qui avait fait ses premières armes au service des Philistins, leur fit éprouver des échecs qui mirent fin à leur suzeraineté sur Israël. Ils eurent maille à partir avec les Egyptiens et les Assyriens : ils se trouvaient en effet sur le passage direct des armées. Es se seraient aussi engagés avec succès contre Sidon. Teglath-Phalasar soumit les Philistins; Sennachérib compléta la conquête par le sac d'Ascalon et d'Ekron, tandis qu'il agrandissait le domaine de Gaza et d'Achdôd. Plus tard, les Egyptiens revinrent à la charge, Psammétique, puis Nécho. Au cours de ces guerres, le peuple philistin perd son individualité; il n'est plus guère question que des villes envisagées à part. Strabon regarde Iduméens, Juifs, Gazans et Achdodites comme quatre peuples analogues. Tout en admettant l'origine étrangère des Philistins, on est obligé de reconnaître qu'ils adoptèrent rapidement la langue et les cultes chananéens : les dieux Marna à Gaza, Dagon à Gaza et Achdod, Baalzebub (Baal du village de Zebub) à Ekron, et la déesse Derkéto ou Atergatis à Ascalon. (René Dussaud). | |