| Poème de Hugues Capet, Huon Capet, (ou Chapet), est une chanson de geste composée au XIVe siècle par un auteur inconnu, et publiée pour la première fois, en 1864, par le marquis de La Grange, d'après le manuscrit unique de Paris, dans la Collection des anciens poètes de la France. Contrairement à la tradition qui fait descendre Hugues Capet du Saxon Witikind, le poète donne pour père au premier roi de la troisième dynastie (Les Capétiens) un chevalier de l'Orléanais, Richier, seigneur de Beaugency, vivant à la cour du roi Louis V (il l'appelle par erreur le Débonnaire), et pour mère Béatrix, fille de Simon, riche boucher de Paris. Son but était sans doute de glorifier l'alliance de la royauté capétienne avec le peuple. Hugues Capet arrive sur le trône comme gendre de Louis et avec l'assentiment des bourgeois. II y a donc ici un poème politique plutôt qu'une chanson de geste proprement dite. Un autre caractère du poème, c'est l'ardeur avec laquelle la loi salique y est défendue : on en peut conclure qu'il fut écrit vers l'avènement de Philippe VI de Valois, quand il s'agissait d'écarter le roi d'Angleterre, prétendant à la couronne de France, et, à ce titre, il est l'expression de l'opinion publique. Le poème de Hugues Capet, jeté dans le moule des chansons de geste, diffère de ces anciennes compositions; moins héroïque et plus littéraire, il est sobre de détails : les dialogues y suppléent les récits; l'auteur intervient quelquefois, en mêlant à l'action ses sentences et ses réflexions. Traduit en prose allemande au XVe siècle par Élisabeth de Lorraine, comtesse de Vaudemont, mariée au comte de Nassau-Saarbrück, il a été très populaire au delà du Rhin, sous le titre de Hug Schapeler, comme respirant le sentiment démocratique; Bülow l'a rajeuni dans ses Nouvelles (Brunswick, 1841). On n'en connut longtemps en France qu'un extrait inséré dans la Bibliothèque des romans. (B.). | |