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Les langues
Les langues afrasiennes
Langues sémitiques Sémitique oriental :
akkadien, babylonien, assyrien.

Sémitique occidental :

Famille de l’araméen-: Néo-araméen; langues mortes-: vieil araméen, nabathéen, syriaque, samaritain.
Famille du cananéen-: hébreu; langues mortes-: hébreu ancien, cananéen, ougaritique, phénicien (giblite, sidonien, punique, néo-punique, liby-phénicien), moabite.

Sémitique méridional :

Langues sud-arabiques
(rameau yaqtanide)
Sud-arabique ancien : dialectes minéen, sabéen et himyarite, hadhramite.

Sud-arabique moderne : mahri, shauri, dialecte de Socotra), harsusi.

Sud-arabique éthiopien : tigré, tigryina, gurage hararri; amharique; langues mortes :  gurage ancien, ghèze (ancien éthiopien).

Arabe Arabe moderne (35 dialectes).

Langues mortes : arabe classique; safaïte, thémoudite.

Langues chamitiques Branche égyptienne (langues mortes) : égyptien ancien, copte.

Branche berbère : kabyle, zenaga, chleu, rifain, tamazig, langue des Guanches, dialectes ibères, etc.

Langues couchitiques Oromo, sidama, somali, etc.
Langues tchadiques Haoussa, Sango, Gbaya, Mandaya, etc.
Comme leur nom l'indique les langues Afrasiennes ou Afro-Asiatiques sont parlées en Asie et en Afrique, et plus exactement à l'Ouest de l'Asie (Proche Orient, péninsule Arabique) et au Nord et à l'Est de l'Afrique. On distinque quatre ensembles : les langues sémitiques (arabe, hébreu, phénicien, etc.), les langues chamitiques (égyptien ancien, berbère, etc.), les langues couchitiques, parlées en Somalie et en Ethiopie, et les landes tchadiques, dont le principal exemple est le haoussa.

Les langues sémitiques.
Les langues sémitiques, qui diffèrent entre elles beaucoup moins, par exemple, que le grec du latin, forment trois groupes principaux : l'araméen, le cananéen (hébreu, phénicien, etc.) et l'arabe. On y ajoute le groupe des langues parlées dans le Sud de l'Arabie et celui des langues parlées anciennement en Mésopotamie (à l'exception du sumérien).

Ces langues sont caractérisées par des racines presque toujours composées de trois lettres (c'est la trilittéralité des racines). Cela conduit à un système orthographique d'après lequel il n'y a que les consonnes qui s'écrivent comme base véritable du mot, tandis que les voyelles n'y sont qu'accessoirement indiquées lorsqu'elles ne sont pas le plus ordinairement supprimées dans l'écriture. 

La voyelle est subordonnée et l'inflexion est changeante, tandis que la consonne ne l'est pas. La voyelle détermine seulement la manière d'être ou la forme de l'idée ou de la chose conçue, qui est en elle-même représentée par les consonnes. Outre les modifications de voyelles pour modifier le sens du même mot, les langues sémitiques font un grand usage d'éléments formatifs extérieurs, préfixes et suffixes; ils emploient aussi, mais plus rarement, des infixes ou lettres et syllabes insérées dans le corps d'un mot. Il n'y a que deux temps, l'un dénotant l'action complète à un point de vue général, et l'autre l'action incomplète; mais l'un et l'autre sont capables d'exprimer certaines circonstances du présent, du passé et du futur. 

Les langues sémitiques sont presque entièrement dépourvues de véritables expressions modales. A leur place, le verbe admet un grand nombre de conjugaisons qui lui donnent un sens transitif, causal, intensif, itératif, connectif, réfléchi, etc. Chaque conjugaison a ses formes spéciales de noms et d'adjectifs verbaux, d'infinitifs et de participes. Ce système n'est pas toujours également développé; mais, comme on le voit dans l'arabe, un verbe peut avoir jusqu'à quinze formes de conjugaisons.  Excepté l'arabe, aucune langue sémitique ne distingue de cas, et l'arabe n'indique que le nominatif, le génitif et l'accusatif. D'ailleurs, les noms sont ou masculins ou féminins, et admettent le singulier, le pluriel et le duel. Dans le rapport du génitif, c'est le substantif qui se modifie au lieu de l'adjectif.

Les langues chamitiques.
On rattache généralement aux langues sémitiques les idiomes du Nord de l'Afrique qu'on a fort improprement appelés chamitiques; on suppose que ces deux familles de langues dérivent d'un même prototype, que la séparation se fit de très bonne heure alors que l'idiome primitif était formellement peu développé, mais qu'il y a encore assez de traits généraux communs pour rendre cette parenté presque certaine. Nous croyons cependant qu'il convient d'apporter la plus grande prudence dans la question; on ne pourra la résoudre définitivement que lorsqu'on aura analysé, étudié séparément et comparé toutes les langues sémitiques et chamitiques, et lorsqu'on aura pu reconstituer les types primitifs d'une façon assez exacte pour pouvoir les rapprocher l'un de l'autre.

Les langues chamitiques sont beaucoup moins flexionnelles que les langues sémitiques, et leur grammaire est beaucoup plus simple. Le féminin y est formé par un t préfixé, suffixé ou quelquefois préfixé et suffixé à la fois. Le duel est en usage. Le pluriel se termine en m, n, i. Les pronoms sont presque pareils à ceux des langues sémitiques. Il n'y a pas trace de déclinaison casuelle. Le verbe a plusieurs formes et deux temps seulement. La numération est décimale, mais on a cru trouver dans quelques dialectes les traces d'un système quinaire : six y serait cinq et un, sept cinq et deux, etc. 

On reconnaît deux groupes de langues chamitiques : le groupe égyptien et le groupe libyen. Le premier ne comprend que des langues mortes, l'égyptien antique dont on connaît les trois écritures hiéroglyphique, hiératique et démotique, et le copte qui en descendait et qui a vécu jusqu'à l'invasion musulmane. On écrivait le copte à l'aide d'un alphabet calqué sur l'alphabet grec; il se partageait en trois dialectes, celui de Thèbes, celui de Memphis et celui du Nord.

Le groupe berbère occupait tout le Nord de l'Afrique à l'Ouest de l'Egypte. Son domaine a été réduit par le punique, le latin et l'arabe, mais il est encore représenté en Libye, en Tunisie, en Algérie, au Maroc et jusqu'au Sénégal. On y compte plusieurs dialectes : le kabyle d'Algérie, le tamacheq des Touareg, le zénaga du Sénégal, etc. Le guanche, idiome des anciens habitants des Canaries, s'y rattachait. Jugurtha, Massinissa et leurs congénères parlaient berbère.

Les langues couchitiques.
Le groupe des langues couchitiques rassemble des langues parlées au Sud de l'Egypte, en Ethiopie et en Somalie. Il  comprend le somali, le galla (oromo), le bedja, le dankali, le saho, l'agaou. 

Les langues tchadiques.
Les langues des ce groupe sont extrêmement nombreuses et de classification malaisée. On se contentera ici de mentionner le haoussa, qui est par excellence la langue commerciale et diplomatique de l'Afrique centrale. Elle est parlée dans le Mossi, le pays de Kong, le Borgou, le Noupé, le Yarouba, le Bornou et l'Aïr, mais c'est dans la province de Katchena qu'elle a sa forme la plus pure. Tandis que Barth rattachait le haoussa aux langues chamitiques, Scheen, lui trouvait une parenté avec les langues sémitiques. Ce qui a motivé cette différence d'appréciation, c'est l'emprunt fait à la fois par la langue haoussa aux dialectes berbères et à la langue arabe. Le haoussa est une langue affixante , la plupart des noms composés se forment à l'aide de préfixes : les formes des pluriels sont très variées, ainsi que celles du féminin qui, le plus souvent, est terminé par a. La conjugaison est assez développée, la plupart des temps se distinguant par des modifications du pronom sujet. Les formes verbales sont nombreuses. Un grand nombre de syllabes étant ouvertes, la langue est sonore. Elle est riche en termes abstraits et sa syntaxe est très simple.

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