 |
Icarie.
- Nom donné par le communiste'
Cabet
à la terre Imaginaire où devaient sa réaliser ses
utopies. Cette terre a pour capitale Icara,
autour de laquelle se groupent 100 villes provinciales; chacune de celles-ci
est entourée de 10 villes communales, placées au centre de
territoires égaux. Toutes sont construites sur le même modèle,
et réalisent, sous le rapport de la propreté, de la commodité
et de l'élégance, les plus beaux rêves de l'imagination.
Les établissements agricoles ne sont pas moins parfaits dans leur
genre. Les Icariens ne connaissent ni propriété, ni monnaies,
ni ventes, ni achats; ils vivent en communauté de biens et de travaux,
C'est la république ou la communauté qui recueille les produits
de la terre et de l'industrie, et qui les partage également entre
les citoyens : elle les loge, les nourrit, les habille et les instruit.
Le travail n'a, d'ailleurs, rien de répugnant; des machines très
nombreuses dispensent l'homme de tout effort pénible, et, toutes
les professions étant également estimées, chacun choisit
la sienne suivant son goût. Le mariage est admis et respecté,
jusqu'à ce que, par l'effet du progrès des lumières,
la promiscuité des sexes n'inspire plus de répugnance; comme
il n'y a ni dots ni successions, les convenances personnelles président
seules aux unions.
Au point de vue politique,
une assemblée de 2000 membres, élue par le suffrage universel,
est investie de l'autorité législative pour tout ce qui concerne
l'intérêt général; chaque province a aussi son
assemblée particulière où l'on discute ses intérêts
spéciaux, et, dans chaque commune, une assemblée primaire
examine les questions d'intérêt local qui lui sont renvoyées
par l'assemblée générale. II y a un exécutoire
national (pouvoir exécutif), et des exécutoires provinciaux
et communaux , dont les membres sont nommés par le peuple. Aucun
fonctionnaire ne reçoit de traitement. On n'a pas besoin de force
publique, parce qu'en Icarie on ne voit ni partis politiques ni complots,
ni émeutes, ni violences, ni larcins. Le journal national, les journaux
provinciaux et communaux ne contiennent que des procès-verbaux et
des statistiques, toute discussion leur étant interdite : la liberté
de la presse est remplacée par le droit de proposition dans les
assemblées populaires. Toutes les religions
sont tolérées: mais il est interdit de parler de religion
aux enfants avant qu'ils aient l'âge de 16 ou 17 ans. Suivant le
catéchisme icarien, Jésus n'est
qu'un homme, le premier de tous; les prêtres sont de simples prédicateurs
de morale. On félicite ceux qui croient à un Paradis
pour les justes; quant à l'Enfer ,
il est inutile, parce qu'il n'y a pas de méchants en Icarie. (B.). |
|