| Le rugby est un sport né de la modification des règles du football primitif, tel qu'il se pratiquait en Angleterre au XIXe siècle, et qui doit son nom à celui collège anglais où il a été codifié en 1841, après avoir été pratiqué de façon "sauvage" depuis 1823. Il a été introduit en France vers 1880, et y a pris la place de l'ancienne barrette. Les premiers matches organisés par le Racing-Club et le Stade français, laissèrent l'opinion assez indifférente. Des matches internationaux augmentèrent l'intérêt de ces rencontres. La province ne tarda pas à imiter Paris, et Bordeaux donna l'exemple avec son fameux Stade bordelais. Toulouse fonda ce qui s'appelait alors le Stade Olympien et Lyon le Foot-ball-Club. Rapidement, presque toutes les villes de France, dans le Midi surtout, ont formé des sociétés de rugby. Le rugby se joue sur un terrain gazonné rectangulaire. Les dimensions extrêmes ne doivent pas dépasser 100 mètres de longueur, sur 70 mètres de largeur. Le champ de jeu est délimité par des lignes dites « de touche» et des lignes dites « de but » tracées perpendiculairement aux premières et à 50 mètres du milieu de celles-ci. Sur chaque ligne de but et à égale distance des lignes de touche s'élèvent deux poteaux plantés à 5,65 m l'un de l'autre et reliés à 3 mètres du sol par une barre transversale : ce sont les buts. Le jeu consiste à faire passer le ballon entre ces poteaux et par dessus la barre. Ce ballon est de forme ovoïde; son poids varie de 400 à 440 grammes et sa longueur de 25 à 28 centimètres. Les rugbymen sont divisés en deux équipes de quinze joueurs chacune, comprenant : un arrière (autrefois appelé gardien de but); quatre trois quarts; deux demis; huit avants, parmi lesquels le capitaine de l'équipe. Chaque partie dure quatre-vingts minutes et se joue en deux demi-temps, coupés par un arrêt de cinq minutes; elle est gagnée par le camp qui a marqué le plus de points. Un arbitre, muni d'un sifflet, dirige la partie et l'arrête en cas d'infractions aux règles assez compliquées du jeu. Sans entrer dans le détail de ces règles, nous donnerons ici quelques indications. On peut faire un but de plusieurs manières : en portant le ballon en un point quelconque derrière la ligne de but adverse, ce qui constitue un essai, d'une valeur de trois points, et donne le droit de tenter un but, valant deux points en cas de réussite, d'un point quelconque placé sur le prolongement d'une perpendiculaire abaissée sur la ligne de but du point où l'essai a été marqué; en laissant rouler le ballon à terre et en l'envoyant, lorsqu'il rebondit, directement avec le pied par dessus la barre transversale d'un point quelconque du terrain (valeur deux points); à la suite d'un coup franc - droit accordé à un joueur de placer le ballon à terre et d'essayer le but - accordé par l'arbitre en réparation d'une faute contre les règles imputable à l'équipe adverse. Le but est estimé en ce cas à trois points. Les autres buts sont cotés quatre points. Les règles étant complexes, l'arbitre, qui assiste nécessairement à chaque partie, a de fréquentes occasions d'intervenir : il juge seul et sans appel. Son coup de sifflet arrête le jeu, qui recommence, après décision, soit par la touche, soit par la mêlée. Pour la mêlée, les avants de chaque équipe, forment un groupe compact : en première ligne trois joueurs se tiennent par la taille, étroitement serrés; derrière, deux joueurs intercalent leur tête entre les avants de première ligne; en troisième ligne enfin, trois joueurs encore dans la même position, Un demi lance alors le ballon exactement entre les deux groupes qui cherchent à s'en emparer avec les pieds; le parti le plus fort repousse son adversaire et chasse le ballon vers le but en dribblant, c'est-à-dire en poussant le ballon à petits coups de pied; ou bien, les deux premières lignes d'avants tiennent tête à l'adversaire et font passer le ballon à leurs co-équipiers de troisième ligne, qui eux-même, si leur situation est défavorable, pourront le confier aux trois-quarts. Si le ballon a franchi l'une des lignes de touche, la partie s'arrête et recommence au point où le ballon est sorti du champ de jeu. Une partie de rugby, féconde en péripéties, offre l'image, d'une bataille. Les deux équipes doivent obéir aveuglément à leurs capitaines. Le succès dépend en effet en grande partie de la cohésion et de la discipline des joueurs. Cependant l'initiative trouve aussi à s'exercer; ainsi un joueur, courant avec le ballon dans ses bras, devra tromper ou gagner de vitesse les poursuivants il lui faudra éviter ceux qui tenteront de l'arrêter en pleine course en le saisissant à bras-le-corps, ou par les genoux. Quels que soient ses talents de stratège, il sera perdu, s'il n'est doué d'une grande rapidité de décision. On a fait au rugby le reproche d'être trop violent; en vérité avec les règlements actuels, il est beaucoup moins dangereux qu'on ne le croit généralement. Ajoutons qu'on joue aux Etats-Unis, une sorte de football, dit football américain, dont les règlements sont empruntés à ceux du football proprement dit (appelé là-bas soccer) et du rugby, mais qui ressemble surtout au rugby, dont il a été dérivé, à sa création à Harvard en 1872. Les joueurs sont onze par équipe; ils peuvent courir en portant le ballon. Ce sport se caractérise par ses mêlées excessivement brutales, cause de nombreux accidents; aussi les joueurs portent-ils un casque et se protègent les bras et les jambes avec une sorte de carapace en cuir, rembourrée de ouate ou de filasse. Un autre sport appartient à la même famille : le jeu à XIII (c'est-à-dire à 13 joueurs par équipe), qui ressemble un peu au rugby, mais d'un esprit différent, et est pratiqué par des professionnels rémunérés. (C. Meillac / NLI). | |