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Décadence et chute de l'empire romain, de Gibbon

Décadence et chute de l'empire romain, par Gibbon. - L'idée de raconter la décadence de l'empire romain vint à Gibbon en 1764, à Rome, tandis qu'il rêvait, assis au milieu des ruines du Capitole, en entendant des moines déchaussés chanter vêpres dans l'église de l'Ara Coeli, sur l'emplacement du temple de Jupiter. Le tome Ier parut en 1776. En 1787, l'auteur donnait la fin de cet immense ouvrage qui commence aux Antonins et ne se termine qu'au XIVe siècle avec la période tribunitienne et la tentative classique de Rienzi.

Une foule d'études épisodiques sont rattachées à ce sujet déjà si vaste. L'idéal politique de Gibbon est l'empire romain. Tout ce qui porte atteinte à l'unité et à la puissance de l'empire lui est antipathique; aussi parle-t-il du christianisme, que, d'ailleurs, il détestait et comprenait mal, avec la plus injuste rigueur. La composition laisse parfois à désirer, dans cet ensemble touffu. Le style est souvent plus oratoire qu'historique. Mais l'admirable fécondité des vues, l'immense accumulation de faits au milieu desquels l'auteur se joue, font de son oeuvre le plus bel ouvrage historique de l'Angleterre. Le succès en fut éclatant. Traduit aussitôt en plusieurs langues, il l'a été en français d'abord par Leclercq de Sept-Chênes, qui, dit-on, prêta son nom à Louis XVI au moins pour les quatorze premiers chapitres (1777-1795), puis par Mme Guizot, avec des notes sur le christianisme par Guizot (1828-1829).

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