| Rue de Bellechasse, à Paris (VIIe' arrondissement). - Cette rue commence au quai Anatole-France et finit à la rue de Varenne. Première partie, comprise entre le quai Anatole-France et la rue Saint-Dominique. - Elle doit sa dénomination au clos de Bellechasse, sur lequel on établit le couvent des religieuses du Saint-Sépulcre, vulgairement appelées religieuses de Bellechasse. Une décision ministérielle, à la date du 19 pluviôse an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d'une ordonnance royale du 7 mars 1827, cette largeur a été maintenue pour la partie comprise entre les rues Saint-Dominique et de Lille - La rue Bellechasse, à Paris. © Photo : Serge Jodra, 2010. Deuxième partie, comprise entre les rues Saint-Dominique et de Varenne. - Elle a été percée vers 1805, sur l'emplacement des terrains et bâtiments dépendant du couvent des religieuses de Bellechasse et de l'abbaye de Pentemont. L'ordre des religieuses chanoinesses du Saint-Sépulcré, vulgairement appelées religieuses de Bellechasse, fut institué en Palestine, vers la fin du XIe siècle, par les rois de Jérusalem. En 1632, la baronne de Planci fit venir à Paris cinq de ces religieuses. Le 16 juillet 1635, elles achetèrent une propriété appelée le Clos de Bellechasse. Par lettres-patentes du mois de mai 1637, Louis XIII confirma cet établissement, et les religieuses durent porter le nom de Chanoinesses régulières de l'ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Cette communauté, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Une partie des bâtiments et terrains (2259 m) fut vendue par le domaine, les 13 thermidor an VI, 15 brumaire, 29 prairial an XI, et 3 prairial an XII. Les actes de vente prescrivaient aux acquéreurs l'obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire à l'ouverture d'une rue projetée en prolongement de celle de Bellechasse. Par une décision en date du 19 pluviôse an VIII, le ministre de l'intérieur L. Bonaparte avait fixé la largeur de ce percement à 10 m. L'État, qui s'était réservé une partie de l'emplacement occupé par cette communauté, y fit établir un dépôt de fourrages. Une loi du 13 mai 1825 ordonna la vente de ces terrains et de ceux qui provenaient du couvent des religieuses Carmélites. Le 5 mai 1826, le ministre de la guerre approuva un plan indiquant le lotissement des terrains à aliéner et le, projet de formation de plusieurs rues et place. La vente fut effectuée les 3, 4 et 9 juin 1828. A la fin de la même année les percements furent exécutés. Ce furent les riues Las-Cases, de Martignac, Casimir-Périer et de Champagny. La place a été appelée place de Bellechasse. De tous les terrains qui composaient la communauté des religieuses de Bellechasse, il ne reste plus aujourd'hui qu'une superficie de 3880 m. Le conseil municipal , dans ses séances des 16 février 1827 et 13 mai 1841, a été d'avis de faire l'acquisition de cet emplacement, sur lequel on devait construire une église. Abbaye de Notre-Dame de Pentemont. Cette abbaye fut fondée en 1217, par Philippe-de-Dreux, évêque de Beauvais, pour des religieuses bénédictines. Leur couvent était construit sur le versant de la montagne de Saint-Symphorien, près de Beauvais. En raison de cette situation, elles étaient appelées religieuses de Pente-Mont. Les débordements de la rivière ayant dégradé leurs bâtiments, ces religieuses furent obligées de se réfugier, en 1646, dans un des faubourgs de Beauvais; des lettres-patentes du mois d'août 1672, leur accordèrent la permission de venir à Paris. Elles achetèrent de l'hôpital général le couvent des religieuses du Verbe-Incarné, situé dans la rue de Grenelle, et dont l'établissement avait eu lieu en cet endroit dans le courant de l'année 1644. Ce couvent avait été supprimé en 1671. L'église de l'abbaye de Pentemont fut reconstruite en 1755. Cette abbaye, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Une portion des terrains (2803,52 m²) fut vendue les 29 prairial an XI et 25 frimaire an XII, en imposant aux acquéreurs l'obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire à l'ouverture d'une rue en prolongement de celle de Bellechasse. Le surplus de ce domaine fut réservé par l'État, qui établit sur cet emplacement une caserne. (L.). | |