| De l'Amour, par Plutarque. - Ce petit traité, qui a la forme d'un entretien, est une imitation du Phèdre et du Banquet de Platon. L'auteur y met en parallèle l'amour homosexuel, si répandu en Grèce, et l'amour conjugal; il conclut à la glorification de ce dernier. Un des personnages du dialogue, Protogène, n'approuve le mariage que parce qu'il entretient la population; mais, pour un véritable amour, dit-il, il n'en existe pas même l'apparence parmi les femmes : elles n'ont que des appétits. Plutarque combat cette doctrine. Le mariage, selon lui, n'est pas seulement le moyen de perpétuer la société humaine; si le mariage n'était qu'une union sans amour et sans amitié, ce serait la dégradation de la nature humaine. L'amour a part à l'union nuptiale : il la rend douce et heureuse, il en fait la meilleure des amitiés de l'homme. Plutarque rend à la femme un hommage que l'on ne rencontre guère dans l'Antiquité. Il analyse de quelles vertus les femmes sont capables, et il affirme qu'aimant comme elles aiment, elles méritent d'obtenir le même amour. Cet amour des maris pour leurs femmes n'est pas seulement une justice qu'ils leur doivent, c'est le salut et le bonheur du mariage : car aimer préserve le mari des fautes qui font la ruine des maisons. A l'appui de ces éloges qu'il donne aux femmes et à l'amour conjugal, Plutarque raconte la touchante histoire d'Eponine et de Sabinus, et celle de Camma. (NLI). | |